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De nombreux dossiers au menu de la rencontre entre François Hollande et Moncef Marzouki

Le président tunisien a été reçu hier dès son arrivée par le président Hollande, un entretien suivi d'une conférence de presse commune puis d'un dîner de travail. Face aux journalistes, il n'a pas été question des moments difficiles qui ont pesé sur les relations entre les deux pays, mais plutôt d'une belle amitié retrouvée porteuse de nouveaux projets communs sur de nombreux dossiers.



François Hollande accueille Moncef Marzouki à l’Elysée le 17 juillet 2012. REUTERS/Philippe Wojazer
François Hollande accueille Moncef Marzouki à l’Elysée le 17 juillet 2012. REUTERS/Philippe Wojazer
Les sourires et les petits gestes n'ont pas manqué hier entre Moncef Marzouki et François Hollande. Devant la presse, le président français a donné le ton en disant toute son admiration pour la révolution tunisienne.
« Vous êtes une référence, vous êtes un exemple, a-t-il dit.C’est de là qu’est parti le « printemps arabe » ». Le président français n'a pas souhaité remuer les mauvais souvenirs, autrement dit évoquer le soutien de Paris à la répression menée par le pouvoir de Ben Ali contre les manifestants il y a un an et demi : « La page est tournée par rapport au passé et je ne veux pas y revenir. Chacun sait ce qui s’est passé et qui n’aurait pas du se passer ».

Moncef Marzouki visiblement ému d'être là en tant que chef d'Etat, cinquante ans après son premier voyage à Paris, avait lui aussi visiblement oublié les malentendus: « Je sais que vous allez être à côté de nous dans cette phase difficile de reconstruction du pays où nous allons avoir besoin de tous nos amis, et vous êtes probablement les meilleurs ; en tout cas ceux qui ont toujours été de notre côté ».
Toujours ou presque, mais qu'importe, Moncef Marzouki pense aujourd'hui à l'avenir : « J’ose espérer que nous n’allons pas nous arrêter aux bons sentiments, même si les bons sentiments sont extrêmement importants entre les êtres humains, mais que nous allons aussi traduire tout cela en actes qui peuvent êtres bénéfiques aussi bien pour la France que pour la Tunisie. Encore une fois merci merci merci ».

François Hollande a promis d'être aux cotés de la Tunisie, de l'aider à se reconstruire. Preuve de l'atmosphère détendue qui régnait hier à l'Elysée, le président français a aussi taquiné Moncef Marzouki qui prononcera cet après-midi un discours à l'Assemblée nationale, ce que lui François Hollande n'est pas autorisé à faire.

Le dossier du Sahel au menu des discussions

La Tunisie n'a pas de frontière avec le Mali mais elle en a avec l'Algérie et la Libye.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, son territoire a été utilisé comme zone de passage pour des combattants fuyant la guerre, lourdement armés. Tunis craint aujourd'hui que le conflit malien n'ait des conséquences sur sa sécurité et vient de déclarer fin juin d'ailleurs une partie de son Sahara zone militaire fermée.
« Nous sommes inquiets, a déclaré Moncef Marzouki, parce qu’effectivement la Tunisie est en train de devenir une zone de passage entre les armes libyennes, et puis ensuite l’endroit où elles sont destinées à savoir le nord du Mali. Pour nous, il faut absolument assainir cette zone qui pourrait devenir un accès de fixation dangereux pour tout le Maghreb, pour l’Algérie pour la Tunisie , pour la Libye. Et je suis heureux de dire que nous avons pratiquement le même point de vue sur cette question, sur la façon dont il faut la traiter, aussi bien sur le plan sécuritaire que sur le plan politique ».

La préoccupation de Moncef Marzouki est partagée par François Hollande qui promet de tout faire pour que la situation au Sahel ne se dégrade encore au plus : « Nous coopérerons autant qu’il sera possible pour éviter que le Sahel devienne une zone de trafic d’armes, trafic de drogue, et également une zone où le terrorisme pourrait trouver là des moyens d’agir. Donc nous sommes conscients que pour la Tunisie c’est un problème, et que pour l’Afrique de l’Ouest c’est une menace ».
Pour éviter la contagion François hollande rappelle qu'il est important « qu'un gouvernement stable et ouvert soit mis en place à Bamako afin que le Mali puisse retrouver son intégrité ».
Source: RFI


Mercredi 18 Juillet 2012 - 04:06


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