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Côte d'Ivoire-réunification: le rendez-vous manqué

L'autorité de l'Etat ivoirien et le contrôle des impôts dans la moitié nord du pays, toujours tenue par les ex-rebelles des Forces nouvelles (FN), n'ont pas été restaurés à la date butoir fixée ce jeudi.



La réunification du premier pays producteur mondial de cacao, considéré comme un pôle de stabilité jusqu'au coup d'Etat manqué de septembre 2002 et la guerre civile qui a suivi, était un test majeur pour les deux camps.

Sur le plan économique, le retour dans les caisses de l'Etat des impôts perçus dans le Nord pourrait compenser la piètre récolte de cacao et contribuer à un processus de paix mis à mal par les difficultés budgétaires, selon l'avis des Nations unies.

Bien qu'ils aient approuvé plusieurs plans prévoyant la réunification et la tenue d'élections, les ex-rebelles rechignent à remettre le pouvoir aux civils et continuent à collecter impôts et droits de douane qui se montent à plusieurs millions de dollars par mois.

Les préparatifs des scrutins législatif et présidentiel, qui devaient avoir lieu le 30 novembre après de multiples reports, continuent par ailleurs à souffrir d'un manque de moyens. Le FPI du président Laurent Gbagbo estime que les Ivoiriens ne pourront se rendre aux urnes avant octobre.

Evoquant la date-butoir du 15 janvier, l'éditorialiste du quotidien Soir Info parle d'un "jour de vérité" pour la confiance dont Guillaume Soro, secrétaire général des FN et chef du gouvernement, mais aussi le chef de l'Etat jouissent dans l'opinion.

"TANGO IVOIRIEN"

Alors que devait débuter la cérémonie de restitution des pouvoirs, les dirigeants des FN étaient encore réunis à Bouaké, ancienne "capitale" des insurgés dans le centre du pays, pour en définir les conditions.

"Le 15 janvier ne sera pas un événement, mais le début d'un processus. On n'assistera pas au redéploiement de l'administration. Cela prendra au moins quelques jours, sinon des semaines", a averti un diplomate.

Les évaluations des recettes fiscales dans la moitié Nord sont très divergentes, mais des statistiques sur le transport de cacao, de café et de bois les situent aux alentours de 40 milliards de francs CFA (61 millions d'euros) par an, selon le même diplomate.

Global Witness, une ONG spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles, accuse depuis longtemps les rebelles de profiter du statu quo. Dans un rapport publié en 2007, l'ONG évalue à 30 millions de dollars par an les fruits du commerce illégal du cacao dans le Nord.

Les FN et le camp présidentiel se sont durement affrontés en décembre au sujet du désarmement, de l'intégration des ex-rebelles dans l'armée et de la réunification. Un accord - celui-là même qui fixe la date butoir de la réunification au 15 janvier - a depuis été conclu à Ouagadougou.

Le texte, baptisé "Ouaga IV", stipule en outre que le désarmement doit s'achever deux mois avant les élections et accorde aux ex-rebelles 5.000 postes au sein de l'armée et 4.000 dans la gendarmerie et la police.

Avec tous ces retards dans sa mise en oeuvre, le même diplomate s'attend à ce que chaque camp exige que l'autre fasse le premier pas. "C'est le tango ivoirien. Ouaga IV a permis de gagner du temps (...) Ne soyez-pas surpris s'il y a un Ouaga V", ironise-t-il.
Source: Reuters


Jeudi 15 Janvier 2009 - 20:21


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