Suivez en DIRECT le 22e jour du procès de l'Imam Ndao et Cie

C'est le 22e jour du procès de l'Imam Alioune Badara Ndao et de ses co-accusés à la Chambre criminelle de Dakar. Les avocats de la défense continuent leurs plaidoiries...



L'audience est suspendue jusqu'à  demain 9 heures​
15 heures 51 : Suite de la plaidoirie de Me Ibrahima Mbengue avocat de l’accusé Ibrahima Mballo (lors de son réquisitoire le parquet avait requis la perpétuité à son égard)
On assiste a du non droit. On était en face d’un réquisitoire qui met en blocs les prévenus, ceux de la Mauritanie, ceux de Dakar selon son conseil Me Ibrahima Gningue. Je m’attendais à ce que l’enquête soit totale et parfaite. Si les faits sont avérés, où sont les preuves? On s’est trompé de cible dira l’avocat en ce qui concerne ceux-là qui sont revenus du Nigeria qui sont revenu comme le dit l’adage ne sachant pas où aller ? . Je vous demande M. le président l’acquittement de mon client et des autres car rien de ce que dit l’Ordonnance de renvoi ne s’est passé à Dakar. 

Me Ousseynou Fall avocat de Mor Mbaye Dème (Lors de son réquisitoire le procureur a requis son acquittement)
M. le président dans ce dossier je ne serai pas long. En allant au Mauritanie, il a été à la mauvaise place et au mauvais moment. Parce qu’en Mauritanie il a connu le nommé Mohamed Ndiaye. Nous vous demandons de rendre justice à ses gens, dont Mor Mbaye Dème. Ces gens méritent le respect du tribunal, le respect du procureur. Il voulait qu’on lui restitue 3 portables et un lecteur vidéo. C’est tout ce qui lui  reste de son retour de Mauritanie après 2 ans et 3 mois d’incarcération.
15 heures 25 : La parole est à Me Ibrahima Mbengue avocat de Ibrahima Mballo
Sur la base de quoi le procureur a requis la perpétuité contre mon client. Les règles de loi de procédure s’appliquent immédiatement. Mais ici c’est une loi de fond et ce sont les lois de fonds les plus doux qui rétroagisse. Mais la loi la plus sévère ne rétroagit pas. En tout état de cause, si on applique le droit, vous allez appliquer l’ancienne loi de 2007. Ibrahima vous a dit qu’on "m’avait demandé d’aller apprendre le Coran  et chercher en même temps du travail au Nigéria afin de faire le Hjdra". Ibrahima n’avait nulle intention de mourir. Il faut faire gaffe pour l’association de malfaiteurs. Si aller au Nigéria est un crime, je reconnais que mon client a commis une infraction. 

15 heures 13 : Reprise de l’audience
Le juge Samba Kane : "Le délibéré de la demande de liberté provisoire est prorogée jusqu’à la fin des débats".

13h 08 : L'audience est suspendue jusqu'à 15 heures

Une coupure de courant qui a duré 1minute a interrompu la plaidoirie de Me Hilal. 
Me Chahrazade Hilal Reprend sa plaidoirie.
Sur le terrorisme, il faut poursuivre Google et YouTube c’est eux qui mettent les vidéos de Deash et de Boko-Haram. Dans tous les PV je n’ai vu aucun cas mentionner le nom de Omar Keita. On vous demande de ne peut entrer en voie de condamnation contre tout le monde. Un adage disait que ‘’un coupable en liberté vaut mieux 10 innocents en prison ». Je vous demande de bien vouloir l’acquitter purement et simplement des fins de poursuites.

12 heures 40 : Me Chahrazade Hilal avocate de Omar Keita.
Concernant mon client il est poursuivi pour acte de terrorisme par menace pour association de malfaiteurs en relation avec des entreprises terroriste et blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes en bande organisée, d’acte de terrorisme par menace ou complot, d’apologie du terrorisme et le financement du terrorisme en bande organisée 1er à 4eme, 8eme à 11eme. Le fait de connaître Makhtar Diokhané ne justifie pas le fait de commettre des actes de terrorisme. Il est resté 2 ans et 3mois  sans voir sa famille. Il n’a participé à aucune réunion ni de Rosso ni de Lac-Rose encore moins de Mbao.
Au Code D22/237 pensez-vous que l’islam est bien appliqué au Sénégal. J’estime que l’islam est appliqué conformément à la religion musulmane. Le djihad comme autodéfense.

