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Wade fait "tiquer" la classe politique : "Tonton Macky" Sall Répondra-t-il au "Petit" Prince ?



Un aveu d'échec. Une hypothèque sur un autre mandat qu'il ne saurait mener à terme. C'est ce que le président de la République Me Abdoulaye Wade a révélé le 16 juin dernier en conseil des ministres en avançant l'examen du projet de "loi constitutionnelle instituant le ticket de l’élection simultanée, au suffrage universel, du Président et du Vice Président de la République" ; l'émoi de la classe politique qui a tiqué ne va pas au-delà d'une reconnaissance implicite de l'incapacité du candidat Wade à mobiliser autour de son seul nom pour la présidentielle de février 2012 ; au point de se chercher une nouvelle virginité sociale par l'adjonction d'un co-listier qui aiderait à remonter une pente aussi raide que celle de Sisyphe.

L'homme du puissant cri de ralliement "Sopi" ne fait plus recette, au point de devoir se chercher un complément d'objet direct. Celui qui a toujours fait tout tout seul se cherche un soutien populaire au soir de sa vie. Cruel retour de flammes pour celui qui avait tant fair rêver l’Afrique dans la recherche d’un nouvel équilibre, après la deuxième décennie des indépendances et qui, pendant trente ans, a mené la bataille sur tous les fronts pour la dignité de l’homme noir !

Connue et consacrée en Amérique du nord mais pas au Canada et dans les autres pays anglo-saxons, la procédure du ticket est peu prisée dans la culture africaine et la logique culturelle française qui a toujours consacré le "Je" au détriment du "Nous". D'où les difficultés et les dérapages enregistrés dans les réactions.
Karim Wade avait donné une idée du candidat sur lequel le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds) pourrait se reposer : Macky Sall. Un récent appel au patron de l'Alliance pour la République (Apr) résonne encore quand le "Petit" demande à "tonton Macky" de rejoindre le giron paternel, dans la logique des virées dominicales aux "tontons" Moustapha Niasse de l'Alliance des forces du progrès (Afp), Amath Dansokho du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) et à son "frère" Lamine Sall, son "ami" Youssou Ndour et au "retraité politique ?" Mbaye Jacques Diop. Après un mois, rebelote le 19 juillet 2009 : revisites, cette fois au Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, à Mamour Cissé, leader Psd/Jant bi, et à Me El Hadji Diouf.

Durant la même période, de curieuses rumeurs ont circulé d'une audience du président de la République avec un membre influent du parti de Macky Sall, l'inévitable et inénarrable théoricien des coups d'Etat Mahmouth Saleh auquel il aurait remis 200 millions ; rétrospectivement et au vu du dynamisme du patron de l'Apr dans ses fréquents séjours à l'intérieur, on peut valablement penser qu'il s'agissait là d'un début d'opérationalisation du processus de rapprochement entre Wade et son ancien premier ministre. Au surplus, des rumeurs persistantes de négociations ardues ont également attribué à Macky Sall la volonté de diriger seul la liste du Pds après une déclaration de désistement publique de Wade en sa faveur. Il faut savoir gré au chef de l'État d'avoir cherché à préserver une certaine paix sociale en refusant de poser des actes qui auraient pu être lourds de conséquence, sa formation politique étant connue comme une étant un creuset assez violent.

A la recherche du Graal, une percée populaire faute d'une longivité populaire et après trois années de dures vicissitudes imposées au Sénégal, Abdoulaye Wade à la recherche de symboles sociaux porteurs abuse d'un raccourci détonnant : une loi constitutionnelle instituant le ticket de l’élection simultanée, au suffrage universel, du Président et du Vice Président de la République et démontre à quel point le politique se tape de la morale. Aujourd'hui, au soir d'une vie bien remplie pour celui qui s'est réalisé et a réalisé ses proches, le secrétaire général national du Pds est la recherche d'une nouvelle virginité qui résonne malheureusement comme le glas.

Mais, comme le disait un professeur de méthodologie sociologique, gardons le président et perdons le vice, surtout s'il s'agit d'élire et non plus de nommer et...vice-versa.

Par Pathé MBODJ, journaliste-sociologue


Lundi 20 Juin 2011 - 13:18


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