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Berlusconi condamné à 7 ans de prison dans le scandale du Rubygate

L'ancien Premier ministre et chef de file du parti de droite Peuple de la liberté a été condamné à 7 ans de prison et à une peine d'inéligibilité pour prostitution de mineure et abus de pouvoir. Le Cavaliere était intervenu pour que la police remette en liberté «Ruby», une danseuse marocaine âgée de 17 ans qui participait aux soirées «bunga bunga» organisées à son domicile. Silvio Berlusconi a annoncé avoir interjeté appel.



L'ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, le 20 février 2013. REUTERS/Remo Casilli
L'ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, le 20 février 2013. REUTERS/Remo Casilli

Malgré cette condamnation, Silvio Berlusconi pourrait continuer à bénéficier de la sympathie d'une partie de l'opinion publique italienne. Giuseppe Bettoni est professeur à l'université Tor Vergata de Rome : « Depuis 20 ans, ces frasques, les Italiens non seulement ont l’habitude de les entendre, mais il y a eu, hélas, une sorte d’acceptation. Certaines situations ont fini par être considérées « normales », alors qu’elles ne l’étaient pas.

Surtout que tout le monde affirme des choses d’un côté, tout le monde nie de l’autre côté et les gens ne savent plus qu’est-ce qu’il faut croire et qu’est-ce qu’il ne faut pas croire, quand on parle des affaires de prostitution ou bien de corruption. Je ne suis pas convaincu que même une interdiction pour Silvio Berlusconi d’avoir un mandat dans la vie publique pourrait avoir un impact important sur les Italiens et sur l’opinion publique ».

Radicalisation de l'affrontement avec la magistrature

Il y a donc bel et bien un risque de crise politique en Italie, après le jugement de Milan et d'abord au sein de son propre parti, le Peuple de la liberté (PDL). Certains de ses membres évoquent depuis longtemps un « complot » des magistrats contre le Cavaliere, selon Fabio Liberti, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques à Paris : « À l’intérieur du mouvement du PDL, certains voudraient une radicalisation de l’affrontement avec la magistrature. L’un des principaux membres du parti a même appelé, en cas d’inéligibilité de Silvio Berlusconi, à la démission immédiate de tous les députés de la droite italienne. Cela comporterait bien évidemment l’abandon du gouvernement d’Enrico Letta et une crise de la démocratie italienne assez importante ».

Aucune hypothèse n'est à exclure, mais il faut noter que le climat semblait pourtant à l'apaisement, du moins avant le verdict. Pour Sergio Romano, éditorialiste au Corriere della sera, Silvio Berlusconi n'a pas intérêt à provoquer une crise. « Il donne la sensation de ne pas vouloir que ce gouvernement tombe. Cela se comprend parfaitement, d’ailleurs, car si le gouvernement tombait on finirait par retourner aux urnes, avec une loi électorale qu’on n’aurait pas pu changer (le changement de la loi électorale c’était un point important dans l’agenda du gouvernement). Et Silvio Berlusconi apparaîtrait alors à l’opinion publique italienne comme l’homme qui est responsable des élections anticipées, dans un contexte politique et économique très incertain. Il se pourrait très bien, comme ça se passe souvent dans ces cas-là, qu’il doive en payer le prix. »

Evénement majeur ou simple épisode du feuilleton Berlusconi ?

Est-ce que Silvio Berlusconi va continuer à jouer un rôle important dans la vie politique italienne ? C'est tout à fait possible. On le disait fini il y a quelques mois et pourtant son parti a fait un très bon score aux législatives de février dernier. Mais désormais tout ne dépend plus de lui. Pour Giuseppe Bettoni, « cette sentence revient à dire que Silvio Berlusconi ne pourra plus siéger au Parlement et ne pourra plus avoir aucune activité politique. Cela aura un impact important. Il est très important de s’apercevoir de ce qui est en train de se passer. Est-ce que l’alliance de M. Berlusconi n’est pas en train, désormais, de donner vie à quelque chose de nouveau, sans M. Berlusconi, qui a quand même l’âge qu’il a et qui devra, tôt ou tard, se retirer.»

Une fois passées les réactions à chaud après la condamnation de l’ancien Premier ministre, il faudra sans doute attendre plusieurs jours avant de savoir s’il s’agit d’un événement majeur de la vie politique italienne ou bien si ce n’est qu’un nouvel épisode, sans trop de conséquences, du long feuilleton qui met en scène les démêlées judiciaires de Silvio Berlusconi.

 

LA FIN D'UNE SAGA JUDICIAIRE ?
La condamnation prononcée contre Silvio Berlusconi accusé d'abus de pouvoir et de prostitution de mineure, est allée au-delà des réquisitions du procureur. Ilda Boccassini avait réclamé une peine de 6 ans de prison. Mais le tribunal de Milan en a décidé autrement et a condamné l'ancien chef du gouvernement à sept ans de prison ferme. Une condamnation assortie d'une interdiction à vie d'exercer un mandat public. C'est donc la fin d'une des plus spectaculaires sagas judiciaires en Italie. La fin, peut-être pas puisque les avocats de Silvio Berlusconi ont déjà annoncé qu'ils allaient faire appel.
Mais cette nouvelle condamnation du Cavaliere risque bien de mettre un terme à la carrière politique de l'homme qui a fait la pluie et le beau temps ces dernières années en Italie. Depuis 1994 et son entrée en politique, Silvio Berlusconi a été condamné à un total de 11 ans et 5 mois de prison ferme pour divers délits. Cette nouvelle condamnation est de loin la plus importante.
Source: RFI


Mardi 25 Juin 2013 - 11:11


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