Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Aly Haïdar, un ministère "pathogène" de l’environnement: Les raisons

Absence dans les réunions internationales, "nominations discriminatoires", blocage de projets, sorties impopulaires:

En une année à la tête du ministère de l’environnement et du développement durable, les reproches de la part de certains de ses collaborateurs et structures travaillant avec le ministère, ne manquent pas sur la gestion du ministre de l’environnement, M. Aly Haïdar. Même dans son propre ministère, des collaborateurs déplorent son absence dans les réunions internationales qui selon eux, peuvent coûter cher au Sénégal. Il est reproché au ministre de bloquer certains projets trouvés sur place en faisant des sorties pour les critiquer, ce qui selon certains agents du ministère, peut pousser les bailleurs à ne plus avoir confiance à notre pays.



Aly Haïdar, un ministère "pathogène" de l’environnement: Les raisons
11 heures. Un mercredi sur le site de Thiawléne à Rufisque à quelques encablures au cimetière faisant face à la mer. Le soleil darde ses rayons, les vagues échouent langoureusement sur la côte. Une partie de Rufisque qui pourtant a subi les affres des vagues.

En effet, dans cette partie de Rufisque, la mer a tellement fait de dégâts en emportant quelques habitations et une partie du cimetière. Tout ceci semble être oublié par les populations avec l’implantation du projet de construction de digue, financé par le fonds d’adaptation aux changements climatiques avec la participation du projet INTAC sur financement ce la coopération japonaise et le PNUD Sénégal.
 
"Il est question de la réalisation d'une digue frontale de protection d'une longueur de 730 m avec un aménagement sur 3m.  L'enveloppe des travaux s'élève à 3 291 528 150 francs CFA, la participation de l'UEMOA à hauteur de 2 123 860 779 francs CFA d'une part, d'autre part la Direction de l'Environnement par l'intermédiaire des financements du Fonds d'Adaptation aux Changements Climatiques, 1 167 667 371 francs CFA", explique notre source.
 
Pour plus d’explication, nous nous sommes rapprochés de Denis Grosjean, ingénieur à Eiffage Sénégal, responsable des travaux  sur le site de Thiawléne.

"Cette digue, c’est un appel d’offre qui était fait avec AGETIP sous tutelle de la DEC pour le ministère de l’environnement. Le financement, c’est l’UEMOA, le projet INTAC et le fonds d’adaptation aux changements climatiques. Donc trois financiers pour le compte de l’Etat du Sénégal. Donc le Maître d’ouvrage délégué, c’est Agetip. Et Eiffage Sénégal a gagné l’appel d’offre pour ce chantier", explique Denis Grosjean.

"On a aussi une zone de remballée, derrière par rapport aux zones qui étaient érodées. On a réhabilité les terres existantes en partie arrière. Ici vous avez 3m de remballés gagnés sur la mer. La mer, avant longeait le cimetière. On a restauré les terres en l’état qu’elles étaient en l’an 2000.  C’est un ouvrage qui est dimensionné pour résister à une houle centenaire", précise l’ingénieur d’Eiffage Sénégal.

Blocage des aménagements de Thiawléne après projet

« Les aménagements qui étaient prévus, sont toujours dans le projet mais on voulait améliorer ces aménagements parce que, on a gagné de l’espace avec les travaux. Maintenant Eiffage a fait un bon projet d’aménagement qui nécessitait des fonds supplémentaires. Maintenant avec le passage des hommes de l’Uemoa, ils avaient demandé qu’on fasse un projet pour  ça.  Maintenant à défaut de l’Uemoa, on aurait pu avec l’expertise, avec le contact des gens qui étaient là avant le changement, on aurait pu avoir des financements. Pour ça, il faut être présent à haut lieu, là où les choses se décident au niveau de l’environnement à travers le monde, c'est-à-dire sur le plan mondial. Jusqu’à présent, cela n’est pas fait. Le problème est que si on attend que les travaux finissent et qu’on  n’a pas encore trouvé ces financements, ça sera difficile de faire revenir l’entreprise  pour refaire ces aménagements », renseigne notre source.

