L’effet de serre est un mécanisme bien connu. Il a été découvert dès le XIXe siècle : Joseph Fourier le décrit en 1824. En quelques mots, les gaz de l’atmosphère absorbent une partie de l’énergie du rayonnement solaire et, ce faisant, réchauffent la planète. Plus il y a de gaz, plus ils réchauffent. Ces gaz sont nombreux : vapeur d’eau, CO2, méthane, protoxyde d’azote, etc. Grâce à ces gaz, la température moyenne de la Terre est compatible avec la vie. Sans eux, elle chuterait à -18°C.
En 1896 déjà, le chercheur suédois Arrhenius calcule qu’un doublement de la quantité de CO2 dans l’atmosphère augmentera la température moyenne de 4°C.
Les activités humaines ont amené une augmentation considérable de certains gaz à effet de serre. Pour le CO2, la concentration atmosphérique mondiale est passé d’environ 280 ppm (parties par million) en 1750 à 380 ppm en 2005. Cette augmentation est due essentiellement à l’utilisation des combustibles fossiles (transports et chauffage…) et au changement d’utilisation des terres. Les augmentations du méthane et du protoxyde d’azote sont principalement dues à l’agriculture.
Cette augmentation laisse logiquement prévoir une augmentation de la température de la planète. C’est effectivement ce que l’on observe. En un siècle, entre 1906 et 2005, la température moyenne a augmenté de 0,74 °C. Onze des douze dernières années figurent parmi les douze années les plus chaudes depuis qu’on dispose d’enregistrements (depuis 1850). Cela peut sembler une modification modeste, mais à titre de comparaison, une glaciation planétaire ne correspond qu’à une baisse de 2 à 4 degré.
La planète alterne des périodes de réchauffement et de refroidissement (glaciations). Celles-ci sont dues à des oscillations de l’orbite de la Terre et des modifications du rayonnement solaire. Mais ces modifications correspondent à des phénomènes cycliques. Ce n’est pas le cas de l’effet de serre. Les gaz s’accumulent et les effets s’additionnent. Pour l’instant, il n’y a pas de régulation naturelle prévisible. Par ailleurs, les modifications observées actuellement semblent beaucoup plus rapides que celles du passé.
L’existence du réchauffement climatique ne s’est imposée que progressivement. Pendant des années diverses personnalités ont nié la réalité du phénomène, son importance ou l’implication de l’homme dans celui-ci. Quoique provenant d’horizons divers, et défendant des points de vue parfois très différents, voire contradictoires, ces opposants ont été regroupés sous le terme de « sceptiques », d’après un ouvrage de l’économiste Bjorn Lomborg : The skeptical environmentalist (l’environnementaliste sceptique) [voir débat]. En France, Claude Allègre s’est fait un relai de ces idées. Souvent, les sceptiques profitent d’inconnues sur des parties du sujet pour remettre en cause l’ensemble du phénomène. Certains de ces sceptiques ont été financés par l’industrie pétrolière et en particulier Exxon (Esso en France).
Aujourd’hui, pourtant, le débat est clos. La communauté scientifique s’est organisée dans un effort collectif international autour du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, en anglais IPCC). Elle a mis à jour les différentes inconnues, les zones d’ombre et aussi les points sur lesquels les scientifiques étaient d’accord. Le Giec a publié plusieurs rapports - le dernier, en 2007- qui forment un état de l’art en la matière et qui font référence aujourd’hui : le Giec a même été récompensé par le prix Nobel de la paix en 2007 pour ses travaux.
Les scientifiques du Giec ont, entre autres choses, élaborés différents scénarios sur l’évolution possible du climat. Ces scénarios s’organisent en familles, sur la base d’hypothèses sur les mode de développement – plus ou moins globalisés, plus ou moins rapide, plus ou moins énergivores, etc. Ils évaluent les quantités de gaz à effet de serre qui pourraient être libérés dans l’atmosphère et l’augmentation des températures correspondantes. Il existe de grandes divergences entre ces scénarios, entre les modèles qui les sous-tendent et entre les prévisions qu’ils amènent. Toutefois, on peut en retirer au moins deux conclusions.
La première est que si l’humanité ne change pas son mode de fonctionnement, la quantité de gaz à effet de serre va atteindre des seuils qui affecteront profondément notre climat : le seuil habituellement retenu est de 450 ppm de CO2 dans l’atmosphère (voir ci-dessus).
