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"Je suis choqué...", Adama Bictogo, Dg de Snedaï



Dans une interview accordée à «l’Observateur», Adama Bictogo n’a pas mis de gants pour remettre les pendules à l’heure sur le tollé suscité par l’indemnisation du groupe Snedaï par l’Etat du Sénégal, à hauteur de 12 milliards FCFA.
 
«Au lendemain des élections de 2012, nous nous sommes rapprochés du gouvernement de Macky Sall. Le projet répondait alors à un besoin de sécurité, mais pour un pays à vocation touristique comme le Sénégal, il était bon qu’une politique de visas soit mise en place, afin que les recettes des visas soient reversées dans le secteur du tourisme, ou dans un autre secteur, désigné par le Président ou le gouvernement », campe le président directeur général de Snedaï qui revient ainsi sur les péripéties du contrat de concession entre son groupe et l’État du Sénégal.

De ce fait, Bictogo de préciser : «Nous nous sommes rapprochés de l’ancien gouvernement, par le canal du ministre Ousmane Ngom et de l’ancien conseiller du Président en Télécommunications, Thierno Ousmane SY. Le dossier était très avancé et nous n’étions pas loin de la signature. Lorsque Macky Sall a accédé à la magistrature suprême, nous avons rencontré le Premier ministre Abdoul Mbaye et le dossier a suivi toutes les procédures. Toutes les analyses ont été faites et le Premier ministre a donné son approbation pour la mise en œuvre du projet. Il avait émis une seule réserve : que le tour opérator ne soit pas concerné. Ce qui créait un manque à gagner de 30 à 40 %. En tant que banquier, il a proposé qu’on fasse un avenant pour que le manque à gagner financier soit compensé par une prorogation de la Convention».

«Ce dossier a respecté toutes les procédures qui fondent la signature d’une concession », assure-t-il en indiquant que «lorsqu’il s’agit de visas, un domaine de sécurité, cela relève de la souveraineté de l’État. Or, pour les questions sécuritaires, tous les États sont en droit de confier leur sécurité à la structure qu’ils considèrent comme la plus performante. Sur cette base, après qu’on a signé cette Convention, nous avons préfinancé l’ensemble des besoins émanant du cahier de charges, dont la réhabilitation des 18 postes consulaires (frontaliers, aéroport, le port, les postes de police, la DST) au Sénégal et dans le monde».
 
Affirmant avoir «préfinancé l’acquisition d’environ 400 véhicules, parce que le parc automobile du ministère de l’Intérieur et de l’Administration était vieillissant », Adama Bictogo déclare que «la rupture était unilatérale, du fait de la volonté du prince».

«Nous avons donc approché les autorités, en l’occurrence, le ministère des Finances, pour faire valoir nos droits, dans le cadre d’une indemnisation. Ce qui est prévu dans les textes et par la loi elle-même. Toutes les procédures ont été respectées, conformément aux règles en vigueur. Les supports qui ont fondé le règlement de cette indemnisation sont disponibles auprès du gouvernement. Il n’y a eu aucune complaisance dans le règlement de cette indemnisation, d’autant que les concessionnaires qui nous ont permis de livrer les véhicules à l’Etat sont connus, de même que les montants et les prix qui ont été payés ; les certificats de réception par le ministère de l’Intérieur sont disponibles. Il n’y a eu aucune forme de complaisance. C’est pour cela que je suis un peu choqué, en tant que président de ce groupe, qui réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires d’environ 70 milliards CFA. Et moi, en venant au Sénégal et ayant été ministre de l’Intégration africaine, le droit pour tout Africain de s’établir dans chaque pays de la Cedeao, a été mon combat. Parce qu’au Sénégal, je suis chez moi. J’ai un appartement ici et j’y ai beaucoup de frères. De la même façon, je reçois mes frères sénégalais en Côte-d’Ivoire. Pour moi, il n’y a pas de frontières, a fortiori des frontières économiques. La seule frontière doit être l’incompétence », dit-il.

Et de conclure que «cette rupture n’est pas liée à une incompétence technique, mais à des raisons politiques». Créé en 2010, en Côte-d’Ivoire, Snedaï produit les passeports et les visas, réalise les cartes consulaires au Burkina, a participé à l’organisation des élections de 2010  au Bénin. Il en a été de même au Togo lors des dernières élections. Et dispose d’une unité de production de cartes biométriques en Côte d’Ivoire. 


Mercredi 25 Mai 2016 - 11:35


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