Quant à M. Denis Grosjean, il souligne : "Par rapport  aux terrains gagnés, tous les acteurs du projet se sont mis d’accord sur un aménagement arrière, c'est-à-dire qu’il était prévu  une promenade de 3 m derrière le mur. C’est une promenade de 3 m en pavée. Maintenant, on a fait des propositions d’aménagement, elles ont été bien acceptées et bien reçues par les différents acteurs, par Agetip, Dec. Maintenant, ça se situe à leur niveau. Ils sont dans la recherche de financement. Ils sont en négociation avec l’Uemoa et le dossier suit son cours dans le circuit. Après moi, je n’ai plus accès à l’information, ça ne me regarde pas".

Et notre deuxième source de révéler : "Cela risque de nous faire perdre des financements parce que l’aménagement que nous avons demandé à Eiffage de faire ici au niveau de Thiawléne, c’était en perspective d’avoir des financements. Ceux qui étaient là, elles savaient comment faire  pour motiver les bailleurs ce financement ? On envisageait de faire un terrain multi-fonctionnel sur la plage avec possibilité d’avoir l’énergie solaire".

Une personne qui a travaillé dans le projet depuis le début, explique : "Aujourd’hui, on voit que le chantier montre d’autres perspectives qu’on peut faire pour améliorer le projet initial. Il y a toujours un projet initial dans un chantier à bonifier a prés les premiers pas faits sur les travaux. C’est pourquoi, souvent un projet quand on le fait, on ne doit pas sec limiter sur une enveloppe financière qui ne peut pas bouger, c’est le  cas ici. Parce que c’était un projet que l’Uemoa devait financer. Et en un moment, on a vu que les fonds débloqués par l’Uemoa ne suffisaient pas pour ce projet. Maintenant, il a fallu que, avec l’intelligence des anciens de la direction de l’environnement, ils aient en compte cela et ont essayé d’avoir des fonds additionnels pour qu’on puisse faire ce projet".

Poursuivant son explication, l’homme estime : "Maintenant, les bailleurs veulent travailler sur le concret. Quand on a commencé les travaux, c’était plus facile de les motiver pour faire d’autres financements. Le projet de Thiawléne devait être le premier pour ensuite faire tout le littoral. C’est un  projet qu’on a mûri mais il reste qu’à avoir les financements. C’est tout le littoral de Thiawléne jusqu’à Mbour. Ma conviction est que les anciens dirigeants continuaient à travailler sur ce projet, on trouverait les moyens de financer ce projet qui serait une vitrine. Le premier financement que le fonds d’adaptation a eu à faire dans le monde, c’est le Sénégal qui l’a obtenu par le biais des représentants de la direction de l’environnement et qui étaient là en son temps. Ils ont même eu la reconnaissance de tout le Gotha de l’environnement à travers le monde".
Notre randonnée nous a menés à Saly pour voir l’état d’avancement du projet.

« On a procédé à la réhabilitation du marché aux poissons de saly coulang, avec la construction d'un hangar pour permettre aux femmes transformatrices de poissons de pouvoir nettoyer leurs produits, la construction de toilettes, la réhabilitation de l'aire de séchage des produits halieutiques, la construction d'un mur de soutènement pour protéger l'infrastructure, et l'électrification par du solaire. Ceci, c’est  pour un montant de 62 704 215 francs CFA. Il faut noter que la construction de la digue protection (érection de 9 brise-lames) est environ évalué à  un montant d'environ un milliard de francs Cfa sur environ 1500 m », précise un technicien qui poursuit : "A Joal, on réalise une construction d'une digue anti-sel. On procédé à la réhabilitation du quai de pêche, et la construction d'une petite digue de protection. Il faut aussi ajouter le projet au niveau de khelcom, pour les femmes transformatrices de poissons de cette zone".
 
L’absence du ministre dans les conférences internationales déplorée

Des agents du ministère et des ONG, déplorent l’absence du ministre de l’environnement dans les réunions et conférences internationales où tout se décide.

"Depuis qu’Aly Haïdar est à la tête du ministère, il ne participe pas à aucune réunion sur le plan international telle que la conférence sur le changement climatique, sur la couche d’ozone, sur la désertification, sur les polluants organiques persistants. Ces absences peuvent faire perdre à notre pays, des postes au conseil d’administration du programme de l’Onu pour l’environnement, c’est là où on définit tous les programmes, projets, coopération bilatérale. La conférence de Rio, il est parti parce que le président Macky Sall était présent sur les lieux", explique un agent du ministère.

Selon des sources, l’absence du ministre peut faire perdre à notre pays, des postes au conseil d’administration, dans les bureaux, dans les commissions où se prennent les décisions de l’environnement à travers le monde.

« C’est que le ministre ne connait pas, il n’a jamais été administratif. Il ne connait pas  encore le dossier de la direction de l’environnement surtout sur le domaine mondial. Sur l’international, il a des limites. Et pour ça, il faut quelqu’un qui s’y connaisse, quelqu’un qui connait le milieu international, la direction de l’environnement. Le ministre ne va presque pas pour assister aux conférences internationales  sur l’environnement. Il n’y a  pas mal de réunions qui  se tiennent, il n’est pas allé aussi bien le ministre que la direction de l’environnement. C’est une chose qui peut nuire à notre pays parce que les postes directionnels, on risque de les perdre. Par exemple au niveau du fonds d’adaptation, on risque de perdre le siège qu’on avait là-bas », précise une autre source au ministère.

Des agents du ministère estiment que certaines sorties du ministre dans la presse sont  maladroites avec des conséquences incalculables.

« Le ministre fait des sorties impopulaires dans la presse et cela a des conséquences incalculables. Il fait des sorties pour critiquer certains projets trouvés sur place, c’est dangereux parce que cela peut jouer sur la crédibilité du Sénégal aux yeux des bailleurs. Ce sont des déclarations qui peuvent les faire  peur  », avance un agent du ministère sous couvert de l’anonymat.
Il poursuit : « Il procède à des nominations de complaisance au niveau des directions. Allez dans les directions, relevant de son département, vous verrez ce qu’on vous dit».

Reliquat de plus 600 millions mis à la disposition du Sénégal par le fonds, pomme de discorde entre le ministère et les Ong

Le reliquat de plus de 600 millions, un surplus d’argent  mis à la disposition du Sénégal par le fonds d’adaptation aux changements climatiques, constitue la pomme de discorde entre le ministère de l’environnement et les Ong  Green Sénégal et Dynamique  Femmes  de Joal qui pensent que cet argent pourrait servir à étendre le projet.

 « On nous avait confié la partie de sensibilisation et formation. On appuie le comité national de réglementation sur le littoral. Le ministre n’a été briffé concernant le projet. Le fonds a mis à la disposition du Sénégal, un reliquat de 600 millions. C’est un surplus de l’argent du financement. Cet argent pourrait servir au prolongement de la digue Saly-Joal mais, le ministère a d’autres projets pour cet argent », souligne M. Ibrahima Fall de Green Sénégal.

Il poursuit : « La première somme versée, c’est pour la mise en œuvre du projet d’aménagement des zones côtières de Rufisque, Saly et Joal. Maintenant, c’est la deuxième somme versée, c'est-à-dire le reliquat qui est un surplus qui n’a rien à voir avec l’argent de la mise en œuvre du projet qui constitue le problème entre le ministère et les ong comme Green Sénégal et Dynamique  Femmes  de Joal. Depuis l’arrivée du ministre, le Sénégal a perdu beaucoup de place sur le plan mondial dans le domaine de l’environnement ».

Silence radio du côté du ministère de l’environnement

Pour équilibrer l’information, nous avons  saisi le service de la communication du ministère  en leur soumettant une série de questions  mais jusqu’à présent, c’est sans suite.  Ainsi, nous avons  passé plusieurs appels téléphoniques sans succès.
Massaër DIA

Massaer Dia (Direct Info) avec PressAfrik

Lundi 22 Avril 2013 - 12:53


div id="taboola-below-article-thumbnails">


1.Posté par le 23/04/2013 13:35
Vraiment, merci; vous êtes allé à la bonne source.

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter