A la tête d’un gouvernement de large coalition mêlant des ministres de gauche, du centre et du parti de Silvio Berlusconi, Enrico Letta a obtenu dans les deux chambres du Parlement une majorité confortable mettant fin à deux mois de paralysie politique.
Dans son premier discours, le chef du gouvernement se donnait 18 mois pour réussir à réformer en profondeur le pays. En cas d’enlisement, a-t-il averti, il n’hésitera pas à en tirer les conséquences. C’est-à-dire à remettre sa démission.
Mais dès mardi, Enrico Letta a déjà eu un avant-goût des difficultés qu’il risque de rencontrer avec sa majorité hétéroclite. Silvio Berlusconi a déjà tiré les premiers coups de semonce en menaçant de faire tomber le gouvernement à peine né si celui-ci ne se décide pas à abolir la taxe foncière. Pour l’heure, Enrico Letta a uniquement parlé de suspendre cet impôt, qui rapporte environ quatre milliards d’euros par an dans les caisses de l’Etat italien.
Alors, la presse italienne se fait largement l’écho ce mercredi matin de ces inconnues budgétaires et politiques. Le quotidien de centre gauche, La Repubblica, parle du « chantage » de Berlusconi en estimant que celui-ci est le « véritable patron de la majorité ».
Il Fatto Quotidiano va jusqu’à parler du « diktat » de Berlusconi. Le Corriere della Sera évoque les premières tensions qui confirment que le parcours d’Enrico Letta sera « difficile », tandis que le quotidien de droite Il Giornale, qui appartient à la famille Berlusconi, préfère jeter un peu d’eau sur le feu sur la question de la taxe foncière, mais ce pour mieux concentrer ses attaques sur l’Allemagne alors que le très pro-européen Enrico Letta rencontrait la chancelière allemande Angela Merkel.
Source : Rfi.fr
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