​Tournée économique en Casamance : l’absence du Premier Ministre suscite des interrogations



 La tournée économique du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en Casamance suscite des interrogations au sein de la classe politique. En cause : l’absence remarquée du Premier ministre, Ousmane Sonko, aux côtés du chef de l’État lors de cette visite officielle entamée le samedi 20 décembre 2025 dans les régions de Ziguinchor et de Sédhiou.

Dans une déclaration rendue publique ce lundi 22 décembre, Daouda Sidibé, responsable politique de la Nouvelle Responsabilité à Kolda, s’est étonné de cette situation. « Mais où est passé le chef du gouvernement ? », s’interroge-t-il, estimant que la non-présence du Premier ministre lors d’une tournée économique d’envergure nationale soulève de légitimes questions.

Selon l’acteur politique et coordonnateur de la plateforme de l'opposition " Konghol Fuladu" à Kolda, la tournée avait pourtant été annoncée lors du Conseil des ministres du jeudi 11 décembre 2025. « À moins que je ne me trompe, l’ombre de Monsieur Ousmane Sonko n’a pas été aperçue dans la capitale du Sud à l’occasion de cette mission présidentielle », affirme-t-il, rappelant par ailleurs que l’appel du leader de PASTEF à réserver un accueil chaleureux au chef de l’État n’aurait pas été suivi d’effet sur le terrain.

Partant de ces constats, Daouda Sidibé évoque des interrogations plus larges sur le fonctionnement de l’exécutif. Il s’interroge notamment sur d’éventuels désaccords politiques au sommet de l’État, faisant référence à des déclarations publiques antérieures du président du parti PASTEF. « Quel agenda du Premier ministre pourrait être plus important qu’une tournée économique présidentielle, pourtant bien planifiée ? », questionne-t-il.

Rappelant le cadre institutionnel sénégalais, le responsable politique souligne que le Premier ministre est nommé par décret présidentiel et qu’il lui revient de coordonner l’action gouvernementale et de veiller à la mise en œuvre de la politique nationale définie par le chef de l’État. À ce titre, estime-t-il, la présence du chef du gouvernement lors d’une tournée de suivi et de projection des actions de développement aurait été logique, voire indispensable.

« Cette absence n’est pas anodine », insiste Daouda Sidibé, qui y voit un symptôme de dysfonctionnements plus profonds au sein de l’actuel pouvoir. Il déplore ce qu’il considère comme une dégradation du débat public et du respect des institutions depuis l’arrivée au pouvoir du régime qu’il qualifie de « pastéfien ». Il cite, à l’appui de son propos, des déclarations et attitudes de responsables politiques et de militants qu’il juge contraires à l’élégance républicaine et au respect dû aux institutions.

Se disant à la fois citoyen inquiet et acteur politique préoccupé, Daouda Sidibé appelle à un sursaut. « N’est-il pas temps de redresser la pente pour redorer le blason institutionnel, démocratique, économique et diplomatique de ce grand pays qu’est le Sénégal ? », conclut-il, plaidant pour un retour à davantage de cohésion au sommet de l’État et de respect des principes républicains.

 

Ismaila Mansaly (Correspondant)

Lundi 22 Décembre 2025 14:54


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