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[ ENTRETIEN ] AISSATOU DIOP FALL RACONTE : «Avant, j'étais un mec raté, aujourd'hui je me sens plus femme»

On l'a connue garçon manqué, aujourd'hui elle s'imposé comme une dame de son temps. Allure enhardie, large banane, dynamisme enjoué, mise élégante, Aïssatou Diop Fall (ADF) ondule sur son sofa comme une diva. Hallucinant ! La journaliste et intervieweuse de choc a gommé son style mec raté pour se la jouer femme dans toute sa splendeur. Une totale métamorphose qui a emporté ses manières impertinentes, ses rastas et son écorce d'ébène. Accrochée dans les locaux de la Tfm où elle apporte la touche finale à l'enregistrement de sa nouvelle émission (Face to face), ADF nous décortique face to face et point par point son nouveau look...



[ ENTRETIEN ] AISSATOU DIOP FALL RACONTE : «Avant, j'étais un mec raté, aujourd'hui je me sens plus femme»
«Bien dans ma peau sans mes rastas» 

Il y a une célèbre phrase de Bob Marley, qu'il a d'ailleurs traduite en chanson, rendue célèbre par Morgan Heritage et qui disait «dont' haffi dreads to be rasta» (or) n'a pas forcément besoin d'avoir des rastas pour en être un). Les rastas, je les ai portés dans mon cœur pendant des années, depuis ma tendre jeunesse. Seulement, je n'ai jamais eu le courage de les arborer, par rapport à mon milieu social et à mes parents. A un moment donné, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai commencé à les faire en 2002, lors de ma deuxième aimée au CESTI. Je faisais partie de la 33eme promotion et je devais avoir dans les 22 ans. A partir de là, j'ai adopté toute la philosophie rasta; le positivisme, le fait d'être cash et de croire en Dieu, tout sauf le végétarisme et là ganja. J'avais également changé ma façon de m'habiller. Je me disais que mon enveloppe charnelle et mon apparence importaient peu, contrairement à ce que j'avais dans le cœur. C'est ainsi que j'ai décidé de ne plus me maquiller et d'adopter un look masculin. Je ne me sentais même pas femme. J'avais tout le temps un foulard sur la tête pour cacher à mes parents les rastas en gestation. Et j'ai profité de mon obtention du Diplôme supérieur en journalisme pour leur demander de me laisser les arborer, en guise de cadeau. Malgré leur surprise, car ils croyaient que j'allais devenir une Ibadou (femme voilée), ils m'ont laissé faire, la mort dans l'âme. Je me suis sentie très bien durant cette période. Maintenant, ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné de ma vie, je me suis posé beaucoup de questions, si bien que j'ai fait une introspection. Cela m'a permis de mieux faire face aux épreuves qui me tombaient sur la tête. Je suis sortie transformée des événements douloureux, autant dans ma vie privée que professionnelle. Je suis quelqu'un de passionné, un bonheur ou un malheur, je le vis intensément. Grâce à Dieu, j'ai eu beaucoup de chance dans ma vie, je n'ai jamais vécu le chômage, ni la galère. Je n'étais pas préparée à toute cette notoriété là et il fallait à un moment donné qu'il y ait une rupture et c'est cela que j'ai pris en pleine tronche. Je me suis demandé si j'étais heureuse et épanouie. Je me suis rendu compte que je ne l'étais pas. Ce que j'ai vécu en mon for intérieur, je suis la seule à le savoir. Ma mère aimait à me dire : «Tant que tu auras tes rastas, tu ne trouveras jamais un époux respectable.» Et pourtant, je me suis mariée. De toute manière, cela ne me faisait ni chaud ni froid, car le mariage n'était pas dans ma ligne de mire. J'adorais mes rastas et je priais souvent ma mère pour qu'on ne me les enlève pas si toutefois je décédais. Pour vous dire, ô combien, c'était profond en moi. Honnêtement, je n'aurais jamais cru que j'en arriverai à couper mes rastas. Cela ne m'a jamais traversé l'esprit. Pour moi, c'était beaucoup plus un symbole de liberté qu'un look. 
Pourtant, je me suis levée un beau jour et j'ai eu envie de couper mes rastas que j'ai portés pendant presque 10 ans. J'ai imaginé alors, l'image que j'allais envoyer et comment les Sénégalais allaient apprécier cette nouvelle dégaine. Je m'y suis préparée mentalement pendant près de 4 mois et j'ai fini par me faire à l'idée que si je les enlevais, il y aura au moins une personne qui sera contente et c'est ma mère. J'ai donc fait appel à Amina Poté (animatrice à la Tfm) qui est une sœur pour moi. Je lui ai demandé de venir chez moi pour lui demander de me donner l'adresse d'un très bon salon de coiffure, sans pour autant entrer dans les détails. Elle m'à mise en rapport avec la gérante d'un salon de coiffure de la place et j'ai vu leurs modèles qui me plaisaient énormément. Je suis repartie sans rien dire et quand j'ai bien mûri ma décision de couper mes rastas, j'ai demandé à la gérante de «privatiser» le salon pour moi, car je voulais que personne ne soit au courant. Même mes parents n'en savaient rien, il n'y avait que ma petite sœur dans la confidence. Ce jour-là, un vendredi soir, je suis allée avec elle dans le salon et c'est elle qui ramassait mes dreadlocks, une fois coupés. Après cela, la coiffeuse m'a créé un nouveau look, après que je lui ai suggéré quelques trucs et astuces. Au finish, j'ai beaucoup aimé et je me sens bien dans ma peau. Ma plus grande surprise a été la réaction de ma maman, elle en a fait un événement et a appelé tous mes frères et même mon père. Elle avait les larmes aux yeux. Toutefois, même si je n'ai plus mes rastas, je suis et je demeure rasta, c'est dans mon cœur. On peut aussi dire que c'est ce vent de changement qui a soufflé sur ce Sénégal qui a emporté mes rastas. » 

