Un opposant mauritanien à Wade : "préférer la postérité au lieu de l’affrontement au Sénégal"

Ce ne sont pas seulement la société civile et l’opposition qui demandent au président Abdoulaye Wade de ne pas se représenter. En effet, les observateurs avertis de la scène africaine et internationale s’y mettent aussi. L’opposant mauritanien établi entre la France et le Sénégal, Mohamed Ould Maloum implore le président de la République de ne pas présenter pour un troisième mandat qui serait constitutif de germes de violences et de conflits au Sénégal. Dans une interview accordée à PressAfrik, il évoque l’image dégradée du Sénégal sur l’International qui il y a quelques temps était une référence en Afrique de l’ouest et dans le continent. Dans cet entretien à paraitre à22 heures sur notre plateforme, l’opposant Mauritanien donne des détails croustillants sur les heurts entre Abdoulaye Wade et le général Mohamed Ould Abdel Aziz tout en décryptant les risques de dégâts collatéraux très dangereux pour les deux peuples qui vivent encore les stigmates des événements de 1989.




«Si j’ai un conseil à donner à ce baobab de sagesse qui est le président Abdoulaye Wade, sans partie pris, c’est qu’il rentre dans l’histoire comme Mandela en annonçant qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de février 2012», a déclaré Mohamed Oul Maloum. L’opposant mauritanien d’inviter le chef de l’Etat sénégalais à préférer la postérité au lieu de l’affrontement dans son pays. «Il doit préférer entrer dans la postérité au Sénégal et en Afrique plutôt que de devoir affronter dans la rue en février les contestataires et une frange de la population sénégalaise. Il va encore une fois embraser Dakar et le Sénégal, ce beau pays», a-t-il concédé. Mohamed Oul Maloum d’argumenter : «je voyage beaucoup dans le cadre de mon travail, je suis passionné par la situation politique du Sénégal. Ce pays jusqu’à une période récente, deux à trois ans, bénéficiait d’une bonne image. Il était un exemple partout. J’ai été à New York et partout dans le monde et tout le monde était unanime sur la belle image du Sénégal, une image enjolivée. Mais vous faites une semaine au Sénégal, vous saurez que ce n’est pas aussi simple que cela».

Malheureusement, a souligné l’observateur africain, «depuis quelques temps, notamment après les événements du 23 juin l’opinion internationale commence à se dire que le vieux sage qu’est Wade devrait bien comprendre qu’en politique comme en foot, on devrait partir pendant qu’on est encore très populaire. Comme Zidane, Platini, Mandela, entre autres».

Mohamed Oul Maloum a hésité avant d’évoquer la politique intérieure sénégalaise. «Jusqu'à 2002 peux être par naïveté et par jeunesse, j’étais très internationaliste dans mon cerveau et dans mon approche politique. Quand j’étais au Sénégal je me croyais Sénégalais alors que je n’avais pas les papiers officiellement», a-t-il expliqué. Avant d’entrer dans les détails de ses déboires de l’époque avec le régime libéral. «J’ai fait des interviews, je critiquais beaucoup le régime sénégalais et avait une liberté de ton. Et c’est ce que je faisais aussi en France. Cela m’a coûté très cher parce que j’ai été trainé à la DIC, j’ai été arrêté, entre autres sévices». Toutefois, l’opposant mauritanien reste attaché à ce pays. «Marié avec une sénégalaise avec des enfants sénégalais, j’adore ce pays, je parle la langue, je vis la culture, j’écoute ses musiciens. En somme, je suis très sénégalophile», a confessé M. Maloum.

Ibrahima Lissa Faye et Lamba Kâ (stagiaire)

Mardi 4 Octobre 2011 12:44


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