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Criminalisation du viol : l'Union des magistrats du Sénégal décèle des insuffisances



L’Union des magistrats sénégalais (Ums) a étalé ses inquiétudes suite à la promulgation de la loi portant criminalisation du viol. Ses membres qui ont organisé une journée de réflexion sur question, ont décelé des insuffisances et des problèmes causés par la loi. Selon le premier président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji, « cette loi sera appliquée, sans état d’âme ». Il a rappelé que la justice est appliquée par des hommes et elle est appliquée à des hommes » 

Les magistrats, avocats et membres de la société civile se sont réunis samedi dernier pour se pencher sur la question de la criminalisation du viol après son adoption et qui, depuis lors, suscite des inquiétudes auprès de plusieurs acteurs. 

« Est-ce que le durcissement des peines suffit ? Beaucoup de praticiens restent pessimistes. Cela risque de faire l’effet boomerang », a avancé l’avocat à la Cour, Me Etienne Ndione. Avant de pester : « On a accéléré les choses sans se sourciller de ceux qui ont injustement accusé ». Selon la robe noire, on croit aveuglement aux paroles des enfants au Sénégal. 

« Doit-on croire aveuglement aux paroles des enfants ? Les enfants peuvent raconter des contrevérités, par manipulation ou menace », a précisé l’avocat. 

Même crainte chez les magistrats, qui décèlent plusieurs insuffisances avec deux problèmes majeurs : la notion de consentement et le libellé des articles 320 et 432 de la nouvelle loi réformée qui, pour certains, omet de préciser des circonstances atténuantes en cas de viol dit « simple ».

Le premier président de la Cour d’Appel de Dakar, Demba Kandji de renchérir : « Il s’agit d’un texte qui vient changer les paradigmes. Tout change ». Selon lui, « Il ne s’agit pas de se contenter de deux versions, même dans les procès-verbaux. Il faut plus de preuves scientifiques pour permettre aux juges d’avoir les éléments d’appréciations », a-t-il martelé. 

Or, dixit juge Kandji : «Pour bien rendre justice, le magistrat doit être outillé, tout comme les enquêteurs, du reste ». Avant de conclure : «Pour bien rendre justice, le magistrat doit être outillé, tout comme les enquêteurs, du reste ». Nous appliquerons cette loi, sans état d’âme. Mais, il faut se souvenir que la justice est appliquée par des hommes et elle est appliqué à des hommes ». 

Aminata Diouf

Lundi 9 Mars 2020 - 10:58


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