Ensuite, l’hypothèse moyenne du réchauffement est de l’ordre de +2°C en 2100, mais des scénarios bien plus pessimistes (+6°C et même davantage) ne sont plus exclus.
Le Giec a analysé les conséquences que pourrait avoir un tel réchauffement.
Si les lignes générales du fonctionnement climatiques sont aujourd’hui bien comprises, restent de nombreux points à éclaircir, de l’aveu même des scientifiques. Parmi ceux-ci, on peut noter différents mécanismes qui viennent interagir avec l’effet de serre et pourraient l’amplifier. On parle de rétroaction positives (ou positive feedback).
L’un est la fonte des glaces. Les glaces réfléchissent la lumière du soleil : elles en renvoient une partie importante dans l’espace. En revanche, l’eau absorbe la chaleur. La fonte de l’arctique qui est une conséquence du réchauffement renforce à son tour ce mécanisme.
Un autre est la fonte du pergélisol, la couche de terre glacée en Sibérie ou en Amérique. Quand celle-ci fond, les microorganismes qui sont présents se mettent à libérer des gaz à effet de serre.
Enfin, il existe des quantités importantes de CO2 stockées dans les océans et dans les forêts. Il est possible que le réchauffement modifie les fonctionnements des deux, en diminuant considérablement leur capacité de stockage, voire en provoquant la libération de gaz stockés. Mais il n’est pas clair dans quelle mesure.
La mobilisation internationale, en particulier autour des scientifiques du Giec, a interpellé les politiques qui ont mis en place un premier accord, l’UNFCC, puis un second qui en dépend, le protocole de Kyoto. Celui-ci fixe des objectifs de réduction des émissions pour les six principaux gaz à effet de serre d’ici 2012. Ces réductions ne concernent que certains pays développés, et pas les USA, qui ne l’ont pas ratifié. Cet accord reste toutefois modeste. Les objectifs de réduction sont insuffisants (-5,2% par rapport aux émissions de CO2 de 1990) et certains pays ne les respectent même pas, comme le Canada, l’Espagne ou le Japon.
Le protocole arrive bientôt à échéance et se pose la question de la période post-2012. Parmi les enjeux des négociations, il y a comment faire participer aux efforts les pays émergents - la Chine, qui n’est pour l’instant tenue à aucune limitation, est devenue le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, et comment faire rentrer les Etats-Unis dans le protocole.
En 1896 déjà, le chercheur suédois Arrhenius calcule qu’un doublement de la quantité de CO2 dans l’atmosphère augmentera la température moyenne de 4°C.
Les activités humaines ont amené une augmentation considérable de certains gaz à effet de serre. Pour le CO2, la concentration atmosphérique mondiale est passé d’environ 280 ppm (parties par million) en 1750 à 380 ppm en 2005. Cette augmentation est due essentiellement à l’utilisation des combustibles fossiles (transports et chauffage…) et au changement d’utilisation des terres. Les augmentations du méthane et du protoxyde d’azote sont principalement dues à l’agriculture.
Cette augmentation laisse logiquement prévoir une augmentation de la température de la planète. C’est effectivement ce que l’on observe. En un siècle, entre 1906 et 2005, la température moyenne a augmenté de 0,74 °C. Onze des douze dernières années figurent parmi les douze années les plus chaudes depuis qu’on dispose d’enregistrements (depuis 1850). Cela peut sembler une modification modeste, mais à titre de comparaison, une glaciation planétaire ne correspond qu’à une baisse de 2 à 4 degré.
La planète alterne des périodes de réchauffement et de refroidissement (glaciations). Celles-ci sont dues à des oscillations de l’orbite de la Terre et des modifications du rayonnement solaire. Mais ces modifications correspondent à des phénomènes cycliques. Ce n’est pas le cas de l’effet de serre. Les gaz s’accumulent et les effets s’additionnent. Pour l’instant, il n’y a pas de régulation naturelle prévisible. Par ailleurs, les modifications observées actuellement semblent beaucoup plus rapides que celles du passé.
