Depuis quelques années, l’Université Gaston Berger de Saint-Louis fait face à des grèves récurrentes. Si ce ne sont pas les étudiants, les professeurs prennent la relève et observent des mouvements d’humeur. Ce qui fait qu’en 2018, les retards accusés dans les enseignements ont atteint un stade où, selon certains enseignants, seule une année invalide pourrait sauver ce temple du savoir, jadis considéré comme le symbole de l’excellence.
«Chaque année qu'est ce qui se passe? Nous avons une année qui est perturbée qu'est-ce qu'on fait? On prend sur l'année suivante pour compléter. On est arrivée à un moment où nous avons une année de retard. Nous sommes au mois de juin 2018 et jusqu'à présent, les enseignements pour beaucoup n'ont pas débuté pour l'année 2017/2018 alors qu'ils devaient se terminer. C'est cela le fond du problème», a déploré David Célestin Faye, chargé des revendications de la section Ugb du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes).
Le syndicaliste de poursuivre : «L'année 2017/2018 qui devait débuter en octobre 2017 n'a pas encore débuté. Est-ce qu'en un mois on peut faire tout ce qu'on devait faire depuis octobre 2017? ».
Pour le Professeur Mbissane Ngom, Directeur de l’Ufr des Sciences juridiques en politiques de l’UGB par ailleurs vice-président de l’Assemblée de l’Université une année blanche ne peut pas être évitée puisque le retard dans le démarrage des cours dans certaines UFR ne peut plus être rattrapé.
Le personnel de l’UGB n’existe plus sur le papier
Les évènements du 15 mai qui ont frappé l’UGB n’ont pas épargné le personnel. Car, à en croire Pr Faye, les casseurs ont saccagé les lieux abritant les archives, démontant et emportant jusqu’aux disques durs qui contenaient les avancements et tout ce qui concernait le personnel de cette université. Ce qui fait que, chaque membre du personnel est obligé de fournir les pièces, justifiant son grade et même sa présence à l’Université.
«Quand il y a eu les événements, l'Université a été laissée à elle-même. Les étudiants se sont repliés au niveau de l'UGB et ils ont saccagé le Rectorat. Ce qui fait que. Aujourd'hui il n'y a aucun document administratif concernant le personnel. Nous qui sommes là n'avons aucun acte administratif concernant notre statut», a-t-il déploré.
Une année blanche est impensable pour les étudiants
Si les professeurs sont formels sur l’impossibilité à l’UGB d’échapper à une année blanche, les étudiants ne l’entendent pas de cette oreille.
«On a participé aux conseils des UFR qui ont proposé le gel des activités pédagogiques. En d’autres termes, c’est une année invalide. Nous ne partageons pas cette position », a déclaré Alexandre Mapal Sambou, président de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL).
«On a participé aux conseils des UFR qui ont proposé le gel des activités pédagogiques. En d’autres termes, c’est une année invalide. Nous ne partageons pas cette position », a déclaré Alexandre Mapal Sambou, président de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL).