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Criminalisation du viol: Bèye Daba Ndione exprime déjà sa satisfaction avant le vote du projet (Entretien)

Le projet de loi n°20-2019 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal, passe ce lundi 30 décembre 2019 à l’Assemblée nationale. Cette loi vise notamment à durcir la répression du viol et de la pédophilie par des sanctions pouvant aller jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité. Bèye Daba Ndione, sociologue, coordinatrice adjointe du projet Voix et Leadership des Femmes au CECI (Centre d’Etudes pour la Coopération Internationale), présentement à l’hémicycle ainsi que les associations de femmes qui se réjouissent amplement du projet de loi soumis aux députés s'est entretenue avec PressafrIk. Elle exprime sa joie et sa satisfaction avant le vote du projet. ENTRETIEN!!!



En tant que défenseur de la cause féminine quelle appréciation faites-vous du projet de loi portant sur la criminalisation du viol et de la pédophilie ? 
Une satisfaction d’abord. Pour rappel ce projet de loi est une réponse à la demande des organisations de la société civile dans le cadre du collectif « Dafadoy ». Ce collectif a été lancé sous l’initiative des organisations de la société civile intervenant dans le cadre du projet Femmes occupez les médias (que je coordonnais) et des groupes de femmes sur Facebook ainsi que d’autres acteurs suite aux viols répétitifs suivis de meurtre de Bineta Camara et autres. Ce collectif avait organisé un sit-in le 25 mai 2019 pour dénoncer ces faits et demander la criminalisation du viol.  C’est suite à ce sit-in que le président de la République Macky Sall  s’était engagé dans le sens de la criminalisation du viol et de la pédophilie, en conseil des ministres
 
Étant donné que la criminalisation du vol de bétail n'a pas découragé certains, pensiez-vous que le durcissement de la peine concernant le viol peut résoudre définitivement le problème ?
Oui je le pense fortement ! Imaginez juste le fait qu’au Sénégal voler un mouton est plus grave que violer une fille de 5 ans ! C’est juste absurde. Au delà de punir les auteurs, cette loi permettra de les dissuader. 
Et pour ce qui est surtout des malades sexuels, une prise en charge psychologique ne serait-elle pas mieux , pour ne pas subir une généralité de la loi ?

Pour les malades sexuels comme vous le dites, il faut au préalable que des médecins habilités puissent dire qu’ils sont effectivement malades et dans ce sens la justice prendra les mesures nécessaires. Sous prétexte qu’il y’a des malades sexuels on ne peut pas se permettre de ne pas prendre les mesures adéquates par rapport à ce fléau qui prend de l’ampleur .
 
Toutes vos préoccupations pour rétablir la dignité de la victime sont elles prises en compte avec cette loi  ?
 
Pas plus d’inquiétudes que par rapport aux autres lois. Il faudra que les acteurs concernés (la santé et la justice) fassent leur travail comme il se doit. Et nous avons confiance en ces acteurs. Oui l’actuel projet prend en compte nos préoccupations (il a été révisé) suite aux interpellations de la société civile notamment l’association des femmes juristes.

Fana CiSSE

Lundi 30 Décembre 2019 - 14:12


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