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«Test ant treat», le plan de l’OMS pour vaincre le sida d’ici à 2030

Grande réunion ce mercredi 8 juin 2016 aux Nations unies, pour faire le point sur la lutte contre le sida. L'ONU espère venir à bout de l'épidémie d'ici à 2030. Pour y parvenir, elle mise notamment sur la politique du «test and treat». Autrement dit, dépister et soigner tout de suite, sans attendre que la maladie ne se déclare.



Depuis le début de l'épidémie de sida, on mesure les CD4 chez les patients. Pour simplifier, il s'agit des globules blancs. Chez une personne en bonne santé, le taux de ces CD4 varie entre 500 et 1 500. Chez les personnes atteintes par le sida, ce chiffre baisse de plus en plus, au fur et à mesure que la maladie progresse.
 
Dans certains pays, il existe aujourd'hui des critères, ou plutôt un seuil à partir duquel les malades peuvent recevoir ou non des traitements contre le sida. On l'a vu en Afrique australe, la région du continent la plus touchée par l'épidémie de sida : certains gouvernements ont fixé le seuil à partir de 200, d'autres à partir de 350 ou 500.
 
Ces seuils ont évolué au fil du temps. Désormais, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande donc un traitement pour tous ceux qui sont diagnostiqués séropositifs, indépendamment de leur taux de CD4. Elisabeth Szumilin, de Médecins sans frontières, explique pourquoi :
 
«A partir du moment où le patient est traité efficacement, que sa charge virale (qui est un autre marqueur de la maladie), le nombre de virus qu'il a dans le sang, est indétectable, il a très peu de chances de transmettre. Donc, ils font d'une pierre deux coups : ils traitent le patient et ils espèrent, on espère, que ça va impacter la courbe épidémique».
 
 
Le principal avantage est donc de réduire le nombre d'infections. Mais comment expliquer, alors, que l'OMS recommande seulement maintenant de traiter tous les patients déclarés séropositifs ? La première raison, c'est que les études démontrant l'utilité du traitement pour réduire le risque de transmission sont assez récentes.
 
La seconde raison, c'est que les médecins des pays d'Afrique australe n'étaient pas suffisamment formés. Ils ne savaient pas comment réagir face au sida, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui ; au Kenya ou au Botswana par exemple, les médecins sont tout aussi compétents qu'ailleurs dans le monde.
 
Mais il existe une troisième raison : l'argent. Cindy Kelemi travaille pour Bonela, un réseau d'aide aux malades du sida au Botswana. «Il est impératif que les gouvernements continuent à chercher des financements nationaux pour combler l'écart créé par la politique du " test and treat "», explique-t-elle.
 
«Donc, cela a des conséquences financières très importantes pour les Etats. C'est pour cela que nous, la société civile, nous disons qu'il faut avancer mais aussi mettre en place des solutions durables, car lorsqu'on commence à traiter quelqu'un, on le soigne à vie. Il s'agit à la fois d'argent et de volonté politique», ajoute Mme Kelemi.
 
 
Cette volonté politique, justement, se fait sentir en ce moment. Plusieurs pays d'Afrique sont en train de changer les règles. Il y a quelques jours, le président du Botswana a annoncé qu'à partir de maintenant, les personnes touchées par le sida seraient traitées dès que la maladie est diagnostiquée. L'Afrique du Sud mettra en place la même mesure dans quelques mois.
 
Les choses bougent donc, mais tout n'est pas encore gagné. Le docteur Willy Rozenbaum, codécouvreur du virus du sida, salue ces initiatives mais rappelle que l'essentiel est surtout de savoir qui est malade Il faut améliorer l'offre de dépistage et l'offre de soins. Ce n'est pas simplement une question d'argent, c'est aussi une question de structuration des services de santé », considère-t-il.
 
Et de confier qu'il faut « lutter contre les discriminations, la stigmatisation des personnes. C'est important de comprendre que l'enjeu individuel et collectif est dans le nombre de patients traités, mais que pour augmenter le nombre de patients traités, encore faut-il identifier l'ensemble des personnes qu'il y a à traiter. Et donc dépister. »
 
La clef de la lutte contre le VIH reste donc le dépistage de la maladie. C'est le seul moyen d'éviter de nouvelles contaminations, et donc d'espérer mettre enfin un terme à l'épidémie de sida. Pour parvenir à ce grand objectif, l’Onusida maintient d'ailleurs la pression : il ne faut pas relâcher les efforts, plaidait ce mercredi matin sur notre antenne le président de l'organisation, Michel Sidibé.


Source: Rfi.fr

Aminata Diouf (Stagiaire)

Mercredi 8 Juin 2016 - 13:19


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