La marche des femmes tunisiennes contre un projet d'article de la Constitution qui revient sur le principe de l'égalité des sexes. A Tunis, le 13 août 2012.
Le porte parole du ministère de l'Intérieur avait déclaré il y a plusieurs semaines que la jeune femme violée avait été interpellée dans une position immorale. « Ces déclarations visent à justifier le viol » avait protesté Saïda Garrache, l'une des avocates de la victime.
Aujourd'hui Maître Garrache ne décolère pas depuis que sa cliente se retrouve dans le box des accusés : « Le procureur de la République suit les ordres du ministre de la Justice. Donc il a pris une décision sous instruction. Cela fait un bon moment, depuis l’arrivée de ce gouvernement, plusieurs tentatives d’harcèlement, d’atteinte aux droits des femmes dans les espaces publics commencent à être 'tolérés' , d’une manière ou d’une autre ».
L'affaire a provoqué des remous au sein de la classe politique tunisienne. Lobna Jeridi, députée d'Ettakatol, partenaire du parti islamiste Ennahda, est révoltée. Elle a participé, avec trente femmes députés de tous bords, à une réunion jeudi après-midi pour identifier les moyens de soutenir la victime :
«Cette femme victime a eu le courage aujourd’hui de porter plainte. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire un procès pour atteinte aux mœurs avant le procès du viol, un viol commis par des agents de sécurité . Cette affaire va baillonner complètement les femmes violées ».
Les trois policiers ont été incarcérés. La victime a déclaré qu’elle n’envisageait pas de renoncer à sa plainte. De son côté, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué appelant à ne pas instrumentaliser cette affaire.
La double peine
Pour les deux fiancés, le drame est vécu comme une double peine. Un soir, début septembre, trois policiers en civil.les contrôlent dans leur voiture. Selon le jeune couple d'ingénieurs, le contrôle de police tourne rapidement .au racket. Un agent.emmène le jeune homme retirer de l'argent Pendant ce temps, les deux autres en profitent pour violer plusieurs fois sa fiancée.
Elle raconte la soirée où sa vie a basculé : « Ils m'ont emmené dans leur voiture, jJétais à l'arrière. Dès que la voiture est partie, l'un d'eux m'a attrapée et a commencé à me violer. Ils m'ont violée ».
Après une plainte du couple, les deux agents ont été incarcérés. Les autorités ont condamné le viol. Mais de victime, la jeune femme et son fiancé se retrouvent rapidement accusés, et poursuivis pour atteinte aux bonne mœurs et à la pudeur. Le parquet les accuse d'avoir été découverts dans une position « irrespectueuse ». Ils doivent comparaître devant le juge et encourent jusqu'à six mois de prison.
La jeune femme poursuit de raconter son calvaire : « Ils m'ont rendue malade. Je suis très fatiguée. Aujourd'hui, c'est comme si ils me violaient encore une fois. Ce qu'ils font maintenant c'est peut-être encore plus grave. Je suis très malade, je pense même au suicide ».
Le couple, dont les parents ne savent rien du drame, dénonce des pressions de la police tunisienne pour l’obliger à retirer sa plainte. Dans ce combat, plusieurs avocates et associations les soutiennent spontanément sur internet. Des appels à manifester ont été lancés en Tunisie pour demanderl'abandon de toute poursuite contre le couple.
Source: RFI
Aujourd'hui Maître Garrache ne décolère pas depuis que sa cliente se retrouve dans le box des accusés : « Le procureur de la République suit les ordres du ministre de la Justice. Donc il a pris une décision sous instruction. Cela fait un bon moment, depuis l’arrivée de ce gouvernement, plusieurs tentatives d’harcèlement, d’atteinte aux droits des femmes dans les espaces publics commencent à être 'tolérés' , d’une manière ou d’une autre ».
L'affaire a provoqué des remous au sein de la classe politique tunisienne. Lobna Jeridi, députée d'Ettakatol, partenaire du parti islamiste Ennahda, est révoltée. Elle a participé, avec trente femmes députés de tous bords, à une réunion jeudi après-midi pour identifier les moyens de soutenir la victime :
«Cette femme victime a eu le courage aujourd’hui de porter plainte. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire un procès pour atteinte aux mœurs avant le procès du viol, un viol commis par des agents de sécurité . Cette affaire va baillonner complètement les femmes violées ».
Les trois policiers ont été incarcérés. La victime a déclaré qu’elle n’envisageait pas de renoncer à sa plainte. De son côté, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué appelant à ne pas instrumentaliser cette affaire.
La double peine
Pour les deux fiancés, le drame est vécu comme une double peine. Un soir, début septembre, trois policiers en civil.les contrôlent dans leur voiture. Selon le jeune couple d'ingénieurs, le contrôle de police tourne rapidement .au racket. Un agent.emmène le jeune homme retirer de l'argent Pendant ce temps, les deux autres en profitent pour violer plusieurs fois sa fiancée.
Elle raconte la soirée où sa vie a basculé : « Ils m'ont emmené dans leur voiture, jJétais à l'arrière. Dès que la voiture est partie, l'un d'eux m'a attrapée et a commencé à me violer. Ils m'ont violée ».
Après une plainte du couple, les deux agents ont été incarcérés. Les autorités ont condamné le viol. Mais de victime, la jeune femme et son fiancé se retrouvent rapidement accusés, et poursuivis pour atteinte aux bonne mœurs et à la pudeur. Le parquet les accuse d'avoir été découverts dans une position « irrespectueuse ». Ils doivent comparaître devant le juge et encourent jusqu'à six mois de prison.
La jeune femme poursuit de raconter son calvaire : « Ils m'ont rendue malade. Je suis très fatiguée. Aujourd'hui, c'est comme si ils me violaient encore une fois. Ce qu'ils font maintenant c'est peut-être encore plus grave. Je suis très malade, je pense même au suicide ».
Le couple, dont les parents ne savent rien du drame, dénonce des pressions de la police tunisienne pour l’obliger à retirer sa plainte. Dans ce combat, plusieurs avocates et associations les soutiennent spontanément sur internet. Des appels à manifester ont été lancés en Tunisie pour demanderl'abandon de toute poursuite contre le couple.
Source: RFI