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Burkina Faso: 15 personnes tuées lors d’une attaque dans le centre-nord

Au Burkina Faso, une attaque a eu lieu dans le village de Dibilou, à une vingtaine de kilomètres de Kaya, chef-lieu de la région du centre-nord. Dans la nuit du jeudi au vendredi 26 juillet, des hommes armés ont fait irruption dans ce village, tuant 15 personnes. Ils ont également incendié le marché. Les populations ont quitté le village.



C’est à la tombée de la nuit, précisément vers 18h, heure locale, que le groupe d’hommes armés a fait une incursion dans le village de Dibilou. Selon une source, ils ont tiré sur la population de manière aveugle. « Ils ont tiré à bout portant sur les populations aux mains nues », précise une autorité administrative.
 
Plusieurs personnes manquent toujours à l’appel. « On ne sait pas si elles ont été enlevées ou non », selon un habitant.
 
Le marché du village a été également incendié. Paniquées, les populations ont pris la fuite pour se réfugier à Pissila, Kaya et Barsalogho. « Le village s’est complètement vidé », nous informe une autorité locale. Notre source indique par ailleurs que les villages proches de Dibilou ont été abandonnés par leurs habitants.
 
Les attaques se multiplient de plus en plus dans le département de Pissila, à une trentaine de kilomètres de Kaya, chef-lieu de région. Dimanche dernier, un infirmier du centre de santé d’un autre village du même département avait été assassiné par des hommes armés alors qu’il rejoignait son poste. « Depuis cet assassinat, tous les infirmiers ont quitté le département et les centres de santé sont fermés », nous confie une source.
 
Une recrudescence d'attaques difficile à expliquer
 
« On n’a l’impression que ces groupes armés ont des cachettes dans les villages » s’alarme une autorité locale. Cette recrudescence des attaques dans la région du centre nord pourrait s’expliquer, selon Mahamadou Savadogo, spécialiste des questions sécuritaires, par la non résolution des conflits de Yirgou et Arbinda. Des conflits inter-communautaires avaient fait des dizaines de morts dans ces deux localités en début d’année. « Les populations pourraient s’être alliées aux groupes armés pour se venger » dit-il.
 
Sur la difficulté qu’on les forces armées burkinabè pour contrer ces attaques, le chercheur explique que cela est dû au mode opératoire de ces groupes armés. « Le mode opératoire ressemble bien à celui de l’État islamique. Ils frappent et se fondent dans la nature par petits groupes » précise-t-il.
 
Le chercheur souligne qu’en ne les dénonçant pas, les populations collaborent  inconsciemment avec ces groupes par peur de  représailles. Mahamadou Sawadogo affirme que le plus grand défi pour les forces armées burkinabè, c’est d’obtenir la collaboration des populations.

RFI

Dimanche 28 Juillet 2019 - 09:29


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