Ukraine: la contre-offensive est «difficile», mais les troupes «progressent», selon Zelensky

La contre-offensive ukrainienne a commencé pour « plusieurs semaines, voire mois », selon Emmanuel Macron. Lors d’une conférence de presse avec ses homologues allemand et polonais, le président français a annoncé que Paris allait intensifier ses livraisons de munitions et d'armes à Kiev. Sur le terrain, l'Ukraine affirme avoir repris sept villages aux forces russes dans le sud et l’est du pays. Mais les pertes sont lourdes des deux côtés.



Les soldats ukrainiens avancent encore très lentement, voire « difficilement », selon Volodymyr Zelensky. Dans sa vidéo quotidienne lundi soir, le président ukrainien a admis que la contre-offensive était « difficile », notamment « à cause de la pluie », mais que ses troupes « progressaient », rapporte notre envoyé spécial à Kiev, Julien Chavanne. Mètre après mètre, elles auraient gagné un demi-kilomètre vers Bakhmout. Sept villages auraient été repris aux forces russes dans le sud et l'est du pays dans le cadre de ces opérations, a affirmé lundi soir le gouvernement ukrainien.
 
Mais toutes ces informations sont à prendre avec précaution. La Russie assure repousser toutes les attaques et annonce avoir capturé des blindés d'origine occidentale : « Des chars Leopard et des véhicules de combat d'infanterie Bradley. Maintenant, ce sont nos trophées », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram, accompagnant son message d'une vidéo filmée au téléphone montrant plusieurs véhicules endommagés. Selon lui, ces véhicules de fabrication occidentale ont été « capturés au combat » par les soldats russes du groupement « Est ». « Certains des véhicules de combat ont des moteurs en état de marche, ce qui indique que la bataille a été de courte durée et que les équipages ukrainiens ont fui », a affirmé le ministère russe, ajoutant les avoir pris dans la région de Zaporijjia, dans le Sud ukrainien. De son côté, Kiev ne ferait – en réalité – que tester la défense russe pour identifier les points faibles avant de lancer le gros des troupes.
 
Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense, a prévenu qu'il ne pourrait remplacer tous les chars fournis par son pays à l'Ukraine et mis hors d'usage lors des combats, alors que la Russie affirme en avoir capturé ou détruit plusieurs. « Nous n'allons pas pouvoir remplacer chaque char qui cesse de fonctionner », a déclaré le ministre allemand, lundi 12 juin au soir, à la chaîne de télévision RTL-Allemagne. À ce jour, Berlin a fourni ou promis à Kiev 110 chars Leopard 1 et 18 chars de combat Leopard 2.
 
À Kiev, la vie suit son cours presque normal
Pendant ce temps, le quotidien dans la capitale ukrainienne ressemble beaucoup à celui d'une capitale européenne normale. La circulation est dense au milieu de l’après-midi, il y a des gens en terrasse et des passants sur les trottoirs. Les commerces sont ouverts et on refait les pavés dans l’allée commerçante de la ville. Il y a quelques soldats visibles, mais pas de point de contrôle ou de sacs de sable aux carrefours.
 
Si les attaques venues du ciel restent une menace – il y a eu une cette nuit, un peu avant 03h00 du matin –, le bouclier anti-aérien rassure la population qui tente de s’autoriser une vie presque normale.
 
Mais quand on prolonge un peu la discussion, on entend des récits comme celui de Ioulia, 28 ans. « Ça ressemble à une vie normale. On va tous au travail, dans les cafés, les bars le soir. Mais la nuit, vous entendez des explosions dans la ville, on n’arrive pas à dormir. Le matin, on doit essayer de faire comme si c’était normal, faire semblant de croire à cette illusion de normalité. Simplement parce qu’on n’a pas d’autre choix et que sinon, on ne ferait que pleurer tout le temps », raconte la jeune femme.
 
Malgré le quotidien à peu près normal qui semble suivre son cours, les Ukrainiens ne sont jamais complètement à l'abri des frappes russes. À Kryvyï Rig, dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), un immeuble d'habitation a été touché par une frappe de missile ce mardi avant l'aube, faisant dix morts, ont rapporté les autorités locales. Le responsable de l'administration militaire de la ville, Oleksandr Vilkul, a indiqué sur son compte Telegram que des « monstres de haute précision » ont frappé la ville en plusieurs endroits, y compris un immeuble résidentiel de cinq étages. « Il y a des victimes dans un état extrêmement grave, il y a probablement des gens sous les décombres », a-t-il déclaré. Les Ukrainiens sont en guerre depuis maintenant 475 jours.

RFI

Mardi 13 Juin 2023 11:48


Dans la même rubrique :