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En Centrafrique, 21 civils et un casque bleu tués



En Centrafrique, 21 civils et un casque bleu tués
 Des affrontements ont opposé des milices anti-balaka et des soldats de l’ONU sur une base temporaire de la Minusca dans le sud du pays.
 
Un casque bleu mauritanien a été tué et onze autres soldats de l’ONU ont été blessés dans l’attaque, mardi 3 avril, d’une base de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), où les corps de 21 civils ont également été retrouvés, illustrant la fragilité d’un pays toujours sous la coupe de bandes armées. Une vingtaine d’agresseurs appartenant à des milices « d’auto-défense » anti-balaka ont également été tués.
Ces milices ont pris pour cible une base temporaire de casques bleus à Tagbara, près de la ville de Bambari (sud), a annoncé le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, évoquant « plusieurs heures d’échange de tirs ». « Les casques bleus ont riposté et, après plusieurs heures d’échange de tirs, l’un d’eux a été tué et onze autres ont été blessés », a-t-il précisé. « Plus de 22 agresseurs anti-balaka ont été tués », a ajouté l’ONU dans un communiqué. Les blessés ont été évacués vers la capitale, Bangui, et la ville de Bria.
 
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Indépendamment de cette attaque, la Minusca « a découvert, plus tard dans la matinée, les corps sans vie de 21 civils (treize hommes, quatre femmes et quatre enfants) près d’une église de Tagbara ». « D’après les premières constatations, des armes traditionnelles ont été utilisées », selon un communiqué de l’ONU semblant implicitement désigner des machettes et armes blanches. Des renforts ont été envoyés à Tagbara, située à 60 km au nord-est de Bambari.
 
« Crimes de guerre »
Dans des déclarations, le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU ont condamné les attaques contre les casques bleus et des civils. « Les membres du Conseil de sécurité condamnent dans les termes les plus forts toutes les attaques, provocations et incitations à la violence contre la Minusca par des groupes armés et autres individus », indique un communiqué de la plus haute instance de l’ONU.
 
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, « appelle les autorités de la République centrafricaine à enquêter sur ces attaques et à traduire en justice rapidement leurs auteurs », précise un autre communiqué de son service de presse.
 
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Lundi soir, « des éléments de la base temporaire de la force de la Minusca à Tagbara avaient été informés que l’UPC [l’Union pour la paix en Centrafrique, ex-Seleka] détenait 23 personnes dont treize femmes, sept hommes et trois enfants », a aussi indiqué l’ONU. Ces personnes ont été récupérées par des casques bleus avant d’être hébergées sur leur base « afin de garantir leur sécurité », selon l’ONU.
 
« Rien ne pourrait justifier de tels actes qui peuvent être considérés comme des crimes de guerre », ont souligné les Nations unies dans leur communiqué. « Une enquête sera diligentée afin de ne laisser aucune place à l’impunité », a-t-on ajouté de même source.
 
Un conflit meurtrier
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. Le renversement du président François Bozizé par l’ex-rébellion de la Seleka avait entraîné une contre-offensive des milices d’« autodéfense » anti-balaka, entraînant les 4,5 millions d’habitants dans une spirale de violences.
 
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Aujourd’hui, en dépit de tentatives de médiations pour pacifier la Centrafrique, près de 80 % du territoire reste sous la coupe de groupes armés et l’autorité étatique ne dépasse guère les faubourgs de Bangui.
 
Les groupes armés combattent notamment pour le contrôle des ressources. L’intervention de la France (2013-2016) et de la mission des Nations unies (quelque 12 500 hommes depuis 2014) a permis, début 2016, l’élection d’un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra.
 
 
 

LeMonde.fr

Jeudi 5 Avril 2018 - 11:40


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