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Civils tués par des soldats au Cameroun: ouverture du procès

Au Cameroun, le procès de sept soldats accusés d'avoir tué deux femmes et deux enfants, une petite fille et un bébé, dans le village de Zelevet s'ouvre ce mardi au tribunal de Yaoundé.



L'affaire remonte en juillet 2018 lorsqu'une vidéo apparaît sur les réseaux sociaux. On y voit des hommes en treillis emmener les victimes, leur bander les yeux et leur tirer dessus à de nombreuses reprises.
 
Pendant plusieurs mois, le gouvernement camerounais a nié l'implication de ses soldats, mais Amnesty International a réussi à rassembler de nombreuses preuves qui ont permis de localiser les faits et de préciser leur date, entre fin mars et début avril 2015.
 
Les autorités avaient finalement annoncé l'arrestation de sept personnes, « sept militaires, dont un lieutenant », qui sont donc jugées à partir de ce mardi 27 août.
 
Une première victoire selon Samira Daoud, directrice régional adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique Centrale, que RFI a joint au téléphone.
 
« C’est un pas très positif dans le sens de la justice le fait que des militaires, accusés d’actes que nous avions dénoncés déjà depuis plusieurs années, soient traduits devant les tribunaux et répondent de leurs actes. Nous attendons, évidemment, que ce procès soit un procès équitable, que justice soit rendue pour les victimes, qu’il y ait des réparations pour leurs proches.
 
Un signal aussi à destination des forces de sécurité
 
Ce que nous attendons aussi, c’est que ce procès serve un petit peu d’exemple et de signal fort en direction de l’ensemble des forces de sécurité. Beaucoup jouent un rôle absolument crucial, évidemment, dans la défense des populations qui sont menacées, soit par Boko Haram dans l’extrême-nord, soit aussi par les séparatistes armés dans le sud-ouest ou dans le nord-ouest.
 
Mais il y a des éléments des forces de sécurité camerounaises qui procèdent à des actes d’une grande brutalité et qui tombent sous le coup de la loi.
 
Il est très important qu’à l’avenir ces personnes qui commettent ces actes soient poursuivies et que l’on n’attende pas qu’une vidéo les montrant visage découvert, qui circule partout dans le monde, soit disponible. Il n’y a pas toujours des vidéos de ces actes-là et cela ne doit pas être le seul déclencheur de poursuites judiciaires ».
 
Cette affaire a étéracontée dans un documentaire datant de septembre 2018 de la cellule d’investigation Africa Eye de la BBC, intitulé « Anatomy of a Killing » (Anatomie d’un meurtre).

RFI

Mardi 27 Août 2019 - 09:22


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