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Syrie: frappes de la coalition contre le groupe EI

L'armée américaine et des pays partenaires ont lancé cette nuit des raids aériens contre les positions de l'organisation État islamique en Syrie. Plusieurs pays arabes sont engagés aux côtés des Etats-Unis dans ces opérations qui visent tout le territoire syrien, même si la ville de Raqqa, bastion d'EI est particulièrement visée.



Les destroyers américains déployés en Méditerranée sont armés de missiles Tomahawk, capables d'atteindre le sol syrien. US Navy
Les destroyers américains déployés en Méditerranée sont armés de missiles Tomahawk, capables d'atteindre le sol syrien. US Navy
Principales infos sur l'opération menée par l'armée américaine et ses partenaires :
 
►Le porte-parole de l’armée américaine a confirmé vers 4h du matin (2h TU) que les bases d’EI en Syrie étaient la cible de l’armée américaine et des pays partenaires
 
►La ville de Raqqa, bastion d’EI est particulièrement visée
 
►France ne participe pas à ses frappes
 
►La Syrie déclare avoir été informée
 
►La Russie s’inquiète de la légitimité internationale de l’opération
 
►Eliminer EI sera une campagne de longue haleine selon les stratèges américains
 
Dans un communiqué, le porte-parole du département de la Défense américain, le contre-amiral John Kirby, a annoncé cette nuit que l’armée américaine bombardait des cibles du mouvement État islamique en Syrie. « L'armée américaine et les forces de pays partenaires mènent des activités militaires contre les terroristes de l'Etat islamique en Syrie avec des avions de chasse, des bombardiers et des missiles Tomahawk d'attaque au sol », a-t-il précisé. Les missiles tomahawks sont tirés des navires de guerre stationnés dans la zone, et par des drones Predator et Reaper.
 
Une vingtaine de cibles, identifiées comme étant des camps ou des bâtiments abritant des terroristes du mouvement État islamique, sont bombardés simultanément et de façon intensive, sur tout le territoire syrien, rapporte notre correspondante à New York, Anne-Marie Capomaccio. Des immeubles, des camps qui abritent des jihadistes, et des dépôts de munitions au sud, vers la frontière irakienne où, selon des ONG, une vingtaine de frappes auraient eu lieu, et au nord de la Syrie, près de la Turquie, autour de la ville de
 
Pour quoi Raqqa : explications de Romain Caillet
Chercheur et consultant basé au Liban, spécialiste des mouvances jihadistes en Irak et en Syrie
23/09/2014 - par Arnaud Pontus Écouter
Raqqa, considérée comme un poste de commandement terroriste. Mais, selon notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalife, depuis une dizaine de jours, EI avait procédé à l’évacuation de la plupart de ses bases et de ses camps en prévision de raids.
 
Selon l'ONG OSDH, Observatoire syrien des droits de l'homme, plusieurs dizaines de combattants de l'Etat islamique (EI) ont été tués ou blessés lors des raids aériens menés cette nuit dans la région de Raqqa.
 
Des frappes ont aussi été menées contre le front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaida, dans le nord de la Syrie. Selon l'OSDH, toujours, une trentaine de membres de ce groupe ont été tués.
 
Les pays arabes impliqués
 
Ces opérations sont menées avec l’appui de plusieurs pays arabes. Le porte-parole de l'armée américaine, le général Kirby a confirmé, sans plus de précisions que les pays de la région sont en action, et si l'on en croit certaines indiscrétions, les Emirats Arabes Unis, le Qatar participent à des degrés divers à ces raids. La participation de l'armée de l'air de la Jordanie a été officiellement confirmée par Amman ainsi que celle de l’Arabie Saoudite.
 
Depuis que le roi Abdallah a adhéré à cette coalition internationale il y a quinze jours, on savait que le royaume saoudien comptait jouer un rôle crucial, majeur dans la région, explique notre correspondante à Riyad, Clarence Rodriguez. Mais Riyad ne voulait pas seulement se contenter d’accueillir un camp d’entraînement militaire pour les rebelles syriens ou de jouer seulement un rôle diplomatique actif. Il n’est donc pas étonnant de retrouver l’armée saoudienne en première ligne, ce matin engagée dans ces premiers raids aux côtés des Etats-Unis en Syrie. Apparemment des avions ont décollé de Hafar Al Batin une base militaire située au nord-est du royaume à la frontière avec l’Irak.
 
