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Crash du vol Air Algérie: la thèse de l'accident privilégiée par Paris

L’épave de l’avion d’Air Algérie a été retrouvée dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso. L’avion s’est écrasé avec 116 personnes à son bord, jeudi. Des soldats français ont été envoyés sur place pour sécuriser la zone. « On ne doit exclure aucune hypothèse », a insisté le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.



 L’épave « désintégrée » retrouvée à 160 km au sud-ouest de Gao

Le contact avec le vol AH 2017 a été perdu à 1 h 47 TU, jeudi, selon Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères. Soit une demi-heure après son décollage de Ouagadougou. L’avion avait décollé à 1 h 17 (TU) de la capitale Burkinabè et devait atterrir à Alger à 4h10 TU.

L’Elysée a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi que l’épave « désintégrée » de l’avion Air Algérie qui s'est écrasé jeudi  a été localisée dans le nord du Mali, à proximité de la frontière avec le Burkina Faso. L’avion se trouve au Mali, près du village de Boulekessi à cinquante kilomètres au nord de la frontière avec le Burkina Faso.

Cela confirme les informations délivrées par l’état-major du Burkina Faso, jeudi. Selon le général burkinabè Gilbert Diendiéré, qui coordonne la cellule de crise au Burkina Faso, les restes de l’avion sont complètement brûlés et des parties de corps ont été retrouvées. Il n’y aurait aucun survivant. Ce sont des bergers, gardiens de troupeaux, qui ont informé les autorités. Ils disent avoir vu l’avion tomber, déjà en feu, avant de s’écraser. Peu d’information sur les circonstances de l’accident. Pour l’instant, aucune piste n’est écartée.

■ Barkhane sur les lieux du crash

C'est un drone d'observation de l'armée de l'air française, un Reaper, qui a localisé la zone de l'épave dans la région de Gossi, au Mali près de la frontière burkinabé. Un détachement héliporté venu de Gao s'y est ensuite rendu, à 2 heures du matin (heure de Paris) et a formellement identifié l'appareil.

Un détachement terrestre de Barkhane est arrivé au petit matin pour sécuriser la zone, recueillir des éléments utiles à l'enquête ainsi que les corps des passagers. Le détachement de Gao est parti dans nuit par voie routière. Il compte une centaine de soldats et une trentaine de véhicules.

■ Réunion de crise en France

« L'appareil a été clairement identifié malgré son état désintégré », précise le communiqué de l’Elysée, qui annonce également qu’un « détachement militaire français a été envoyé sur place pour sécuriser le site et recueillir de premiers éléments d'information ». Une réunion de crise - à laquelle assisteront Manuel Valls, Laurent Fabius (ministre des Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (ministre de la Défense), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Frédéric Cuvillier (Transports) - doit se tenir ce vendredi matin à 9 h 00 (7 h 00 TU).

« Aujourd'hui même, nous ne pouvons pas établir les causes de ce qui s'est produit », a déclaré jeudi François Hollande. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a pour sa part insisté sur le fait que l’« on ne peut pas, on ne doit exclure aucune hypothèse avant d'avoir tous les éléments ». Même si la thèse de l'accident semble actuellement celle privilégiée par Paris. Frédéric Cuvillier a notamment indiqué que les autorités françaises écartaient « depuis le début la possibilité d'un tir depuis le sol, hautement improbable, voire impossible ».

« Nous pensons que cet avion s'est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques », a déclaré ce vendredi matin Bernard Cazeneuve, le ministre français de l’Intérieur, interrogé par nos confrères de RTL. L’hypothèse météorologique est, selon lui «la plus probable ». Le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, a pour sa part estimé qu'il est « fort peu probable voire exclu qu'il y ait des survivants ».

Invité de l'édition spéciale de RFI ce vendredi matin, Jean Serrat, ancien commandant de bord et président du syndicat, confirme que l’hypothèse météorologique est une éventualité probable. « Cette saison de l’année est effectivement, du point de vue météo, la période la plus dangereuse. La température est à son maximum au sol et avec ces courants d’air chauds, de l’humidité remonte de l’Atlantique, tout le long de la Côte d’Ivoire », expose l’ancien pilote. Cette humidité, en arrivant au-dessus d’un sol très chaud forme des nuages qui peuvent monter jusqu’à 15 kilomètres d’altitude.  « D’après la photo satellite que j’ai vue, il y avait effectivement des cellules orageuses très actives entre Ouagadougou et Gao » , précise-t-il par ailleurs.

■ 51 victimes françaises parmi les 116 passagers

Parmi les 116 passagers du vol AH 2017 figuraient 51 Français, selon les informations délivrées par les autorités burkinabè. Tous en transit, ils devaient arriver dans les villes de Paris, Marseille, Lyon ou encore Toulouse. La secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, Fleur Pellerin, est arrivée dans la nuit dans la capitale burkinabè Ouagadougou. Elle doit rencontrer le président burkinabè Blaise Compaoré en fin de matinée.

À Marseille, où sept passagers devaient arriver après avoir transité par Alger, les familles et proches des victimes ont été prises en charge par une cellule d'aide psychologique. « Il y avait sept personnes qui étaient à bord en correspondance, et elles auraient dû arriver à 10h40 ce matin. A priori, ce sont des adultes. Ces proches se sont rendus au bureau d’information pour voir si le vol était bien arrivé et c’est comme cela que l’on a pu les identifier pour s’occuper d’eux», a expliqué à RFI Thierry Assanelli, le directeur de la police de l'air et des frontières, en charge de la coordination à l'aéroport de Marseille. 

■ Au Burkina Faso : la colère des proches des victimes

Un deuil national de quarante-huit heures a été décrété au Burkina Faso  par le président Blaise Compaoré. Jérôme Bougouma, ministre burkinabè de la Sécurité, a affirmé que les autorités mettront « tout en œuvre pour faire la lumière » sur le crash. Une cellule de crise a été ouverte à l'aéroport de Ouagadougou, où les proches et familles des 28 passagers burkinabè expriment leur colère, l'un d'entre eux accuse la compagnie Air Algérie d'avoir « abandonné » les familles des victimes.

Au Mali, le président IBK est attendu sur les lieux du crash ce vendredi. Par ailleurs, en signe de solidarité le Sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) qui devait commencer ce vendredi aux Comores a été reporté sine die par le président comorien suite au crash du vol AH 5017 « en signe de solidarité ». Pour rappel le président français, François Hollande avait annulé, jeudi soir, son voyage officiel prévu à la Réunion, Mayotte et aux Comores pour assister à ce rendez-vous.

 


RFI

Vendredi 25 Juillet 2014 - 10:52


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