Utilisation hydroxychloroquine au Sénégal: le Pr Seydi envoie balader l’OMS et juge les résultats du traitement bons



Le Chef du Service des Maladies infectieuses de l'hôpital Fann, Professeur Moussa Seydi, a réaffirmé, ce samedi 6 juin 2020, lors du point mensuel de la Covid-19, l’efficacité du traitement à base d’hydroxychloroquine associée à d'azithromycine. L’infectiologue a informé que ce médicament est efficace pour réduire la charge virale. Il a précisé que compte tenu de la polémique que cela a pu soulever au niveau international, le Sénégal ne se basera que sur ses résultats pour prendre des décisions. 

« Ce traitement à base d’hydroxychloroquine associée à d'azithromycine que nous avons administré nous a montré que l’efficacité était réelle parce que la durée médiane d’hospitalisation des patients qui avaient pris ce traitement était de 10,5 jours versus (contre) 13 jours chez les patients qui n’avaient pas pris ce traitement. Tous les patients qui avaient pris ce traitement au stade précoce, c’est-à-dire avant l’apparition de complications sont guéris et aucun n’est décédés », a déclaré le Pr Seydi. 

Nous ne nous baserons que sur nos résultats concernant la Chloroquine
Selon lui, l'hydroxychloroquine et l'azithromycine sont efficaces « pour réduire la charge virale. Parce que les patients ne sortent qu’après deux charges virales négatives. Ce traitement est efficace dans le traitement des complications qui peuvent aboutir au décès s’il est pris précocement et que ce traitement est bien toléré », a-t-il souligné.

Il affirme que malgré la polémique (l’Organisation Mondiale de la Santé s’est basée sur une étude pour arrêter les essais cliniques effectués sur la chloroquine  comme traitement de la Covid-19... avant de se rétracter) sur ce traitement antiviral, lui et son équipe se baseront que « sur nos résultats pour prendre des décisions. Nous allons poursuivre notre traitement antiviral à base l'hydroxychloroquine associée à l'azithromycine ». 

Concernant la tolérance, Pr Seydi a fait savoir que « jusqu’ici, nous avons noté que 12 effets secondaires soit dans environ 2% des cas, les effets secondaires cardiovasculaires se voyaient dans 0,8% des cas et tous les effets secondaires étaient bénins et réversibles à l’arrêt du traitement sans nécessité d’un traitement supplémentaire ». 

Certains malades ont été sauvés in-extremis 
S’agissant de la prise en charge des malades, le responsable du Centre des maladies infectieuses de l’hôpital Fann à Dakar d’informer qu’elle « est globale, elle nécessite le savoir-faire du médecin ». Avant de révéler que beaucoup de malades ont été sauvés in-extremis  « Parce qu’ils avaient des complications gravissimes ou avaient des affections concomitantes, très graves qui ont eu pu être dépistées à temps et pris en charge correctement », a-t-il expliqué. 

Sur les recherches effectuées durant le troisième mois de la pandémie, Pr Seydi de renseigner : « Dans notre projet de recherche, nous avons pu analyser et donner cette fois-ci 559 patients et non de 162 patients comme la fois passée. Ces données sont issues des sites de Fann, de Dalal Diam et de Diamniadio. Parmi ces 559 patients, 498 étaient âgés de plus de 12 ans. L’âge médian était de 33 ans, mais tous les âges étaient représentés. Des nourrissons au sujet de 85 ans, il y avait autant d’hommes que de femmes, 1 patient sur 5 avait un comorbidité, 65% de nos patients hospitalisés dans ces sites étaient symptomatiques ». 

Avant de conclure : « A Fann, 89% des patients hospitalisés étaient symptomatiques du fait que nous avions choisi avec le Samu un accord avec le professeur Bèye, d’orienter au niveau de l’hôpital Fann en priorité les malades graves et les malades à risque ». 

Aminata Diouf

Samedi 6 Juin 2020 14:02


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