12 heures 01 : Me Assane Dioma Ndiaye avocat de l’accusé Omar Keita et de Mouhamadou Lamine Mballo.
Au-delà de la lutte émotionnelle de la lutte contre le terrorisme. Au-delà du droit positif il y avait du principe de la légalité de l’atteinte à la violence. Le combat de lutte contre le terrorisme est source de violence. Il faut protéger la société. Sur le plan de l’incrimination, la loi de 2007 a été abrogée et que la loi de 2016 est plus sévère. Maintenant quel est le fait que Mballo a commis, parce que l'accusation n'a amené aucune preuve.  Le fait de commettre des actes de terrorisme c’est de lancer des grenades ou bien utiliser des armes sur des personnes. Mais,  Il y a l’absence de matérialité.
Pour le financement, tout tourne sur le présumé. Parce que même le projet est chimérique et irréaliste. Ce procès qui se tient aujourd’hui est un mauvais procès. Parce que ce procès dépasse l’entendement des enquêteurs. Sinon, ils allaient poser des charges contre les accusés. On n’a pas le droit de sacrifier des personnes. Pour le cas de Omar Keita,  il n’y avait aucun fait pour le renvoi devant une juridiction de jugement. La Cour de cassation française dit pour entrer en voie de condamnation, des éléments objectifs de nature à envisager une condamnation. Nous vous demandons de donner acte procureur et d’acquitter purement et simplement Omar Keita.

11 heures 33 : Me Amadou Diallo avocat de l’accusé Boubacar Decoll Ndiaye et de l’accusé Omar Keita (le procureur avait requis leur acquittement)
La robe noire a commencé sa plaidoirie en revenant sur le message de Abou Hamza Ndiaye sur Facebook. « « Il avait déclaré le 07 juillet 2015, était apparue sur le réseau social Facebook’’ une publication qui serait l’œuvre d’un certain Abou Hamza étudiant de son état.  Il avait mis des photos mettant en évidence des photos de citoyens sénégalais morts en Libye auprès des troupes de l’Etat Islamique. Un regard synoptique de sa page facebook faisait ressortir des messages de menaces à l’endroit du chef de l’Etat Macky Sall  « Louange à Allah qui nous a facilité la Hidjra et nous a sélectionné parmi ses soldats. Je suis en train d’écrire un message au aghout (Satanique ou mécréant) Macky Sall par les soldats d’Allah au Dawlatoul Islam de Libye Incha Allah » ou encore « que la paix soit sur ceux qui suivent la droiture, bientôt vous recevrez le message les soldats d’Allah au président de la République et à l’armée sénégalaise »
 
Dans ce procès, il n’y pas quelqu’un qui a exprimé une quelconque tendance. Ce procès est capital pour l’avenir de notre pays. Il n’a jamais été question pour eux de troubler l’ordre public. Il est constant que la justice sénégalaise veut y régler des comptes. Notre pays a ratifié des textes et des conventions qui la plupart du temps sont rédigé par la puissance occidentale. Votre décision pourra avoir des conséquences graves pour l’avenir de notre pays. Je défends avec honneur et fierté les accusés Boubacar Decoll Ndiaye et Omar Keita. Ils ont souffert dans leur tête et dans leur âme. Ils ont été arrêtés en 2015. Ils ont été mis dans des conditions de détention extrêmement difficiles. L’autonomie du parquet est discutée. Il faut que le ministère public aille jusqu’au bout. Je demande que le procureur à la fin de ce procès, lorsque Decoll Ndiaye et Omar Keita seront acquittés, convie toute la presse du monde afin de présenter ses excuses à ses deux accusés. Parce qu’ils n’ont rien à faire dans ce dossier. C’est son droit d’aimer la religion. Aujourd’hui leurs réputations ont été détruites. On ne doit pas s’amuser avec la liberté des personnes. Il a deux épouses de deux enfants. M. le président pour rendre une décision sur cette affaire, il faut pénétrer la religion musulmane. M. le président je vous demande de renvoyer aux fins de la poursuite M. Boubacar Decoll Ndiaye et de Omar Keita.
11 heures 04 : Me Samba Ametti avocat de l’accusé Boubacar Decoll Ndiaye (lors de son réquisitoire le maître des poursuites a requis son acquittement. )
Vous êtes le dernier rempart de la liberté. Il est transféré au Sénégal avec d’autres compatriotes par la police mauritanienne. Il est inscrit dans toutes les conventions internationales que l’accusation  repose sur un principe accusatoire. Il y a un attentat du droit de sa liberté. M. le président est-il acceptable et tolérable de l'arrêter parce qu’il a eu une conversation avec une autre personne. M. le président, il a une légèreté extrêmement grave. Il y a le principe de la protection de la vie privée. Si vous décidez d’aller en voie de condamnation, sur quelle base vous allez vous fonder. Parce que la loi de 2007 a été abrogée et que la loi de 2016 n’est pas applicable parce que la loi pénale nouvelle ne peut régir que l’avenir. Dans le cas d’espèce, nous n’allons pas nous limiter à demander son acquittement. L’application de la loi dans le temps ne vous permet pas de garder cet homme ici. Nous vous demandons de le renvoyer aux fins de la poursuite.

10 heures 51 : Suite et fin de la plaidoirie Me Abdou Gnigue avocat de l’accusé Mouhamadou Lamine Mballo alias Abou Zirkifli (lors de son réquisitoire le procureur avait requis la perpétuité avec travaux forcés contre lui.)
Ce garçon ne pas être trempé dans un financement de terrorisme. Le problème reste entier dans ce dossier. Vous êtes les gardiens de la liberté publique, individuelle et collective. Votre mission est constitutionnelle M. le président, que quelques soient les circonstances vous rendrez justice. Parce qu’eux-mêmes, ils savent les lacunes de ces textes.  Je vous demande de l'acquitter purement et simplement.

