Ahmed Abba a été condamné à 10 ans de prison ferme, peine assortie d'une lourde amende de près de 56 millions de francs CFA. La décision du tribunal est tombée à 18h30, heure locale, au bout d'une longue journée d'attente dans l'enceinte du tribunal militaire de Yaoundé.
Le cauchemar a commencé en juillet 2015, au moment de son arrestation, à Maroua, dans l'Extrême-Nord du Cameroun. Il y a eu ensuite plusieurs mois de détention au secret, à Yaoundé, durant lesquels il a été torturé. Ahmed Abba a dû attendre quatre mois pour enfin parler à son avocat et deux de plus avant que son procès ne commence.
La procédure s'est longtemps limitée à une série d'audiences de forme et d'innombrables reports. Ahmed Abba n'a été entendu par les juges qu'en mars dernier et la sentence est tombée la semaine dernière. Le tribunal militaire l'a jugé coupable de non-dénonciation et blanchiment du produit d'un acte terroriste.
Les preuves apportées par RFI ont en revanche permis de faire tomber l'accusation d'apologie. Les juges ont reçu une copie de tous les travaux produits par Ahmed Abba et nulle part on ne trouve de traces de propagande.
Le journaliste risquait la peine de mort. Ses avocats ont réussi à ramener la peine à dix ans de détention - le minimum dans les cas de blanchiment - en mettant en avant la conduite exemplaire d'Ahmed Abba depuis son arrestation et le fait qu'il n'ait jamais été impliqué dans la moindre affaire.
Ahmed Abba a commencé à travailler en 2010 dans cette région très sensible qu'est l'Extrême-Nord du Cameroun - une zone régulièrement visée par Boko Haram - mais le journaliste n'envisageait pas de travailler ailleurs. D'abord cameraman, il est devenu en 2014 correspondant de RFI en langue haoussa et durant toutes ces années, il n'a rien fait d'autre que son travail de journaliste.
■ Communiqué de RFI
Condamnation d'Ahmed Abba: RFI consternée, les avocats font appel
RFI est consternée par le verdict du tribunal militaire de Yaoundé qui vient de condamner Ahmed Abba, son correspondant en langue haoussa au Cameroun, à 10 ans de prison ferme. Il s'agit de la peine minimale pour le motif de « blanchiment de produits du terrorisme » retenu contre lui.
L'accusation d’« apologie du terrorisme » avait été écartée en raison des preuves irréfutables fournies par RFI (la traduction de l'ensemble des productions d’Ahmed Abba sur son antenne en haoussa).
Les avocats d’Ahmed Abba font appel de cette décision incompréhensible.
Alors qu'aucune preuve n'a été apportée au dossier, cette condamnation est celle d'un journaliste qui n'a fait qu'exercer son métier.
Au-delà de la condamnation d'Ahmed Abba, c'est la liberté d'informer et d'être informé qui est mise en cause. RFI en appelle à la mobilisation générale de tous ceux qui dans le monde se battent pour défendre ce droit fondamental.
Le cauchemar a commencé en juillet 2015, au moment de son arrestation, à Maroua, dans l'Extrême-Nord du Cameroun. Il y a eu ensuite plusieurs mois de détention au secret, à Yaoundé, durant lesquels il a été torturé. Ahmed Abba a dû attendre quatre mois pour enfin parler à son avocat et deux de plus avant que son procès ne commence.
La procédure s'est longtemps limitée à une série d'audiences de forme et d'innombrables reports. Ahmed Abba n'a été entendu par les juges qu'en mars dernier et la sentence est tombée la semaine dernière. Le tribunal militaire l'a jugé coupable de non-dénonciation et blanchiment du produit d'un acte terroriste.
Les preuves apportées par RFI ont en revanche permis de faire tomber l'accusation d'apologie. Les juges ont reçu une copie de tous les travaux produits par Ahmed Abba et nulle part on ne trouve de traces de propagande.
Le journaliste risquait la peine de mort. Ses avocats ont réussi à ramener la peine à dix ans de détention - le minimum dans les cas de blanchiment - en mettant en avant la conduite exemplaire d'Ahmed Abba depuis son arrestation et le fait qu'il n'ait jamais été impliqué dans la moindre affaire.
Ahmed Abba a commencé à travailler en 2010 dans cette région très sensible qu'est l'Extrême-Nord du Cameroun - une zone régulièrement visée par Boko Haram - mais le journaliste n'envisageait pas de travailler ailleurs. D'abord cameraman, il est devenu en 2014 correspondant de RFI en langue haoussa et durant toutes ces années, il n'a rien fait d'autre que son travail de journaliste.
Condamnation d'Ahmed Abba: RFI consternée, les avocats font appel
RFI est consternée par le verdict du tribunal militaire de Yaoundé qui vient de condamner Ahmed Abba, son correspondant en langue haoussa au Cameroun, à 10 ans de prison ferme. Il s'agit de la peine minimale pour le motif de « blanchiment de produits du terrorisme » retenu contre lui.
L'accusation d’« apologie du terrorisme » avait été écartée en raison des preuves irréfutables fournies par RFI (la traduction de l'ensemble des productions d’Ahmed Abba sur son antenne en haoussa).
Les avocats d’Ahmed Abba font appel de cette décision incompréhensible.
Alors qu'aucune preuve n'a été apportée au dossier, cette condamnation est celle d'un journaliste qui n'a fait qu'exercer son métier.
Au-delà de la condamnation d'Ahmed Abba, c'est la liberté d'informer et d'être informé qui est mise en cause. RFI en appelle à la mobilisation générale de tous ceux qui dans le monde se battent pour défendre ce droit fondamental.
Autres articles
-
Tchad: la coalition «Nous le Peuple» demande le report de la présidentielle
-
Présidentielle 2024: la CEDEAO compte envoyer une délégation de 130 observateurs au Sénégal
-
Guinée : limogeage des directeurs généraux des sociétés d’électricité et des pétroles
-
Burkina: Le président Traoré signe un décret pour récompenser les dénonciateurs des faits avérés de corruption
-
Un bilan mitigé pour les 30 ans de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale