Le Sénégal traverse des heures sombres.
Les arrestations arbitraires se multiplient, les micros se taisent, les journalistes sont menottés , pendant que les ministres du “nouvel ordre moral” s’érigent en procureurs improvisés.
Mais au milieu de ce brouillard d’abus et d’intimidations, une lumière a résisté : celle du Procureur Ibrahima Ndoye.
Son geste, son refus de céder à la pression politique, a permis la libération de nos confrères Babacar Fall et Maimouna Ndour Faye, ainsi que celle de Pape Malick Ndour.
Et cette décision n’est pas le fruit du hasard : c’est la conséquence d’une intégrité chevillée à la conscience.
Face aux “obligés du nouveau Idi Amin du Sahel”
Pendant que les ministres obligés du nouveau “Idi Amin du Sahel”, en l’occurrence Bamba Cissé à l’Intérieur et Yacine Fall à la Justice, se livraient à une guerre d’ego et d’ombre sur fond de règlements de comptes,
le procureur, lui, a gardé sa dignité.
La ministre Yacine Fall, qui a déjà réussi à transformer la diplomatie sénégalaise en champ de ruines, voulait sans doute exporter sa méthode à la Justice.
Quant à “Bambino” Cissé, ses ambitions semblent plus larges que son boubou un boubou taillé pour un Massai, ne marche pas chez le mongole
Lui qui succède à des figures comme Madieng Khary Dieng devrait se souvenir que l’autorité ne se mesure pas à la taille, mais à la mesure de la parole.
Le courage d’un magistrat debout
Le procureur Ndoye n’en est pas à son premier acte de résistance.
On se souvient de son attitude dans l’affaire Cheikh Béthio Thioune, où il avait refusé les interférences politiques.
On se souvient encore de sa posture digne dans le dossier Bara Tall, face aux pressions .
Aujourd’hui, il récidive.
Il ne s’est pas laissé instrumentaliser par un régime en quête de boucs émissaires médiatiques.
Il a choisi la voie du droit, pas celle de la peur.
Quand la justice respire, le peuple respire
Dans un pays où la justice est souvent accusée de se courber, il faut savoir applaudir quand elle se redresse.
La société sénégalaise a trop souvent critiqué ses juges sans reconnaître ceux qui tiennent bon.
Le procureur Ibrahima Ndoye mérite aujourd’hui non pas des fleurs, mais une reconnaissance nationale.
Car si la démocratie est malade, la justice reste son dernier poumon.
Et tant qu’il existera des magistrats comme lui, le Sénégal ne sera jamais un État de peur totale.
“Envoyez-le au frigo s’il le faut…”
Qu’ils l’envoient “au frigo”, comme le veut la coutume des régimes rancuniers.
Mais qu’ils sachent une chose :
le sang noble de ce magistrat ne sera jamais de la glace.
Il coulera encore, chaud et droit, dans les veines de ceux qui croient que la justice n’a pas de maître.
Dans un climat où la justice se cherche et où les micros se taisent, un homme a tenu tête au pouvoir.
Le procureur Ibrahima Ndoye incarne cette rare vertu qu’on appelle encore INTEGRITE .