Le président Deby a décidé le 12 mai dernier que désormais nul n'était autorisé à franchir la frontière jusqu'à la résolution de la crise centrafricaine, à l'exception des Tchadiens qui désirent rentrer chez eux avec leurs biens. Pour Christian Mukosa, chercheur à Amnesty sur l'Afrique centrale, une telle décision aura des conséquences dramatiques pour les populations qui fuient les violences en RCA.
L'impact économique
La frontière entre le Tchad et la Centrafrique, c’est plus de 1000 kilomètre qui s’étendent d’est en ouest. A l’ouest en face de la ville de Goré, ce sont les localités de Paoua, Markounda, devenues dépendantes du Tchad pour leurs approvisionnements, qui risquent de manquer de carburants et autres produits manufacturés, Bangui étant très loin. La ville de Sido Centrafrique est dans la même situation. Elle ne pourra plus être approvisionnée à partir de Sido Tchad.
Plus à l’est, c’est le village tchadien de Roro, non loin de Kyabé qui va perdre en retombées économiques. Ce village qui abrite un important marché de bétail risque de ne plus voir, avant un certain temps, des éleveurs arriver de la Centrafrique pour vendre des bœufs engraissés pendant plusieurs mois dans les pâturages verdoyants du Bamingui ou de la Vakaga.
Enfin la région tchadienne du Salamat a elle, aussi, déployé des patrouilles pour assurer la fermeture de la frontière. Mais de l’avis de plusieurs habitants de la frontière, celle-ci -longue de plus de 1000 kilomètres-, ne pourra être hermétiquement fermée tant il y a de pistes et de petites routes.
Source : Rfi.fr
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