Tunisie : la rue maintient la pression sur le gouvernement de transition

En Tunisie la nomination d’un nouveau gouvernement est imminente. Un nouveau Premier ministre a été nommé le 27 février suite à la démission de Mohamed Ghannouchi sous la pression de la rue. Démission suivie le lendemain par celle de deux ministres Mohamed Afif Chelbi et Mohamed Nouri Jouini respectivement ministre de l'Industrie et de la Technologie, et ministre de la Coopération internationale. Ces deux personnalités étaient les derniers membres du gouvernement de transition rescapés de l'ère Ben Ali. Pour l’instant la rue maintient la pression, et attend des signes politiques forts.



Dans la Kasbah, des femmes chantent pour soutenir les révoltés M.Pochez/RFI
Il est encore trop tôt pour dire à quoi va ressembler le nouveau gouvernement. En attendant, chacun fait ses vœux : un cabinet de technocrates, réclament les jeunes, un gouvernement de jeunes qui incarnent la révolution, demandent les autres.

Pour Saïd, un médecin rencontré devant la résidence du Premier ministre, certains opposants sont d’ores et déjà discrédités : « On a l’impression qu’une partie de l’opposition a sauté sur des portefeuilles, les chaises, le pouvoir. Il y a une autre opposition qui s’est démarquée des autres en gardant ses distances. Et ces opposants ont gagné la confiance du peuple".

Et ce que demande le peuple, qui campe dans l’humidité sous les fenêtres du Premier ministre, c’est un changement jusqu’aux racines. « On veut faire un nouveau régime là où il y a une véritable démocratie. C’est une révolution donc on doit déraciner tout le système », ajoute-t-il.
Le nouveau Premier ministre Béji Caid Essebsi, 84 ans, fait partie des anciens mais il jouit plutôt d’une bonne réputation. C’est un ancien ministre de Habib Bourguiba, père de l'indépendance et président tunisien de 1957 à 1987. Ici en haut de la Kasbah, on rappelle que ce qui compte ce sont les actes.

Pour Soukeina, une enseignante, « son profil est bien, mais on veut des décisions audacieuses. On cherche la qualité des décisions ». Un gouvernement de qualité, c’est le minimum demandé aujourd’hui par les manifestants.
Les violences du week-end ont laissé des traces

Sur le terrain, le calme est revenu sur l’avenue Bourguiba à Tunis après les violences du week-end. Mais des débris de verre jonchent toujours le sol, et dans le centre ville, on peut encore voir les carcasses de voitures de brûlées. Dans le quartier de Sidi Fatallah à Ben Arous, en banlieue de Tunis, les magasins attaqués se barricadent et s’inquiètent de ces nouvelles formes de violence qui n’existaient pas auparavant.

RFI

Mardi 1 Mars 2011 10:03


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