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Ukraine: des combats sur plusieurs fronts dans la région de Donetsk

A quoi sert encore le cessez-le-feu conclu en septembre à Minsk entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes pro-russes ? Dans l'Est de l'Ukraine, il ne se passe pas un jour sans que le cessez-le-feu ne soit violé. Ces dernières 24 heures, neuf soldats ukrainiens ont été tués et vingt-neuf autres blessés, selon l'armée. Les combats se poursuivent. Les villes dans le nord de la région de Donetsk s'inquiètent de la proximité du conflit.



Des militaires ukrainiens dans les rue de Marioupol après des bombardements, le 24 janvier 2015, dans l'est de l'Ukraine.
Des militaires ukrainiens dans les rue de Marioupol après des bombardements, le 24 janvier 2015, dans l'est de l'Ukraine.

Du côté ukrainien du front, dans la région de Donetsk, les séparatistes viennent d'ouvrir plusieurs fronts avec l'objectif de prendre des villes contrôlées par Kiev. Un objectif clairement affiché par le chef de la République séparatiste autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko.

La pression est forte autour de Marioupol  au bord de la mer d’Azov où le week-end dernier, des missiles Grad se sont abattus sur les quartiers d’habitation, faisant trente morts et des dizaines de blessés. Cette ville contrôlée par Kiev a une importance stratégique puisqu’elle permettrait aux séparatistes de se frayer un pont terrestre vers la Crimée. Ces séparatistes assurent toutefois qu’il n’y a pas d’offensive en cours de leur part.

Debaltsevo, point chaud des combats

Deux autres front sont ouverts. Le premier au nord, autour de Donetsk. Les rebelles annoncent avoir contraint l’armée gouvernementale à quitter deux quartiers de la banlieue, Maryinka et le centre-ville de Pesky, situés à proximité de l’aéroport de Donetsk. C’est une zone très disputée que les militaires ukrainiens ont quittée en fin de semaine dernière.

Mais le point le plus chaud, c’est la ville de Debaltsevo, encore plus au nord, qui subit des tirs nourris de l’artillerie pro-russe depuis plusieurs jours maintenant. Or, Debaltsevo est une sorte de péninsule loyaliste en terrain séparatiste et face à l’avancée des rebelles la ville risque d’être encerclée. Les quelques militants des droits de l’homme ukrainiens qui s’y trouvent, redoutent un nouveau carnage, une catastrophe humanitaire. Les habitants se terrent dans les caves.
 

Tensions et inquiétudes à Kramatorsk

Dans les autres villes de la région, l’inquiétude grandit également. C’est le cas dans la ville de Kramatorsk  située dans le nord de la région de Donetsk. Un temps aux mains des séparatistes, la ville est repassée dans le courant de l’été sous contrôle des militaires ukrainiens, mais le front n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de là. L'ambiance autour de l'usine de la ville illustre ce climat de tension.

16h, le jour tombe. C'est l'heure de la sortie devant la grande usine métallurgique de Kramatorsk. Sous un crachin, les employés se dépêchent d'aller attraper leur tramway. Après les combats de l'été dernier, et le départ des séparatistes, la routine a repris le dessus. Mais depuis quelques jours, les habitants voient avec angoisse les violences se rapprocher.

« Ce que nous avons vécu, nous ne voulons pas que ça se reproduise. C'est pour cela que nous sommes pour l'Ukraine. Parce qu'on ne veut pas que les séparatistes reviennent. On a poussé "un ouf" de soulagement quand ils sont partis à Donetsk. Fasse le ciel qu'ils ne reviennent pas ici. »

Une présence militaire ukrainienne remise en cause

Des véhicules militaires traversent l'avenue. Les forces ukrainiennes ont installé des bases sur les deux aérodromes de Kramatorsk. Nadia, qui travaille comme secrétaire à l'usine, ne voit pas d'un bon oeil cette présence militaire ukrainienne.

« Les militaires font n'importe quoi dans la ville. Ils provoquent constamment des accidents. Nous ne sommes pour personne, mais on n'a pas envie de servir ce gouvernement parce qu'il ne nous respecte pas. Le pouvoir à Kiev a changé et il nous considère comme des moins que rien. »

Nadia court prendre son tramway. « Pour tout vous dire, glisse-t-elle en s'éloignant, si j'avais le choix, j'irais vivre en Russie. »

Par ailleurs, les premières livraisons de l'aide humanitaire européenne  ont eu lieu mardi  à Dnipropetrovsk, où trois vols ont permis d'acheminer du matériel de première nécessité pour les 900 000 déplacés et les 600 000 réfugiés.



Rfi.fr

Mercredi 28 Janvier 2015 - 10:24