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"Le Parti Socialiste sénégalais à vau-l’eau ou la chronique d’une compétition électorale avortée"



"Le Parti Socialiste sénégalais à vau-l’eau ou la chronique d’une compétition électorale avortée"
Décidément le PS ne sortira pas de sitôt de l’auberge du désamour et du désaveu dans laquelle l’ont placé les sénégalais ! Pourquoi ? Parce que nous avons l’impression que le parti, depuis quelques années, fait tout à l’envers. Les derniers évènements survenus autour de la prochaine élection du Secrétaire général de ce parti nous en donnent encore l’exemple.
CE QU’IL NE FALLAIT PAS FAIRE :
Sitôt qu’une compétition électorale (même si cela s’apparentait à une formalité pour le SG sortant) pour désigner le nouveau SG a-t-elle été lancée après que deux candidatures aient été dument validées, qu’un coup d’arrêt net vient d’être donné par un communiqué laconique.
En faisant valoir que « les opérations de compétition entamées le samedi 24 mai 2014 pourraient affecter l’unité du parti et la cohésion entre ses militants" le CNPE (comité chargé de les organiser) a validé par la voix de son responsable, l’actuel Maire de Dakar Khalifa Sall, la seule candidature de Ousmane Tanor Dieng.
Ainsi donc les instances dirigeantes du PS considèrent que la compétition électorale peut entamer l’unité du parti ! SIC – Ce qui signifie que malgré que les textes du parti le prévoient, et après les avoir organisé, il n’est pas bon au PS de tenir des élections entre plusieurs candidats pour élire le 1er responsable de ce parti  !! Comprenez-vous ?
Ainsi donc les instances dirigeantes du PS privilégient, soi-disant, l’unité du parti et la cohésion entre ses militants. Se soucient-ils alors du regard des sénégalais qui vont de désillusion en désillusion face aux tâtonnements, aux combines politiques, aux non-dits entre responsables et aux incertitudes émanant de ce parti autrefois « grand » ?
Ce volteface nous rappelle les tergiversations au sein de Benoo Siggil Senegal entre Niasse et Tanor qui leur ont valu le désaveu des sénégalais et leur défaite à la présidentielle.
Mais pourquoi diable ce consensus, si consensus il y a, n’a-t-il été recherché et trouvé avant de lancer la fameuse compétition indésirable après coup ?
Et que dire de Khalifa Sall ? Sait-il au moins ce qu’il veut ? Qu’a-t-il obtenu en retour pour avoir joué nous dit-on les bons offices pour qu’il n’y ait qu’un seul candidat ?
Que dire du non-respect des règles de la démocratie interne et des textes du parti ? A-t-on encore une fois sacrifié des principes et l’intérêt général au profit de celui de quelques personnes ou d’un groupe ?
Et le communiqué de Serigne Mbaye THIAM, Secrétaire national aux élections et aux affaires juridiques du PS, indiquant que « le processus d’élection du Secrétaire général du Parti se poursuit, en application des dispositions de la circulaire additive 001/SG/PS du 16 mai 2014 » ne change rien à la cacophonie entourant ce processus.

