TAS alerte sur la crise économique et sociale et interpelle le gouvernement sur la dette du Sénégal



Le député Thierno Alassane Sall (TAS) a exprimé ses inquiétudes sur la situation socio-économique et politique du Sénégal. Ce samedi, à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi de finances 2026, il a dressé un bilan préoccupant de l’état de la nation, soulignant la lourde responsabilité des autorités en place et mettant en garde contre le risque d’une crise majeure.

​Le leader de la République des Valeurs (Réewum Ngor), affirme que le Sénégal traverse des moments difficiles relève de l'évidence. Il souligne que si les étudiants manifestent leur mécontentement, une grande partie de la population, notamment les six millions de Sénégalais vivant dans la pauvreté en milieu rural, n'a pas la possibilité de faire entendre ses réclamations.
 
Selon lui, ​le secteur formel n'est pas épargné : « Des entreprises du secteur formel qui, certaines sont en difficultés, si vous échangez avec eux ils vous diront : si on nous payait nos charges, On est que depuis des années, nous faisons ce que nous voulons faire. Nous comptons sur l'extérieur. »

Pour le député, l'ampleur du recours à l'emprunt est particulièrement alarmante, avec 49% des dépenses nationales financées par la dette. Une situation qui,  selon lui, couplée à l'insécurité et l'inquiétude croissante, affecte la crédibilité du pays. « Pour qu’on puisse t’accorder une dette, il faut avoir la certitude que le pays est en sécurité. Et les amis du Sénégal commencent à être inquiets », a-t-il souligné. 

Inquiétude et dégradation de la notation

​L'inquiétude est si palpable qu'elle a atteint l'enceinte de l'Assemblée nationale, censée être le lieu du débat démocratique. Thierno Alassane Sall met en garde contre une « crise politique majeur » qui ferait hésiter les partenaires internationaux à investir. Ceci expliquerait, selon lui, la dégradation répétée de la notation du Sénégal ces dernières années, un fait qui « n'est pas un hasard ».
 
​Thierno Alassane Sall a ensuite directement interpellé le Président de la République, le Premier ministre, et la majorité qui, dit-il, « portent désormais une lourde responsabilité sur les difficultés économiques et financières » du pays. Il leur reproche d'avoir failli à leur promesse de « révolutionner ce pays, apporter enfin la paix et la prospérité au Sénégal ».
 
​S'adressant directement à un ministre, il a soulevé des questions cruciales de transparence concernant la gestion de la dette : Y a-t-il eu un défaut de paiement en octobre sur le Sukuk des vendeurs ? Est-il normal de pousser l'endettement du pays pour l'acquisition d'un ou plusieurs avions (faisant possiblement référence à l'achat d'un 9 R2 max) ?

Le député exprime de sérieux doutes sur la capacité du Sénégal à supporter cet endettement, notamment au vu de la rentabilité « extrêmement problématique » des compagnies aériennes.

​Pour TAS, l'Assemblée nationale a un rôle de contrôle essentiel à jouer dans ce contexte difficile. Il a exhorté ses collègues à « assumer leurs responsabilités » et à exercer pleinement leur fonction de contrôle sur les actions du gouvernement, en particulier celles du ministre de l'Économie et des Finances. « Ce n'est pas parce que vous êtes du même camp que le contrôle est exclu ».
 
​M. Sall conclut en insistant sur la nécessité d'une vérification rigoureuse des informations soulevées, affirmant que le rôle de l'Assemblée est de s'assurer de la viabilité des décisions prises au sommet de l'État.


Samedi 29 Novembre 2025 17:20


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