Souveraineté monétaire, dette, FMI : Le FRAPP exhorte Ousmane Sonko à concrétiser la rupture monétaire et économique



Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine (FRAPP) a salué la récente déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko sur le franc CFA, tout en l’exhortant à traduire ses propos en actes. Le mouvement estime que le chef du gouvernement a exprimé une “vérité que nous portons depuis des années” en affirmant que “les chefs d’État de la zone monétaire doivent avoir plus de courage pour mener à bien les réformes, sinon les peuples le feront à leur place”.
 
 
Le FRAPP rappelle qu’il milite depuis 2017, à travers sa campagne “France Dégage”, pour une rupture totale avec les dépendances postcoloniales, en particulier sur le plan monétaire. “La souveraineté monétaire n’est plus une option, elle est une exigence historique”, martèle le mouvement, qui appelle les dirigeants de l’UEMOA à “concrétiser les aspirations légitimes des populations ouest-africaines longtemps marginalisées”.
 
 
Pour ce faire, le FRAPP propose une consultation régionale impliquant des spécialistes, des organisations citoyennes et des acteurs économiques, afin que “les perspectives monétaires ne soient plus le monopole des technocrates de la BCEAO”. Il exhorte le Sénégal à “rompre avec les réformes monétaires de façade” et à engager de véritables ruptures structurelles, axées sur la souveraineté et la justice économique.
 
 
Revenant sur le Forum Invest in Senegal, le mouvement se félicite de “l’ambition affichée par les autorités de promouvoir des partenariats Sud-Sud”, mais met en garde contre “une dépendance nouvelle sous couvert de coopération économique”. “Le secteur privé national doit être protégé, encouragé et placé au cœur de la stratégie de croissance”, insiste le communiqué. Le FRAPP demande également au gouvernement de faire adopter rapidement la loi sur la souveraineté économique et la doctrine du financement endogène, annoncées en Conseil des ministres.
 
 
Sur la dette publique, le FRAPP réclame “un comité d’audit citoyen” pour identifier la part “odieuse” de l’endettement contracté sans base légale. Le mouvement exige la publication du rapport du cabinet Forvis Mazars et la reprise de la publication des bulletins trimestriels sur la dette, suspendue depuis juin 2024. Concernant le Fonds monétaire international (FMI), il juge que “le salut économique du Sénégal ne dépendra jamais d’un programme” signé avec l’institution, estimant qu’un État peut inspirer confiance “par sa cohérence, sa transparence et sa souveraineté économique”.
 
 
Le FRAPP conclut en appelant “toutes les forces patriotiques et progressistes à s’unir pour tracer un chemin souverainiste, ancré dans les réalités africaines”. “L’avenir économique de l’Afrique de l’Ouest ne se construira pas dans les bureaux feutrés du FMI, mais dans les choix courageux de ses dirigeants”, affirme le Secrétariat exécutif national.


Jeudi 9 Octobre 2025 20:47


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