Depuis plusieurs jours, les réfugiés s'entassent à l'église espagnole de Tanger. Mais pour l'heure, seuls les femmes et les enfants dorment à l'abri, les hommes eux sont contraints de passer la nuit dehors. Et de faire des heures de queue pour se laver, raconte ce Camerounais : « Pour l’instant ils prennent beaucoup plus en charge les femmes enceintes et les femmes avec des bébés, rapporte-t-il. Ce sont elles qui ont le droit de dormir à l’intérieur. Les conditions d’hygiène sont médiocres parce qu’il y a une seule douche pour 600 personnes. »
Problème de douche, manque d'eau, manque de nourriture, l'église n'a pas les moyens de subvenir aux besoins des réfugiés. Alors la solidarité s'organise comme le raconte cette jeune femme d'origine guinéenne qui essaye d'apporter un peu de réconfort. « Moi je n’ai pas de budget ni de financement. J’essaie de les aider seulement moralement, ou avec de la nourriture, et j’essaie aussi de négocier des dortoirs pour les gens, explique-t-elle. Je ne peux pas voir mes frères immigrants comme ça dehors qui sont menacés comme des animaux. »
Si certains ont été mis à la porte de leur logement par la police, d'autres réfugiés ont été victimes ces jours-ci du racisme soit de leurs voisins, soit d'autres habitants de Tanger qui ont profité des opérations menées par les autorités pour s'en prendre à eux.
En effet, même ceux qui avaient leur papiers et payaient régulièrement leur loyer n'ont pas été épargnés. C'est ce que raconte ce Camerounais de 28 ans que ses voisins ont mis dehors, parce qu'ils ne voulaient plus que des Noirs vivent dans leur immeuble. Il est aujourd'hui réfugié à l'église comme des centaines d'autres personnes et décrit le climat de racisme qui règne dans son quartier.
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