Devant les députés le Premier ministre n'a pas minimisé la menace : « Notre pays est en danger, la situation sécuritaire du pays est encore précaire. Ce n'est pas pour faire peur aux gens, c'est la réalité », a déclaré Habib Essid jeudi soir. Peu avant, la Grande-Bretagne venait de demander à ses ressortissants de quitter la Tunisie, estimant le risque d'un nouvel attentat hautement probable après les 38 morts de Sousse, dont 30 Britanniques.
Le chef du gouvernement s'est également voulu rassurant avec une série de chiffres : 1400 agents sont assignés à la protection des hôtels. Un mur de cinq millions d'euros est en train d'être construit pour sécuriser la frontière avec la Libye où se sont entraînés les terroristes du Bardo et de Sousse.
15 000 jeunes ont été empêchés de partir rejoindre le jihad à l'étranger et un millier de terroristes ont été arrêtés selon lui. Depuis mars dernier, une nouvelle loi antiterroriste est soumise au débat du Parlement. Un projet qui inquiète les organisations de défense des droits de l'homme : dans une lettre ouverte, neuf d'entre elles, dont Human Rights Watch, la FIDH et Amnesty International appellent les parlementaires tunisiens à ne pas revenir sur les droits fondamentaux acquis après la révolution pour lutter contre le jihadisme.