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Déforestation en Casamance : Coupe abusive et illégale des réserves de forêts

Si on y prend garde, les forêts de la région naturelle de Casamance vont disparaître dans les prochaines décennies. La menace est réelle et s’explique par l’ampleur de l’exploitation des réserves de bois qui font sans doute le charme de cette région méridionale du Sénégal. Le phénomène est pire dans le Nord de la région. Les communautés se mobilisent, le défi est grand mais pas impossible.



La forêt recule de plus en plus du fait des agressions
La forêt recule de plus en plus du fait des agressions
Les forêts de la moyenne Casamance font l’objet d’une exploitation illégale et abusive aussi bien par des nationaux que par des sujets étrangers, constat fait par les forces de sécurité de la région de Kolda à l’issue de plusieurs arrestations.
Le phénomène est plus accentué dans la façade Nord de la région de Sédhiou frontalière à la Gambie. Cette agression à outrance du couvert végétal perturbe l’équilibre de l’écosystème et compromet de fait le secteur de l’agriculture qui occupe l’essentiel des populations de la zone. C’est donc partant de ce constat pour le moins amer et alarmiste que le guide religieux de Diallokunda Eh Hadji Mamadou Diallo a initié il y a deux mois des journées de sensibilisation sur l’enjeu de la protection individuelle et citoyenne de l’environnement : « j’ai initié ces rencontres pour montrer que nous, guides religieux, avons notre rôle à jouer dans la construction nationale.
Nous constatons que la forêt est vraiment entrain de reculer du fait de l’action destructrice de l’homme. Et les conséquences seront très fatales pour nous les premiers concernés car, une fois l’écosystème perturbé, il n’y aura plus d’eau en quantité suffisante et les usagers comme nous les humains et les autres êtres vivants vont en pâtir atrocement. Les productions agricoles vont chuter » a indiqué El hadji Mamadou Diallo. Et de poursuivre :
« Ce qui, à mes yeux représente une réelle préoccupation eu égards au coût de plus en plus cher de la vie. Cela permet de susciter une réflexion profonde autour de l’enjeu de la protection de la nature qui est un devoir qui nous interpelle tous. Nous osons espérer qu’à l’issue de ces assises, nombre de personnes en tirerons les enseignements nécessaires ».
S’exprimant au sujet de la responsabilité collective de la préservation de la nature, Khassoum Diop un habitant de Kanikunda fait remarquer ceci « si nous avions très tôt eu un agent des Eaux et Forêts ici dans la zone, on ne serait pas à ce niveau de pauvreté et de dégradation très avancé des forêts. Car ici, il y’a beaucoup qui n’ont jamais fréquenté l’école, par conséquent, n’ont aucune notion du danger que représente la désertification. Et quand tu tentes de les convaincre, on te prend pour un marginal de la société. Heureusement que nous-mêmes avons maintenant pris conscience de la gravité de l’affaire et envisageons de renforcer la sensibilisation par l’entremise des comités de surveillance ».
A sa suite, Omar BA, un habitant de Nioro Diataba en République de Gambie de relever que « la mort de la forêt dans cette zone jadis très touffue de végétation est synonyme de galère et de famine chez les populations qui seront contraintes de trouver des ressources additionnelles ou de migrer vers d’autres cieux jugés plus cléments en raison de l’incertitude du lendemain que cela va sans doute entraîner dans notre vécu quotidien. A mes yeux, cela sonne comme un avertissement qui prévient de l’imminence du drame. Nous partageons les mêmes réalités et devons se dire certaines vérités pour préserver notre avenir dont la cohésion sociale dépend en partie de la bonne santé de l’environnement».
De même, les nombreux témoignages des villageoises et des villageois corroborent cette déclaration de Omar Bâ.

Lamine Touré (Sédhiou)

Dimanche 16 Novembre 2008 - 21:15


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