Toute la zone occidentale de l'Irak sous contrôle des jihadistes

En 48 heures, les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés de trois villes importantes de la province d'al-Anbar qui est désormais sous leur contrôle. Depuis la chute de Mossoul, rien ne semble pouvoir freiner l'avancée des djihadistes vers Bagdad. Et la province d'al-Anbar est une prise d'importance.



Les forces de sécurité irakiennes peinent à freiner l'avance des combattants de l'EIIL alliés aux insurgés sunnites irakiens.

Après avoir pris samedi le contrôle d'al-Qaïm, poste-frontière avec la Syrie, puis la ville de Rutba à 150 km de la Jordanie, les jihadistes ont pris ce dimanche le poste-frontière avec la Jordanie. Il est tombé ainsi que la ville d’Haditha et de Rawa, qui sont des points stratégiques. A Ramadi, quelques centaines de soldats sont encerclés et négocient leur reddition. Les jihadistes irakiens contrôlent donc de la région d’al-Anbar à l’ouest de l’Irak, après avoir pris le contrôle de celle de Ninive au début du mois.

Al-Anbar, berceau des tribus sunnites

Al-Anbar est la plus grande région d’Irak et c’est le berceau des tribus sunnites. C’est là, que les manifestations ont commencé en janvier 2013 pour dénoncer la corruption et la discrimination du gouvernement contre les sunnites. C’est de là aussi qu’est partie la rébellion en janvier de cette année lorsque le Premier ministre irakien a lancé une opération militaire pour éradiquer l’Armée islamique d’Irak. Les tribus ont alors pris les armes, elles ont accusé le Premier ministre de vouloir tuer la contestation des sunnites en se couvrant avec une opération antiterroriste. Depuis, elles combattent aux côtés des jihadistes.

Changement de stratégie de l’EIIL ?

L’avancée des jihadistes de l’EIIL vers Bagdad est ralentie au nord dans la région de Samarra. Les combats sont intenses mais Samarra résiste et la raffinerie de Baïji n'est toujours pas sous leur contrôle.

La stratégie est donc de mieux tenir les régions sunnites qui leur sont acquises, c'est-à-dire Ninive et al-Anbar pour établir de solides bases arrière. Les jihadistes contrôlent la route entre Bagdad et Amman, la capitale jordanienne, le poste-frontière avec la Syrie et près de 1000 km de frontière entre la Syrie, la Jordanie et l’Irak. Mais ils se rapprochent aussi de Bagdad. Fallouja, ville emblématique pour les rebelles dans la région d’al-Anbar, est à 50km de la capitale irakienne.

Certains verront dans cette stratégie la naissance d'un Etat islamique d’Irak et du Levant à cheval sur la Syrie et l’Irak. D’autres y verront les prémisses d’une région sunnite irakienne autonome sur le modèle de la région autonome kurde au nord.

Source : Rfi.fr



Lundi 23 Juin 2014 10:32


Dans la même rubrique :