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​Augmentation du nombre de députés: Vive controverse autour d’une "inflation parlementaire"

Le passage des députés de 150 à 165, a soulevé une vive polémique au sein de la classe politique et du commun des Sénégalais. Certains rejettent déjà cette loi et la considèrent comme inopportune. D’autres par contre soutiennent qu’elle ne fait que rectifier un tort porté aux Sénégalais de l’extérieur.



​Augmentation du nombre de députés: Vive controverse autour d’une "inflation parlementaire"
La mesure prise par le gouvernement et validée la majorité parlementaire ce lundi d'augmenter le nombre de députés de 150 à 165, irrite les députés de l'opposition hostiles à la mesure, et certains Sénégalais interrogés par Pressafrik.
 
L’accroissement du nombre de députes semble moins poser problème que le comportement belliqueux, partisans et peu débonnaires des élus du people. En effet, la plupart des personnes interrogées, également dans les medias et les salons, grand-place et autres lieux de discussions.
 
Une jeune étudiante en lettres modernes botte en touche déjà. Celle qui est devenue ménagère par les difficultés de la vie dénonce les
 Mauvais comportements des  représentants du peuple. Seynabou de souligner: «les députés ne font que dormir, se disputer, se bagarrer et tout cela juste pour leurs propres intérêts ou ceux de leur parti».
 
L’étudiante enfonce le clou: «être député du peule, c’est juste une robe que ces gens portent, mais ils ne les appliquent pas, ne le vivent pas pour leurs mandants».
 
Les propos de Seynabou sont corroborés par les déclarations de l’ancien directeur de l’Union des ressortissants sénégalais de l’Europe, en France. Pape Kabo avait déclaré dans une interview accordée au journal le Soleil que “cette augmentation n’est pas pertinente car cela engendre des dépenses supplémentaires pour le contribuable sénégalais”.
 
L’occasion faisant le laron, l’étudiante en lettres modernes remet au goût du jour leurs revendications. “Nous vivons dans des situations très difficiles, c’est pourquoi je travaille comme ménagère pour pouvoir joindre les deux bouts. Et cet argent que devra payer l’Etat aux 15 nouveaux députés à venir, devrait être investi dans l’éducation. Le pays va mal», fulmine-t-elle.
 
Pour Fadel Barro et ses camarades de Y’a n’en marre, cette augmentation, c’est juste pour récompenser les alliées. « En réalité, on cherche à caser de la clientèle politique. On a créé le Hcct, pour caser les leaders politiques. C’est le tong-tong national qui se poursuit à travers l’augmentation du nombre des députés», a-t-il dénoncé.
 
Les allégations de l’étudiante, du coordonnateur du Mouvement Yen a marre et de M. Kabo sont contrastées par l’avis d’autres sénégalais rencontrés au hasard au Rond-point Jet d’eau.
 
Assis sur un banc public, un vieux à la retraite applaudit des deux mains. Habillé en boubou traditionnel de couleur blanche, avec des lunettes-correcteur bien vissées au visage, M. Cissé estime que «les sénégalais de la diaspora ne peuvent pas investir des milliards dans ce pays sans avoir des représentants à l’Assemblée nationale. Ils ont leur mot à dire, c’est très normal qu’ils soient représentés». Le bonnet bien exposé sur la tête est d’avis qu’un “pays a besoin d’une Assemblée nationale forte. Et si ces députés, qu’ils résident au Sénégal ou à l’extérieur, ne font pas leur boulot, c’est leur affaire».
 
Un émigré qui a fait 22 ans en Italie et qui aujourd’hui fait des va-et-vient acquiesce. Il pense que c’est une suite logique par rapport au référendum de mars 2016. «Il a été prévu que les Sénégalais de l’extérieur aient des députés. Donc cette loi n’a fait que donner corps, valider les décisions issues du référendum», confirme Modou Kane.
 
Assis en face de la pharmacie située sur le rond-point jet d’eau, il soutient qu’ : « impliquer les Sénégalais de l’extérieur aux instances de décisions de notre pays, c’est une chose normale. 
 
Il ajoute : «en tant qu’émigré, j’ai fait 22 ans à Milan en Italie, et ce que j’ai vu là-bas, c’est inexplicable. Et, seules des personnes qui l’ont vécu pourront en parler et defender les émigrés. Et, ces nouveaux députés de la diaspora, défendront certainement les intérêts de leurs camardes, pour qu’ils puissent être dans de bonnes conditions».
Modou Kane a relativisé le coût de cette augmentation du nombre de députés: «avec cette augmentation, l’Etat va devoir dépenser davantage mais c’est un mal nécessaire».
 

Aminata Diouf

Mardi 3 Janvier 2017 - 19:05


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