Un cortège très présidentiel pour un ancien chef d’état : Au chat et à la souris entre Amadou Haya et la Communauté Internationale


Rédigé le Vendredi 8 Juin 2012 à 15:32 | Lu 465 fois | 0 commentaire(s)


Le chef de l’ex junte joue à un jeu qui ne milite nullement en sa faveur. Chaque jour que Dieu fait, il pose un acte qui l’éloigne d’un pouvoir qu’il adore et qu’il peine à abandonner. Comment, peut-il, ou pourrait –il prétendre être un recours sérieux si, il se discrédite de jour en jour à la fois, aux yeux de l’opinion nationale, de la CEDEAO et des Institutions internationales. Déjà, aux dires d’une source généralement bien informée, les américains auraient même réagi à ces sorties de l’ancien chef d’état. Le pire dans tout ça, est l’interview qu’il a récemment accordée à Chérif Ouazani, une interview qui a définitivement convaincue l’opinion internationale sur la violence de ses intentions de ne jamais quitter le pouvoir.


Tant que le Capitaine Amadou Haya Sanogo, continuera à parader avec un dispositif qui ne sied qu’à un président de la République de plein exercice, les bailleurs internationaux se garderont de faire quoi que ce soit. Ces sorties du chef de l’ex junte, signifie à leurs yeux, qu’il détient toujours la réalité du pouvoir, ce qui n’est pas normal en raison des accords qu’il a passé avec la CEDEAO le 20 mai seulement. Un homme sérieux respecte sa parole et fait toujours ce qu’il dit. Le Capitaine Amadou Haya Sanogo pourrait –il désormais se prévaloir d’une telle qualité. Les institutions internationales dignement représentées dans notre pays n’y croient point. 

Ayant personnellement adhéré aux conclusions des dernières négociations entre le CNRDRE et la CEDEAO, négociations ayant fait de lui, un ancien chef d’état avec tous les avantages, le Capitaine qui devrait normalement se confiner dans ce rôle comme l’indique les conclusions de l’accord, continue de se comporter comme s’il était un chef d’état reconnu comme tel.

Deux semaines ou plus après la signature de l’accord définitif des négociations entre le CNRDRE et la CEDEAO, le Capitaine rebondit dans l’arène entraînant dans son sillage un lourd dispositif sécuritaire digne d’un chef d’état en activité, se promenant dans les structures militaires du pays.

Pire, le Capitaine, notre jeune et fringant ancien chef d’état se donne vraiment en spectacle lorsque, sur les antennes, on continue à parler de président du CNRDRE. N’est-ce pas là, un argument de plus pour les partenaires du Mali d’avoir raison de ne jamais l’accepter comme interlocuteur. On lui donne sans le dire, l’image du tristement célèbre Idi Amine Dada, ancien chef de l’état Ougandais renversé à la suite de l’invasion de ce pays d’Afrique centrale par l’armée du Mwalimu, Julius Nyeréré de Tanzanie. Nous pensons en toute sincérité, que le Capitaine Amadou Haya Sanogo vaut mieux que tout ça et qu’il a vraiment intérêt à rester là où, le dernier accord intervenu entre lui et la CEDEAO l’a placé. Un ancien chef d’état qui reste dans son coin, évitant de gêner et de se gêner. Amadou Haya Sanogo vaut désormais mieux que tout ça à condition toute fois qu’il n’écoute non pas la symphonie des laudateurs, mais sa parole d’officier d’honneur.

Ceux qui le poussent à agir de la sorte ne peuvent prétendre lui vouloir du bien, bien au contraire.  Sa récente réapparition et la vue de l’impressionnant dispositif militaire qu’il traîne derrière lui, alimente les causeries des salons, bureaux et grins de la capitale, causeries provoquant l’hilarité générale, des choses  qui font de lui un clown ni plus, ni moins. Le mieux pour le Capitaine que nous aimons beaucoup, est qu’il respecte sa propre parole. Une qualité digne de tout homme aspirant à la fonction suprême. Sinon, il peut continuer à parader autant qu’il voudra mais c’est le Mali qu’il dit aimer qui en fera les frais.

Source : La nouvelle patrie



Dans la même rubrique :