Au Soudan, les deux factions militaires rivales continuent de s’affronter : d’un côté les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, au pouvoir depuis le putsch d’octobre 2021. De l’autre, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemetti.
Les chiffres de cette crise, qualifiée par l’ONU « de pire crise humanitaire au monde », ne cessent de franchir des seuils alarmants. Selon les estimations, le conflit aurait déjà fait près de 150 000 morts. Près des deux tiers de la population soudanaise a désormais besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Des situations de famine ont été signalées dans au moins cinq régions du pays.
Un chiffre résume l’ampleur du drame : un Soudanais sur trois a été déraciné. Au total, près de 13 millions de personnes ont été déplacées de force depuis avril 2023, dont 8,6 millions à l’intérieur du pays et plus de 4 millions réfugiées dans les pays voisins.
Les femmes et les jeunes filles sont durement touchées, des rapports faisant régulièrement état de viols, mariages forcés et enlèvements. Les enfants, eux, sont souvent séparés de leurs familles et profondément traumatisés.
Des zones coupées du monde
Depuis la prise d’El-Fasher au Darfour Nord par les FSR, le 26 octobre, la violence s’est encore intensifiée avec des accusations de massacres et de nettoyage ethnique dont l’ampleur exacte reste difficile à établir. Selon le Réseau des médecins soudanais, environ 5 000 civils sont détenus par les paramilitaires dans la ville de Nyala.
Les réseaux sont coupés avec la zone et de nombreux Soudanais en exil. « Dans le passé j’avais des bons contacts à El-Fasher, El-Geneina, mais depuis que les FSR ont conquis ces villes, il n’y a plus de communications, et plus de gens d’ailleurs », confie l’écrivain Abdelaziz Baraka Sakin, qui n’a plus aucune nouvelle de ses proches restés sur place.
« Les seules informations que l’on obtient proviennent des FSR, ce sont des vidéos dans lesquelles ils montrent comment ils tuent des gens, ils les enterrent vivants, vraiment des vidéos très tristes », souffle-t-il.
La situation pourrait encore se détériorer. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avertit que la ville d’El-Obeid, capitale du Kordofan du Nord, pourrait bientôt être visée par les FSR, mettant en danger plus de 500 000 personnes.
L’ONU appelle à faire la lumière sur les crimes et à juger les responsables. Pourtant, Abdelaziz Baraka Sakin peine à être optimiste. Pour lui, aucune issue politique ne se dessine à court terme entre les deux camps. Il dénonce aussi l’intervention de puissances extérieures dans le conflit.
Parmi elles, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt, accusés de fournir des armes aux FSR via le Tchad. « Il y a des pays étrangers qui tirent profit de cette guerre, qui la soutiennent, l’alimentent, et ça va continuer comme ça, soupire-t-il. Donc je pense vraiment que la guerre va encore durer des années, je ne sais pas combien. Mais j’espère avoir tort. »
Les chiffres de cette crise, qualifiée par l’ONU « de pire crise humanitaire au monde », ne cessent de franchir des seuils alarmants. Selon les estimations, le conflit aurait déjà fait près de 150 000 morts. Près des deux tiers de la population soudanaise a désormais besoin d’une aide humanitaire d’urgence. Des situations de famine ont été signalées dans au moins cinq régions du pays.
Un chiffre résume l’ampleur du drame : un Soudanais sur trois a été déraciné. Au total, près de 13 millions de personnes ont été déplacées de force depuis avril 2023, dont 8,6 millions à l’intérieur du pays et plus de 4 millions réfugiées dans les pays voisins.
Les femmes et les jeunes filles sont durement touchées, des rapports faisant régulièrement état de viols, mariages forcés et enlèvements. Les enfants, eux, sont souvent séparés de leurs familles et profondément traumatisés.
Des zones coupées du monde
Depuis la prise d’El-Fasher au Darfour Nord par les FSR, le 26 octobre, la violence s’est encore intensifiée avec des accusations de massacres et de nettoyage ethnique dont l’ampleur exacte reste difficile à établir. Selon le Réseau des médecins soudanais, environ 5 000 civils sont détenus par les paramilitaires dans la ville de Nyala.
Les réseaux sont coupés avec la zone et de nombreux Soudanais en exil. « Dans le passé j’avais des bons contacts à El-Fasher, El-Geneina, mais depuis que les FSR ont conquis ces villes, il n’y a plus de communications, et plus de gens d’ailleurs », confie l’écrivain Abdelaziz Baraka Sakin, qui n’a plus aucune nouvelle de ses proches restés sur place.
« Les seules informations que l’on obtient proviennent des FSR, ce sont des vidéos dans lesquelles ils montrent comment ils tuent des gens, ils les enterrent vivants, vraiment des vidéos très tristes », souffle-t-il.
La situation pourrait encore se détériorer. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avertit que la ville d’El-Obeid, capitale du Kordofan du Nord, pourrait bientôt être visée par les FSR, mettant en danger plus de 500 000 personnes.
L’ONU appelle à faire la lumière sur les crimes et à juger les responsables. Pourtant, Abdelaziz Baraka Sakin peine à être optimiste. Pour lui, aucune issue politique ne se dessine à court terme entre les deux camps. Il dénonce aussi l’intervention de puissances extérieures dans le conflit.
Parmi elles, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt, accusés de fournir des armes aux FSR via le Tchad. « Il y a des pays étrangers qui tirent profit de cette guerre, qui la soutiennent, l’alimentent, et ça va continuer comme ça, soupire-t-il. Donc je pense vraiment que la guerre va encore durer des années, je ne sais pas combien. Mais j’espère avoir tort. »