Les contours de ce mouvement sont encore flous. Il ne s’agit pas pour l’instant d’un parti mais d’une « dynamique citoyenne », explique l’équipe de Moncef Marzouki. L’objectif : veiller à ce que les principes démocratiques soient respectés et éviter un retour aux pratiques du passé.
Reste à savoir qui s’alliera au projet de Moncef Marzouki. Il s’est présenté en indépendant durant les présidentielles et aujourd’hui il peut difficilement compter sur le parti qu’il a fondé, le CPR, passé de 29 à 4 sièges à l’assemblée.
Moncef Marzouki a aussi bénéficié des voix de partisans d’Ennahdha, le parti islamiste n’ayant pas présenté de candidat. Il pourrait donc perdre ces soutiens de circonstance.
Au sein d’Ennahdha justement, les réactions sont parfois vives. Abdelfattah Mourou, vice-président de l’assemblée, assure que les membres d’Ennahdha ne quitteront pas leur parti. Larmi Gasmi, membre du conseil de la Choura, instance décisionnaire du mouvement, minimise le risque de voir ses militants changer de camp. « Contrer la dictature est un travail à long terme qui doit être bien réfléchi », explique-t-il. Il voit dans cette annonce une façon pour Moncef Marzouki d’essayer de se reconstruire politiquement.