L’existence du réchauffement climatique ne s’est imposée que progressivement. Pendant des années diverses personnalités ont nié la réalité du phénomène, son importance ou l’implication de l’homme dans celui-ci. Quoique provenant d’horizons divers, et défendant des points de vue parfois très différents, voire contradictoires, ces opposants ont été regroupés sous le terme de « sceptiques », d’après un ouvrage de l’économiste Bjorn Lomborg : The skeptical environmentalist (l’environnementaliste sceptique) [voir débat]. En France, Claude Allègre s’est fait un relai de ces idées. Souvent, les sceptiques profitent d’inconnues sur des parties du sujet pour remettre en cause l’ensemble du phénomène. Certains de ces sceptiques ont été financés par l’industrie pétrolière et en particulier Exxon (Esso en France).
Aujourd’hui, pourtant, le débat est clos. La communauté scientifique s’est organisée dans un effort collectif international autour du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, en anglais IPCC). Elle a mis à jour les différentes inconnues, les zones d’ombre et aussi les points sur lesquels les scientifiques étaient d’accord. Le Giec a publié plusieurs rapports - le dernier, en 2007- qui forment un état de l’art en la matière et qui font référence aujourd’hui : le Giec a même été récompensé par le prix Nobel de la paix en 2007 pour ses travaux.
Les scientifiques du Giec ont, entre autres choses, élaborés différents scénarios sur l’évolution possible du climat. Ces scénarios s’organisent en familles, sur la base d’hypothèses sur les mode de développement – plus ou moins globalisés, plus ou moins rapide, plus ou moins énergivores, etc. Ils évaluent les quantités de gaz à effet de serre qui pourraient être libérés dans l’atmosphère et l’augmentation des températures correspondantes. Il existe de grandes divergences entre ces scénarios, entre les modèles qui les sous-tendent et entre les prévisions qu’ils amènent. Toutefois, on peut en retirer au moins deux conclusions.
La première est que si l’humanité ne change pas son mode de fonctionnement, la quantité de gaz à effet de serre va atteindre des seuils qui affecteront profondément notre climat : le seuil habituellement retenu est de 450 ppm de CO2 dans l’atmosphère (voir ci-dessus).
Ensuite, l’hypothèse moyenne du réchauffement est de l’ordre de +2°C en 2100, mais des scénarios bien plus pessimistes (+6°C et même davantage) ne sont plus exclus.
Le Giec a analysé les conséquences que pourrait avoir un tel réchauffement.
Si les lignes générales du fonctionnement climatiques sont aujourd’hui bien comprises, restent de nombreux points à éclaircir, de l’aveu même des scientifiques. Parmi ceux-ci, on peut noter différents mécanismes qui viennent interagir avec l’effet de serre et pourraient l’amplifier. On parle de rétroaction positives (ou positive feedback).
L’un est la fonte des glaces. Les glaces réfléchissent la lumière du soleil : elles en renvoient une partie importante dans l’espace. En revanche, l’eau absorbe la chaleur. La fonte de l’arctique qui est une conséquence du réchauffement renforce à son tour ce mécanisme.
Un autre est la fonte du pergélisol, la couche de terre glacée en Sibérie ou en Amérique. Quand celle-ci fond, les microorganismes qui sont présents se mettent à libérer des gaz à effet de serre.
Enfin, il existe des quantités importantes de CO2 stockées dans les océans et dans les forêts. Il est possible que le réchauffement modifie les fonctionnements des deux, en diminuant considérablement leur capacité de stockage, voire en provoquant la libération de gaz stockés. Mais il n’est pas clair dans quelle mesure.
La mobilisation internationale, en particulier autour des scientifiques du Giec, a interpellé les politiques qui ont mis en place un premier accord, l’UNFCC, puis un second qui en dépend, le protocole de Kyoto. Celui-ci fixe des objectifs de réduction des émissions pour les six principaux gaz à effet de serre d’ici 2012. Ces réductions ne concernent que certains pays développés, et pas les USA, qui ne l’ont pas ratifié. Cet accord reste toutefois modeste. Les objectifs de réduction sont insuffisants (-5,2% par rapport aux émissions de CO2 de 1990) et certains pays ne les respectent même pas, comme le Canada, l’Espagne ou le Japon.
Le protocole arrive bientôt à échéance et se pose la question de la période post-2012. Parmi les enjeux des négociations, il y a comment faire participer aux efforts les pays émergents - la Chine, qui n’est pour l’instant tenue à aucune limitation, est devenue le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, et comment faire rentrer les Etats-Unis dans le protocole.