Viols présumés sur plusieurs jeunes filles à Guédiawaye : quinze ans de réclusion criminelle requis contre le présumé pédophile de 24 ans



Quinze ans de réclusion criminelle ont été requis contre Mohamed K., accusé d'avoir transformé son magasin en un repaire pédophile. Sept fillettes auraient été violées ou agressées sous le masque d'un voisin bienveillant. Lundi, devant la Chambre criminelle de Pikine-Guédiawaye (banlieue dakaroise), l'horreur de l'ordinaire a été mise à nu. Mohamed K. (24 ans), un loueur de bâches discret du quartier Gueule-Tapée 2, a comparu pour "viols, détournement de mineures et pédophilie", impliquant sept jeunes filles âgées de 10 à 14 ans.

Face aux accusations glaçantes détaillées par L'Observateur, le Procureur a requis quinze ans de réclusion criminelle, dénonçant un « prédateur intégré dans le tissu social ». Son modus opérandi, il a appelé ses victimes « mes Petites », et leur offrait de l'eau fraîche et des pièces de 100 FCFA.

Selon L'Observateur, Mohamed K. agissait comme un voisin rassurant. Sans arme ni menace directe, son arme était la familiarité, et son appât, un verre d'eau glacée et quelques pièces de monnaie. Son magasin, situé à quelques pas de l'École 15, est devenu le théâtre d'un cauchemar répété. Les victimes, toutes élèves en primaire – Ndoumbé C., Penda S., Amy S., Arame D., Awa S., Mame Khady L. et Ndeye Fatou D. – ont décrit un modus operandi identique : attirées par sa fausse bienveillance, elles se retrouvaient jetées sur un matelas à même le sol, déshabillées de force, puis soumises à des attouchements ou pire.

L'horreur derrière la porte close : attouchements, frottements et viols. Une fois la porte du modeste local refermée, le « gentil voisin » se transformait en bourreau. Les fillettes ont témoigné d'agressions systématiques : plaquées contre un mur, immobilisées, forcées au silence par l'intimidation. Si la majorité des faits rapportés concernent des attouchements et frottements, le cas de Ndoumbé C. (14 ans à l'époque) se distingue par sa gravité.

Absente à l'audience, son témoignage recueilli lors de l'enquête et son certificat médical du 12 avril 2023 sont accablants : ils mentionnent des « déchirures hyménales compatibles » avec des viols répétés avec pénétration. L'accusation fustige une trahison sociale.

Dans un réquisitoire cinglant rapporté par le journal, le Procureur a mis en lumière la dimension profondément perverse de cette proximité : « Ces enfants n'étaient pas des étrangères. Il les voyait chaque jour, dans la rue, dans les cours, à l'école... Il les appelait "mes petites", fréquentait leurs maisons, parlait à leurs mères. Certaines étaient amies avec sa sœur. » Exploitant cette intimité, Mohamed K. a instauré une routine de confiance pour mieux piéger ses proies. « Il a su dissimuler l'horreur sous la banalité du quotidien », a tonné le magistrat, exigeant 15 ans de prison pour ce « manipulateur » au « trouble psychosexuel profond ».

La défense, menée par Mes Oumar Sy, Sawaré et un troisième avocat, a tenté de minimiser les charges. Elle a contesté la qualification de viol pour la plupart des victimes (hormis Ndoumbé C.) et a plaidé la clémence, invoquant la jeunesse et le « dépassement » de l'accusé. Mais le choc le plus poignant est venu du banc des victimes, interrogées par le juge, aucune des mères ne s'est constituée partie civile. « On vit dans le même quartier », a murmuré l'une d'elles, résumant une douleur étouffée par la peur du scandale, la lassitude ou le poids du voisinage immédiat.

Après des débats chargés d'émotion, le tribunal a mis l'affaire en délibéré. Le 29 juillet prochain, Mohamed K. saura s'il écopera des quinze ans ferme requis.


Mercredi 16 Juillet 2025 11:49


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