Serigne Mbaye Thiam semble considérer que la validation de la seule candidature d’OTD découle d’un« retrait d'une candidature qui n'a aucune incidence sur le déroulement du processus, conforme aux dispositions pertinentes des textes du Parti et dont l'objectif est de conférer une légitimité  incontestable au Secrétaire général ».
Et selon son communiqué, « le calendrier des réunions des commissions administratives (CA) et le vote à bulletin secret se poursuivent dans toutes les coordinations. » Oui mais avec un seul candidat et malgré les contestations non vidées d’une des candidates…
Une chose est sûre, l’image renvoyée par le PS et ses dirigeants actuels aux sénégalais est triste, décourageante et affligeante. Il ne faudrait pas s’étonner que cela se ressente dans les urnes lors des élections municipales à venir. En cela, Aïssata Tall Sall avait raison de dire qu’il n’était pas opportun d’organiser le Congrès avant les municipales. Nous rajouterons : ou d’arrêter la procédure au motif qu’il y a des contestations de la part d’un candidat « qui risquent de nuire à l’unité du parti ». La preuve par les faits et…. bientôt, peut-être, par les urnes ? !
Mais alors quelle solution envisager pour sortir de l’impasse ?
CE QU’IL FAUT FAIRE :
Que l'on soit pour Aïssata, pour Khalifa, pour Tanor ou pour un autre, il est temps que les socialistes se disent la vérité, qu'ils prennent leur courage à deux mains et ne regardent que l'intérêt du PS et du Sénégal pour exiger une alternance au sein de la Direction du Parti.
Lorsque l'intérêt supérieur de l'UMP a été mis en danger par les mauvais agissements non encore formellement prouvés de Jean Francois Copé, le bureau politique de l'UMP a exigé et obtenu sa démission.
Si le PS est vraiment le grand parti, cette affirmation dont se gargarisent certains de ses militants et leaders alors qu'il ne cesse de perdre du terrain électoral, il est temps de le démontrer et de mettre en avant l'intérêt supérieur de ce parti. Et cet intérêt rime d'abord avec un changement de Direction et de Cap car les sénégalais ne savent plus où situer le PS ni lire ses orientations politiques.
Mais l'oligarchie du PS en est-il capable ? Nous en doutons sincèrement parce qu'elle est majoritairement constituée d'hommes et de femmes qui ne voient d'abord que leur intérêt personnel direct avant celui général. C'est la réalité au PS comme dans tous les partis Sénégalais
On ne peut prétendre changer un pays si on n’accepte pas le changement au sein de son parti ! Actuellement, tout le monde sait que l’organisation des renouvellements du SG du PS (comme de celui d’autres partis) peut-être verrouillée de sorte à permettre l'élection ou la réélection de celui qui tient la Direction actuelle.
Il n'y a pas encore au sein de nos partis politiques suffisamment de démocratie interne, d'indépendance matérielle (plus que d'esprit) et de culture politique (au sens noble) qui puissent permettre l'éclosion d'alternatives réelles à l'oligarchie dirigeante.
Conséquence : il faut sortir des rangs pour pouvoir s'affirmer et proposer une alternative politique aux Sénégalais car les dés sont souvent pipés depuis toujours à l'intérieur des partis traditionnels Sénégalais.
Si le PS veut présenter un candidat en 2017, c'est maintenant qu'il faut s'y préparer. Et une chose est quasi sûre : Tanor ne peut plus être ce candidat parce que d’une part, il nous semble qu’il avait lui-même déclaré qu’il ne se présenterait plus à une élection présidentielle et d’autre part, les résultats ne plaident pas en sa faveur. Or le futur candidat socialiste devra nécessairement être soutenu par et être à la tête de ce parti.
C'est pourquoi, même si nous devinons les raisons pour lesquelles Tanor veut garder les rênes du PS, le maintenir à la tête du parti ne fera qu'enfoncer ce dernier dans les méandres des résultats électoraux. Cela s'assimile à du suicide politique collectif et les leaders du PS le savent sauf qu'ils n'ont pas le courage de l'admettre publiquement ou pas envie de sacrifier leur intérêt personnel à court et moyen terme.
Et si nous avions une proposition à faire, si nous pouvions influer sur le sort du PS, nous proposerions un Ticket, une gouvernance collégiale du parti par un binôme qui serait constitué par Khalifa Sall et Aïssata Sall à l'image des colistiers des partis américains.
En effet, nous estimons qu’en l’état actuel des choses, seuls Khalifa Sall et Aïssata Sall, l'un ET l'autre, pas l'un ou l'autre, peuvent redorer le blason du PS et redonner un nouveau souffle à ce vieux parti en attendant les prochaines échéances présidentielles qui s’approchent à grands pas.
Parce qu’aux yeux de l’opinion publique majoritaire, ce sont les deux personnalités socialistes les plus à même de réconcilier le PS d'avec les sénégalais pour diverses raisons que nous n'évoquerons pas et qui sont pour la plupart connues des Sénégalais.
Les militants socialistes qui ne comprennent ou n’acceptent pas cela verront leur parti s'enfoncer davantage.
Macky l'a bien compris lui qui voit en ces deux-là de redoutables potentiels adversaires et qui essaie de leur faire perdre leurs Mairies au prix d'alliances avec le Diable même (cf. alliance de l’APR et du PDS à Podor contre Aïssata Tall Sall).
Tanor doit donc, par exemple, rejoindre le Comité des sages du parti et laisser la place et accompagner le binôme que nous avons cité, dans l'intérêt du parti.
Mais encore faudrait-il que les deux premiers concernés, c'est-à-dire Khalifa et Aïssata acceptent de travailler dans ce sens et d'unir leurs forces pour la réussite de cet idéal.
Ce qui n'est pas un acquis au vu de ce qui vient de passer...

PS : Que les responsables et militants socialistes (parmi lesquels je ne compte que des amis - et peut-être aussi des ennemis, après ce texte) qui s’offusqueront de la position exprimée ci-dessus m’en excusent par avance. Il ne s’agit là que de l’opinion d’un militant de base (et bientôt peut-être d’un ex militant) à qui il ne peut être reproché d’être contre Tanor parce que l’ayant soutenu à bien des égards depuis la présidentielle de 2007."

IBRAHIMA NDIAYE

Vendredi 30 Mai 2014 - 13:42


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