​9e Forum mondial de l’Eau: comment faire du liquide vital un moteur de Développement économique

La journée de clôture de la 2e réunion des Parties prenantes pour un Forum de Réponse a été l'occasion de faire la restitution des travaux issus des sessions parallèles informatives sur les priorités du Forum. Différentes recommandations ont été formulées par les experts, partenaires au développement et acteurs pour faire de l’Eau un moteur de développement économique.



Après trois années de préparation, le Forum mondial de l'Eau est à son dernier tournant. La journée de clôture tenue vendredi, a été l'occasion de faire la restitution des travaux de la 2e réunion des Parties prenantes pour un Forum des Réponses. Les sessions parallèles informatives sur les priorités du Forum ont porté sur des échanges autour des messages clés et des propositions.
 
 Professeur Barry, coordonnateur du groupe "Eau et développement rural" a formulé des recommandations. D'après lui, l'agriculture est le premier client de l'eau, parce que l'agriculture utilise 70 à 80% des ressources en eau.
 
Selon lui, la demande en eau augmente chez les populations rurales. "Elles ont besoin d'accès à l'eau potable et d'assainissement. Un constat a été fait de la difficulté pour les populations rurales d'accéder plus facilement à l'eau à des coûts qui soient à portée de leur porte-monnaie". L'idée issue à travers la session "Eau pour le développement rural" a été de proposer des schémas et des systèmes qui permettent à ces gens, à ceux-là qui constituent le gros de la population à avoir un accès beaucoup plus sûr et un accès beaucoup plus sain et plus durable.
 
"Avec le développement de la pandémie, l'eau est devenue un élément vital. Et on sait également que sans eau, il n'y a pas d'adaptation possible au changement climatique. L'eau est au cœur de tout le système et spécialement en milieu rural", a expliqué le coordonnateur du groupe Eau et Développement rural.
 
Faire de l'eau un moteur de développement économique
Une réflexion a été faite sur la conceptualisation de la productivité de l'eau. "On a réfléchi sur la possibilité de faire en sorte que, on ne considère pas seulement quand on parle d'eau productive le fait de créer de la valeur marchande avec l'eau mais le fait de créer des produits avec l'eau. Mais également prendre en compte un élément fondamental qui est l'environnement, qui est le parent pauvre généralement quand on parle de la répartition des ressources en eau".
 
Il y a aussi un aspect de la transformation de la ruralité. Il s'agit de s'appuyer sur l'eau pour impulser un développement économique qui permet également aux populations de rester sur leur terroir et en même temps lutter contre l'émigration de manière générale, l'exode rural.
 
 Le groupe "Sécurité de l'eau et de l'assainissement" a formulé des  recommandations portées vers les Chefs d'Etat. "C'est afficher une volonté politique ferme et également travailler dans le sens de la mobilisation des financements. C'est simplement avoir de l'ambition pour réaliser ces objectifs de développement durable, qui sont connus de tous à travers ses agendas de l'Union Africaine, la vision africaine de l'eau", a dit le professeur Aliou Kane, de l'Université de Dakar.
 
L'autre recommandation du groupe "Sécurité de l'eau et de l'assainissement", est d'assurer le droit à l'eau, le droit humain à l'eau et le droit à l'eau dans les zones conflictuelles.
 
Sans eau, la planète est menacée
 "Tout ce qui sera décidé sur le plan politique devrait être exécuté, notamment au niveau gouvernemental. C'est traduire l'engagement politique des chefs d'Etat donc en programme. C'est la recommandation que nous faisons au niveau ministériel", a noté le professeur Kane.
 
Une réflexion a été portée sur la sécurité de l'eau. Selon le professeur, c'est la ressource elle-même qui pose problème. Il s'agit des changements climatiques, les vulnérabilités de la ressource et donc le cycle en lui-même pose problème. "Il faudra prendre en considération l'eau qui est une ressource vulnérable, également au changement climatique que les extrêmes hydrologiques. Mais elle est en même temps source d'adaptation, parce que à tous les niveaux, dans tous les  secteurs, nous recherchons la bonne eau, pour satisfaire surtout les besoins humains qui sont prioritaires mais également assurer la sécurité de la planète, parce que sans eau, cette planète est menacée". 
 
 Le groupe " Outils et Moyens" qui porte sur les finances, gouvernance et gestion des connaissances et des innovations a formulé quelques recommandations.
 
La recommandation principale qui est sortie des échanges, "c'est faire de l'eau une priorité nationale dans le cadre de l'Agenda économique sociale et environnementale. Faire de l'eau un moteur de développement économique", a dit Mme Aziza Akhmouch coordonnatrice du  groupe " Outils et moyens". 
 
Poursuivant, elle incite les autorités locales à mettre l'accent sur le rôle qu'elles doivent jouer dans le secteur de l'eau et dans toutes les politiques publiques locales et de faire en sorte que la dynamique eau soit intégrée dans ses politiques locales (transports, la transition vers une économie circulaire vers l'usage des sols, aménagement du territoire).
 
Autres recommandations formulées, c’est d’inciter les parlementaires à faire un examen, l'auto-évaluation des lois telles qu'elles existent avant d'en élaborer de nouvelles.
 
Pour les ministres, une réflexion autour des incitations fiscales, qui s'adresse à d'autres ministères (ministère en charge de l'Eau et de l'Environnement).


Moussa Ndongo

Samedi 16 Octobre 2021 11:10


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