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Mati Diop au Festival de Cannes : Le coup de gueule du cinéaste franco-sénégalais

Mati Diop sur les marches de Cannes, le jeudi 16 mai. Cela a été une fierté pour les africains et particulièrement pour les sénégalais. La franco-sénégalais n’a pas caché sa joie. Toutefois, elle dénonce la solitude dans laquelle les cinéastes sont plongés parce qu’incompris. Mati Diop a, par ailleurs, trouvé perturbant que les films réalisés ou produits au Sénégal ne soient pas bien suivi dans son terroir. Elle s’est beaucoup plainte de la faible consommation du cinéma africain au Sénégal du fait du manque de salles suffisantes.



Grâce au long métrage, «Atlantique», Mati Diop pour la première fois dans l’histoire, le Sénégal gravi les marches de Cannes. Son film a été projeté dans le cadre de la compétition officielle du 72e festival de Cannes. La cinéaste franco-sénégalaise n’a pas caché sa joie et sa gratitude. En marge d’une conférence organisée par l’Organisation Internationale de la Fra            ncophonie (OIF) à Cannes, Mati Diop a tenu à remercier les autorités sénégalaises avec leur soutien, leur appui dans le cadre du FOPICA. «Je suis émue et remuée moi et mon équipe par cette sélection. Une profonde joie de représenter le Sénégal à Cannes».
 
Toutefois, Mati Diop est un peu courroucée par la manière dont les cinéastes sont perçus au Sénégal et un peu partout à travers le monde. Selon elle, c’est ce qui explique leur solitude.  Néanmoins, s’est-elle résolue c’est «une responsabilité mais aussi un choix qu'il faut assumer.  Si tu valides ou acceptes les stéréotypes, tu es découragé. Il faut déconstruire les clichés. Le cinéaste doit être robuste mentalement. C'est important de replacer le travail à sa juste valeur».
 
La fille du musicien Wasis Diop, nièce du légendaire cinéaste Djibril Diop Mambety n’a pas manqué de dénoncer le manque de salle de cinéma. Son coup de gueule est d’autant plus frappant que son film est réalisé en wolof mais pourrait ne pas être bien suivi au Sénégal. «Le film que j'ai tourné en wolof n'a aucun sens s'il ne peut pas être suivi par les sénégalais. Les salles de cinéma, c'est très important. Quand je commençais mon film il n'y avait qu'une seule salle maintenant il y en a trois», a pesté Mati Diop. Et de poursuivre : «c'est perturbant que le film que j'ai réalisé au Sénégal ne soit pas bien suivi. Ça m'a longtemps dérangé que les projections se déroulent chaque fois à l'institut français de Dakar».
Par ailleurs, la réalisatrice de «Atlantique» a salué les actions de certains réalisateurs et cinéastes. Pour elle, des idées comme «Cinecap», les ateliers et autres initiatives comme le projet d'Alain Gomis sont très importantes parce qu’elles font développer le secteur et contribuent à la formation. «J'ai une forte envie de transmettre les modestes connaissances. Nous devons beaucoup insister sur l'apprentissage, la formation. Quand Alain Gomis a gagné un prix à Berlin alors que je tournais mon film Atlantique, cela m'a beaucoup stimulé. Il faut faire en sorte que les victoires de chaque film créent une émulation saine et poussent les jeunes à se surpasser pour de meilleures productions».
 
Le ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal a, participé à cette conférence et a beaucoup plaidé pour la dissémination des salles de cinéma dans toutes les villes et communes du Sénégal. A ce propos, Abdoulaye Diop a tenu beaucoup de séances de travail avec des grosses pointures du cinéma à travers le monde. 


Samedi 18 Mai 2019 - 10:53


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