L’Arabie saoudite, forte d’un budget militaire de 60 milliards de dollars, juste derrière la Russie, de forces armées de 200 000 hommes et d’équipements ultra-sophistiqués est capable de jouer un rôle militaire important dans la lutte contre les jihadistes de l'Etats islamique. Il y a longtemps que Riyad attendait que les Etats-Unis s’engagent pour frapper la Syrie. On peut imaginer qu’il y a comme un petit soulagement du côté des autorités saoudiennes ce matin. Sans perdre de vue que le royaume saoudien sunnite, berceau du wahhabisme est la première cible de l’EI. Tout comme les pays du Golfe accusés de mécréants à la solde des Occidentaux en particulier des Américains.
 
D’après les premières informations, l’Amérique est le seul pays occidental entré en action sur les jihadistes cette nuit. Barack Obama avait préalablement informé les responsables politiques démocrates et républicains du Congrès.
 
La France pas associée aux bombardements
 
Un diplomate précisait dans la nuit à New York que la France, elle, n’est pas associée à ces bombardements même si ce lundi Laurent Fabius a déclaré que des bases légales existaient pour justifier une telle intervention, rappelle notre envoyée spéciale à New York, Anne Corpet. Laurent Fabius a ainsi cité l’article 51 de la charte des Nations unies qui donne le droit à une intervention en cas de légitime défense. Contactés par téléphone, des diplomates évoquent aussi la résolution 2170 votée au mois d’août, qui réclame le désarmement et la dissolution immédiate de l’organisation Etat islamique. Ce texte a été placé sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies qui permet de recourir à des sanctions voire à la force pour son application.
 
La Syrie déclare avoir été informée
 
Ces bombardements avaient été demandés ce lundi après-midi aux Nations unies par le président de la coalition syrienne. « Nous sommes prêts à risquer nos vies pour coordonner au sol des frappes aériennes », avait lancé Hadi el-Bahra dans un vibrant plaidoyer prémonitoire.
 
Le communiqué du Pentagone indique que la décision de lancer ces frappes a été prise plus tôt dans la journée de lundi par le commandant de la région militaire centre, en vertu de l'autorisation donnée par le président Barack Obama. Dans un communiqué cité par la télévision d'Etat, le ministère des Affaires étrangères syrien a assuré avoir été informé par les Etats-Unis que la Coalition engagerait des frappes contre les positions de l'organisation Etat islamique à Raqqa. Damas avait été bien informé de ces raids par les autorités américaines par le biais de son représentant aux Nations unies, l’ambassadeur Bachar al-Jaafari, précise notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalife. Mais cela n’a pas empêché Vladimir Poutine d’appeler Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, pour protester contre le fait que toute attaque sur le territoire syrien, sans concertation et coordination préalable avec les autorités syriennes, serait considérée et est considérée comme une agression.
 
Bassma Kodmani était l'invitée de RFI ce matin
23/09/2014 - par RFI Écouter
Le gouvernement syrien aurait été informé mais il n'a pas autorisé ces frappes, la nuance est d'importance déclarait sur l'antenne de RFI, Bassma Kodmani. Le gouvernement de Damas, jugé illégitime par Washington, avait averti que toute intervention sur son territoire serait comprise comme un acte agressif de la part des États-Unis.
 
Une longue campagne en perspective
 
Ces raids aériens étaient attendus. Le but de Washington est de cibler les bases des mouvements terroristes, en faisant le moins possible de victimes collatérales, de victimes civiles. Dans un discours solennel prononcé le 10 septembre, le président Obama avait prévenu qu'il se réservait le droit de frapper l'Etat islamique « où qu'il soit ».
 
 
C’est une guerre. Je pense que nous devons dire la vérité aux Américains, dire : nous avons des hommes engagés dans les combats et nous allons tenter de limiter l’implication
David Dickerson: «c’est une guerre !»
vétéran de l'armée américaine
23/09/2014 - par Anne-Marie Capomaccio Écouter
L’administration américaine a annoncé que cette campagne pourrait durer des mois, voire des années car au-delà de la première phase, la neutralisation de l'organisation Etat islamique par des bombardements, la campagne devra se poursuivre au sol, avec des troupes syriennes de l’opposition, entrainées et armées par les Etats-Unis et par l’Arabie Saoudite, qui prend part aux raids de ce soir. Et cette formation ne se fera pas en un jour, les spécialistes parlent d’une année.
 
Le président des Etats-Unis, qui est informé de la progression de ces premières frappes en Syrie sera à New York dans la journée. Le programme officiel prévoit un discours sur le climat, mais des consultations sur la situation en Syrie et en Irak vont certainement intervenir. Barack Obama doit, par ailleurs, présider demain mercredi un conseil de sécurité sur le danger que représentent les combattants étrangers enrôlés avec les groupes jihadistes en Irak et en Syrie.
 

Rfi.fr

Mardi 23 Septembre 2014 - 11:20


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