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Départ IBK: 68 % des Bamakois satisfaits, 88,1 % favorables à la junte, 81,8 % contre la position de la Cédéao (Sondage)

​Le statisticien-économiste Sidiki Guindo récidive ! En effet, comme après le coup d’Etat transformé en démission forcée du président ATT, en 2012, il vient de publier les résultats d’un sondage sur le départ du président IBK. Lequel a été effectué les 21, 22 et 23 août 2020 dans le district de Bamako. Reconnu au Mali comme le meilleur spécialiste des sondages, Sidiki Guindo a usé de la méthode de tirage aléatoire simple dans sa base de sondage téléphonique de Bamako. Toutefois, a-t-il tenu à préciser, les résultats ne sont pas généralisables à tout le Mali. Rappelons que le même Sidiki Guindo avait tiré la sonnette d’alarme au mois de décembre 2019 en publiant un sondage qui révélait la chute libre de la cote de popularité du président IBK.



Départ IBK: 68 % des Bamakois satisfaits, 88,1 % favorables à la junte, 81,8 % contre la position de la Cédéao (Sondage)
La taille de l’échantillon est de 925 individus âgés de 18 ans ou plus, comprenant 51,2 % d’hommes et 48,8% de femmes. La marge d’erreur est de 3,1 %. Les aspects évalués dans le sondage sont l’appréciation du travail d’IBK par la population ; sa cote de popularité ; la cote de popularité de l’imam Mahmoud Dicko, du Chérif Bouyé Haïdara de Nioro, du Chérif Ousmane Madani Haidara, des responsables militaires ayant arrêté IBK, d’organisations comme la Cédéao, de grandes puissances comme la France, la Russie, la Chine, etc. Il a été aussi question de la mesure de l’opinion de la population sur la proposition de la Cédéao consistant à remettre le pouvoir à IBK et l’inquiétude de la population sur la fermeture des frontières décidée par la Cédéao.

Par ailleurs, les enquêtés ont eu à répondre, entre autres, aux questions suivantes : est-ce que la transition devrait être assurée par des militaires ou des civils ? Ce qui s’est passé est-il un coup de d’Etat ou bien une démission ? Quel est le niveau de priorité sur la libération du chef de file de l’opposition, notamment Soumaila Cissé ?

A la question : « Globalement, comment jugez-vous le travail d’IBK sur les sept années passées au pouvoir ? A-t-il beaucoup travaillé (un peu travaillé, n’a pas travaillé ou bien n’a pas du tout travaillé) ? » 57,6% indiquent que le président IBK n’a pas travaillé (20,6% disent qu’il n’a pas plutôt travaillé et 37% soulignent qu’il n’a pas du tout travaillé) contre 42,4% qui pensent que IBK a travaillé (5,5% disent qu’il a beaucoup travaillé et 36,9% estiment qu’il a un peu travaillé).
A la question « êtes-vous très satisfait, plutôt satisfait, plutôt insatisfait ou très insatisfait de cette démission du Président IBK ? » Environ 68 % répondent qu’ils sont satisfaits de cette démission (36,8 % déclarent être très satisfaits et 31,2 % plutôt satisfaits) contre 32,0 % qui ne sont pas satisfaits (21 % plutôt insatisfaits et 11% très insatisfaits). La comparaison entre le départ d’ATT et celui d’IBK fait ressortir que si le présent sondage révèle un taux de 68 % de la population bamakoise satisfaite du départ de IBK, ce chiffre était de 64% pour ATT, en se référant au sondage de 2012. En ce qui concerne la junte qui a renversé le régime du président IBK, environ 88,1 % des personnes sondées en ont une opinion favorable (49,1 % de très favorables et 39,0% de plutôt favorables) contre 11,9 % qui ont une opinion négative de ces militaires (avec 6,9 % de plutôt défavorables et 5,0 % de très défavorables).

Comme pour les deux chefs d’Etat renversés, notamment en 2012 et 2020, la comparaison entre la junte actuelle et celle du capitaine Amadou Haya Sanogo indique que si 88,1% de la population bamakoise ont une opinion favorable des militaires ayant arrêté IBK, ils n’étaient que 60 % à avoir approuvé Amadou Haya Sanogo lorsque ATT était poussé à la démission. Des données intéressantes concernent la Cédéao, notamment ses exigences de restitution du pouvoir à IBK et l’ouverture de négociations. 81,8 % des Bamakois indiquent ne pas être d’accord avec la proposition (se répartissant entre 61 % de pas du tout d’accord et 20,8 % de plutôt pas d’accord) contre 18,2 % qui sont pour la restitution du pouvoir à IBK (avec 6,5 % totalement d’accord pour que le président renversé soit réinstallé et 11,7% de plutôt d’accord).

« A quel point la décision de fermeture des frontières par la Cédéao vous inquiète-telle ? ». A cette question, 53,8 % indiquent qu’ils ne sont pas du tout inquiets ; 19,2 % se disent un peu inquiets et 27,0% affirment qu’ils sont beaucoup inquiets. Par ailleurs, en ce qui concerne l’opinion favorable à des personnalités politiques, grandes puissances et organisations comme la Cédéao, le sondage révèle : IBK : 43,4 % d’opinions favorables ; l’Imam Mahmoud Dicko : 82,1 % ; le Chérif de Nioro, Bouyé Haïdara : 83,3 % ; Chérif Ousmane Madani Haidara, le guide des Ançar Dîne : 71,6 % ; la Cédéao : 31,2 % ; la France : 26,1 % ; les USA : 62,2 % ; la Chine : 86,1% ; la Russie : 88,0%. A la question de savoir si la transition (avant une nouvelle élection) doit être gérée uniquement par des civils ou par des civils et des militaires ou bien uniquement par des militaires, 16,2% pensent que la transition devrait être gérée uniquement par des civils ; 57 % indiquent qu’elle doit être gérée par des civils et des militaires et 26,8% disent qu’elle doit être gérée par uniquement des militaires.

« Ce qui vient de se passer est-il un coup d’Etat ou une démission ? » Pour 36,7 % des sondés, c’est un coup d’Etat et pour 59,5 % c’est une simple démission. Notons que 3,8 % des personnes sondées n’ont pas pu donner de réponse à cette question. La libération du chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, devrait être une des priorités selon plus de 86,7 % de la population, parmi lesquels 49,5 % soutiennent que cela doit être une très grande priorité et 37,2 % disent que c’est la première priorité, donc avant toute chose. Sur la base des résultats de ce sondage, le statisticien-économiste, Sidiki Guindo, directeur de l’Institut de sondage GISSE qu’il a lui-même créé, a prodigué des conseils sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir.

Amadou Bamba Niang, Le Témoin


Jeudi 27 Août 2020 - 09:35


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