10h 39 :  Me Abdou Gnigue conseil de Mouhamadou Lamine Mballo alias Abou Zirkifli
 Je vous demande de rectifier l’ordonnance de renvoi et de décoller le pseudonyme de Zirkifli que l’accusé a contesté depuis le début. Aux pages 18, 23, 34 et suivants dans les procès-verbaux. Ce garçon ne peut être le  Abou Zirkifli qu’on parle dans ce dossier. Il ne peut être poursuivi par aucune infraction prévue dans l’ordonnance de renvoi et les procès-verbaux de l’enquête. C’est à l’âge de 16 ans qu’on l'a confié à une jeune commerçante qui devait l’amener en Mauritanie. Il a été torturé de la Mauritanie au Nigéria. L’article 279 du code pénal défini l’acte de terrorisme comme des actes commis intentionnellement dans le but de troubler l’ordre public ou de troubler le bon déroulement des Institutions. Il faut un mobile qui est le trouble de l’ordre public.

10h 31 : Suite plaidoirie Me Baba Diop
Mouhamadou Lamine Mballo alias Abou Zirkifli n’a rien fait. Il a été victime. L’Etat du Sénégal doit faire quelques choses pour ses jeunes par exemple créé des centres de réinsertion. Se radicaliser n’est pas une infraction. Le mot radicalisation n’a aucun sens dans le droit pénal. Il n’a jamais été cité parmi  les Sénégalais qui ont rencontré Aboubacry Sheikau. Nous comprenons le parquet. Il  a des objectifs définis par l’Etat. Fort heureusement vous, vous rendez justice. Parce qu’il n’y a aucune preuve contre lui. Il nous faut des preuves et non de la globalisation. Pour absence de preuves, nous vous demandons de l’acquitter purement et simplement.

10h 27 : Me Baba Diop avocat de l’accusé Mouhamadou Lamine Mballo alias Zirkifli.
Nous allons nous consacrer à vous lire le droit. La première infraction c'est association de malfaiteurs en entreprise terroriste et la 2eme  c’est acte de terrorisme. Simplement M. le président parce qu’il a été au Nigéria. Contre ce garçon, il n’y a aucune preuve contre lui. En 1996 il habitait à Face Delorme. Et c’est dans ce quartier qu’il a rencontré le Sieur Moussa Mbaye qui l’a convaincu lui et ses parents à aller apprendre le coran en Mauritanie. Il a subi un entrainement. Depuis le début il n’a fait que subir. Parce que c’est l’acte qui doit être condamné. Il vous dit j’ai subi des entrainements ne pouvant plus tenir je suis tombé malade ». Après son arrestation par la police nigériane, il est revenu au Sénégal. Par la suite il est allé en Guinée où il a changé le nom de sa famille et son nom. C’est ça les faits en l’espèce M. le président. Il n’était pas là-bas de son propre gré. Parce qu’il avait pris la  fuite. Ce qui montre que véritablement il n’avait pris la volonté de rester dans le fief de Boko-Haram.

10h 07 : Me Domingo Dieng avocat de l’accusé Daouda Dieng
Il a le malheur d’être le frère d’un djihadiste. M. le président Daouda Dieng n’a jamais manipulé des fonds. Il n’est pour absolument rien dans cette affaire.
09h 57 : Me Hamed Sall avocat de Daouda Dieng
Me le président l’accusé Daouda Dieng est poursuivi pour association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste et des faits d’acte de terrorisme et de blanchiment de capitaux. Daouda Dieng a été le seul accusé à comparaitre devant votre juridiction libre. Dès l’enquête préliminaire Daouda Dieng  au code D1/ 374, les enquêteurs ont dit en définitif au stade des indices que cette personne n’a rien à voir avec cette affaire. Mais malgré cela, le représentant du ministère public a ordonné son inculpation. Durant toute la procédure, sa présence se justifie par le fait qu’il connait Makhtar Diokhané. Son petit frère était le bras droit de Makhtar Diokhané. Mais en matière on est responsable de son propre fait.  On lui rapproche d’avoir émis un Like (option J'aime du réseau social) sur facebook. Ce sont les enquêteurs qui ont mal fait leur travail. Je vous demande de lui rendre justice et il conviendra de la réparer en l’acquittant purement et simplement. Ce faisant vous lui rendrait justice.

9heures 52 : Reprise de l’audience avec la suite des plaidoiries des avocats de la défense
9 heures 50 : la Chambre fait son entrée.
9heures 40 : le président de la Chambre criminelle et ses assesseurs tardent à rejoindre la salle.

9 heures 30 : 22eme jour du procès Imam Alioune Ndao et ses Co-accusés.
La salle est à moitié pleine. Les avocats de la défense sont déjà là.  Certains sont en train de parler avec les accusés qui sont dans le box. D’autres sont accroupi devant leurs papiers. Le dispositif sécuritaire est comme habituel au moins 10 gendarmes dans la salle 4 du palais de justice de Dakar.

Aida Ndiaye Stagiaire

Mercredi 23 Mai 2018 12:16


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