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(Dossier) Que doit faire le chrétien en fin de journée de jeûne ? Doit-il couper ou pas ?

Voilà des questions qui reviennent souvent pendant le Carême chrétien. Il semble même que beaucoup de chrétiens ont encore du mal à comprendre le sens du jeûne chrétien et à le pratiquer réellement selon l’enseignement de l’Eglise Catholique. Pourtant dans leur Mandement pour le carême, les évêques indique que le jeûne consiste à prendre un seul repas dans la journée et remplacer les deux autres repas supprimés par une légère nourriture. Mais le débat continue sur cette question de la coupure du jeûne chez les catholiques. Quelles sont les caractéristiques du jeûne chrétien ? Le chrétien doit-il couper ou pas en fin de journée de jeûne ?



(Dossier) Que doit faire le chrétien en fin de journée de jeûne ? Doit-il couper ou pas ?
Le pape émérite Benoît XVI a donné de précieux enseignements sur les caractéristiques du jeûne chrétien des ses messages pour le carême 2009 et 2011. Ils  peuvent être d’un grand secours dans la compréhension et la pratique cet exercice spirituel.
 
Quelques caractéristiques du jeûne chrétien
 
Premièrement, pour Benoît XVI, jeûner n’est pas une cure d’amaigrissement  même si la médecine exalte les bienfaits du jeûne et encourage les hommes à le faire. Il écrit que le jeûne : « est en premier lieu une « thérapie » pour soigner tout ce qui  empêche (les croyants) de se conformer à la volonté de Dieu ». Il précise et ajoute : « Se priver de nourriture matérielle qui alimente le corps facilite la disposition intérieur à l'écoute du Christ et à se nourrir de sa parole de salut. Avec le jeûne et la prière, nous Lui permettons de venir rassasier une faim plus profonde que nous expérimentons au plus intime de nous : la faim et la soif de Dieu. » (Message de carême 2009) 
 
La seconde caractéristique est que le jeûne  ouvre à la solidarité et au partage et demeure une exigence de l’amour du  prochain relié à l’amour de Dieu, contenue dans la Parole de Dieu. A ce sujet, Benoît XVI évoque cette mise en garde de Saint Jean : « Si quelqu'un possède des richesses de ce monde et, voyant son frère dans la nécessité, lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ? » (1Jn3, 17). Pour lui, jeûner volontairement aide à suivre l'exemple du Bon Samaritain, qui se penche et va au secours du frère qui souffre (cf. Deus Caritas est, 15) : «  En choisissant librement de se priver de quelque chose pour aider les autres, nous montrons de manière concrète que le prochain en difficulté ne nous est pas étranger ».
 
La troisième caractéristique du jeûne chrétien, indiquée par Benoit XVI, se trouve dans son message de carême 2011. C’est la signification religieuse du jeûne. « Pour le chrétien, écrit-il, le jeûne a une signification profondément religieuse : en appauvrissant notre table, nous apprenons à vaincre notre égoïsme pour vivre la logique du don et de l'amour. En acceptant la privation de quelque chose - qui ne soit pas seulement du superflu -, nous apprenons à détourner notre regard de notre “moi”.» Il ajoute : « Pour le chrétien, la pratique du jeûne n'a rien d'intimiste, mais ouvre tellement à Dieu et à la détresse des hommes.» Cette dimension religieuse du jeûne, en réalité,  met en lumière le combat spirituel qui pour le chrétien est sans trêve. 
 
Il faut relever, enfin, que dans son message pour le carême 2009, Benoît XVI observait que : « le jeûne représente une pratique ascétique importante, une arme spirituelle pour lutter contre tous les attachements désordonnés. Se priver volontairement du plaisir de la nourriture et d'autres biens matériels, aide le disciple du Christ à contrôler les appétits de sa nature affaiblie par la faute originelle, et dont les effets négatifs investissent entièrement la personne humaine ».
 
Que doit faire le chrétien en fin de journée de jeûne ? Doit-il couper ou pas ?
 
De ce qui précède, il est clair que le jeûne chrétien ne connait pas de rupture en fin de journée. Il dure donc 24h pendant tout le temps de Carême.
 
En clair, celui a qui décidé de se priver totalement de nourriture toute la journée réalise un effort louable.  Il doit, certes, observer cette prescription prévue par les spécialistes de la santé en prenant quelque chose de chaud avant le repas du soir mais cela ne doit pas occasionner des dépenses supplémentaires pour « couper le jeûne ». Son louable effort aura été de se priver de deux repas, en vue de donner encore beaucoup plus aux pauvres.
 
Faire des « provisions spéciales carême » est en contradiction avec la tradition vivante de l’Eglise évoquée par Benoit XVI dans son message de carême 2009 : « Ceci a été, dès le début, une caractéristique de la vie des communautés chrétiennes où se faisaient des collectes spéciales (cf. 2 Cor 8-9; Rm 15, 25-27), tandis que les fidèles étaient invités à donner aux pauvres ce qui, grâce au jeûne, avait été mis à part (cf. Didascalie Ap., V, 20,18) ».
 
L’exigence de combattre en l’homme ses penchants mauvais, son égoïsme et ses appétits de toutes sortes ne peut pas faire objet de coupure et ne peut pas être le combat d’une journée.

Sedicom

Mardi 25 Mars 2014 - 17:02


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