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Egypte: guerre des nerfs dans les rues du Caire

L’Egypte se prépare à une nouvelle journée d’un bras de fer tendu entre les pro-Morsi et le gouvernement, ce vendredi 2 août. Le ministère égyptien de l’Intérieur a de nouveau appelé les partisans de l’ex-président à quitter « rapidement » leurs sit-in, promettant un sauf-conduit et une protection à ceux qui obéiraient à l’injonction. Un argument qui est resté sans effet. Sur le plan international, les Etats-Unis jugent désormais que la destitution de Morsi a permis de « rétablir la démocratie ».



Un militant pro-Morsi au Caire, le 1er août 2013. Sur sa bouche, un bandeau au slogan «Coup d'Etat militaire». AFP PHOTO / KHALED DESOUKI
Un militant pro-Morsi au Caire, le 1er août 2013. Sur sa bouche, un bandeau au slogan «Coup d'Etat militaire». AFP PHOTO / KHALED DESOUKI
Les Frères musulmans et leurs alliés ont répondu à l’appel du ministère de l’Intérieur par le défi. Ils ont déclaré que les sit-in et les manifestations allaient se poursuivre comme si de rien n’était. Joignant l’action à la parole, des centaines d’islamistes ont manifesté en fin de soirée dans plusieurs stations du métro du Caire.
Plusieurs cortèges prévus ce vendredi
Afin d’éviter d’être accusés de « bloquer le trafic », les islamistes n’ont pas empêché les rames de circuler tout en embouteillant les quais. Plusieurs cortèges sont prévus ce vendredi au Caire par ceux qui se sont baptisés « la coalition anti-coup d’Etat ».
Une poursuite de la guerre des nerfs entre les Frères musulmans et le gouvernement intérimaire qui veut disperser ces sit-in qui, selon lui, portent atteinte à l’ordre public. Jeudi 1er août, les hauts responsables du ministère de l’Intérieur ont tenu une réunion pour dresser la stratégie qui sera adoptée.
Une des mesures proposées est d’assiéger les places de Rabaa al Adawiya et de l’université du Caire pour empêcher l’arrivée de vivres et de nouveaux manifestants. Une coupure d’eau et d’électricité a aussi été évoquée.
Amnesty International craint «le pire»
Au micro de RFI, Mohamed Lotfy, chercheur et représentant d’Amnesty International pour l’Egypte, décrit le camp des anti-Morsi dans le quartier de Rabah comme un endroit « très grand », avec « beaucoup de tentes entre les bâtiments et les maisons ».
Il insiste également sur la présence de « nombreuses femmes et enfants, des familles entières » et dit craindre « le pire » en cas d’intervention des forces de sécurité. « Désigner ces endroits de "menace à la sécurité nationale", c’est donner carte blanche au ministère de l’Intérieur de vraiment faire ce qu’ils veulent », juge le représentant d’Amnesty International. « Il y aura beaucoup de victimes » en cas d’intervention des forces de sécurité, prévient-il.
Washington justifie la chute de Morsi
Assiégés sur le terrain, les pro-Morsi voient aussi leur cause perdre en crédibilité sur la scène internationale. Pour la première fois, les Etats-Unis ont justifié l'intervention de l'armée égyptienne qui a conduit à la destitution de Mohamed Morsi. En visite au Pakistan, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé ce jeudi 1 er août que cette intervention avait permis de « rétablir la démocratie ». Une déclaration qui rompt avec la stratégie adoptée jusque-là par Washington, qui évitait de prendre parti contre le président islamiste déchu longtemps soutenu par les Etats-Unis.
L'administration Obama s'abstient toujours de parler de « coup d'Etat », faute de quoi elle devrait revoir l'aide militaire et économique fournie par les Etats-Unis au plus grand pays arabe. Mais les nouvelles déclarations de John Kerry ont surpris. Intervenant sur la chaîne de télévision pakistanaise Geo TV, John Kerry a justifié les manifestations populaires d'il y a un mois, affirmant que « des millions et des millions de gens ont demandé à l'armée d'intervenir. Tous avaient peur d'une descente dans le chaos et la violence ».
Face à la nouvelle donne politique, notamment la mise en place d’un nouveau gouvernement de transition, le silence devenait de plus en plus intenable à Washington. D'autant que la situation ne cesse de s'envenimer dans la rue. Face à l'armée et à la police, les partisans de Morsi ne désarment pas. John Kerry s'est d’ailleurs dit « très, très inquiet » des dernières violences dans le pays.

Source :Rfi.fr

Dépéche

Vendredi 2 Août 2013 - 11:30


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