«Miroir miroir, dis moi qui est la plus belle » 

«Un jour, je discutais avec ma meilleure amie qui vit à Paris. Alors que nous étions en train de glander comme d'habitude, elle m'a dit que les gens, qui s'arrêtaient pour me regarder, n'admiraient que mes rastas et ne voyaient pas plus loin. Car, je n'avais rien d'autre à montrer, puisque je ne montrais pas ma féminité. C'est ainsi que le jour de mon anniversaire, elle m'a offert un cadeau en me disant qu'il était grand temps que je ressemble à une femme. C'était une gamme de produits cosmétiques que j'ai commencé à utiliser. Etant donné que je ne prenais même pas le temps de me mirer, donc je ne m'étais pas aperçue que je commençais à changer de peau. Des amis m'en ont fait la remarque et j'ai pris le temps de me regarder dans la glace. Honnêtement, j'ai beaucoup aimé ce que je voyais. C'est à partir de ce moment-là que j'ai commencé à avoir envie d'être plus femme. Quand les produits sont finis, j'en ai racheté. La gamme (lait, crème, savon, démaquillant, sérum...), ne coûte pas moins de 100.000 F Cfa et je l'utilise pour 20 jours. Ce sont des produits de qualité qui vont bien avec ma peau fragile et je veux maintenir mon teint actuel, café au lait, mais avec plus de café que de lait. Avant tout mon argent filait dans mes rastas, maintenant, je compense avec ces produits pour mon bien-être. Quand je fais quelque chose, j'y vais au feeling et par passion. Le regard des autres ou leur jugement n'est pas le plus important. L'essentiel, c'est de me sentir bien et d'aimer le reflet que me renvoie le miroir. Le jour où ce sera le contraire, j'arrêterai tout. 

Atours, parures et fitness pour faire plus femme 

«Je suis une perfectionniste dans tout ce que je fais. J'ai fait des sessions de formation pour apprendre à me maquiller le jour et le soir, comment m’habiller pour diverses occasions avec des couleurs qui me vont et les accessoires qu'il faut. Avant, j'étais un mec raté, maintenant je prends soin de moi. Pendant que les gens se demandaient où j'étais et se disaient que j'avais été éjectée de la Tfm, je m'étais inscrite en salle de sport et j'y vais tous les après-midis, même lorsque je suis à l'étranger. Je ne mange plus comme d'habitude. Mon passe-temps favori, c'était la bouffe, je mangeais n'importe quoi, à n'importe quelle heure. Dorénavant, je ne grignote plus, je ne mange plus le soir et je carbure au thé citron que je concocte moi-même. Je surveille mon hygiène alimentaire et je fais attention à ma ligne. S'agissant des accessoires, avant, je ne portais pas de bouclés d'oreilles, maintenant je suis très accessoire. J'essaie de dénicher de petits trucs qui vont avec mon visage. Par contre, en ce qui concerne l'habillement, je n'aime pas suivre la mode. Je m’habille selon mes, goûts, avec des jeans, des tops, des bas, des jupes et des robes et des tenues africaines pas trop bariolées. » 

Changement radical, plus de prétendants... 

«A chaque fois que je voyageais, j'avais des problèmes avec les contrôles de police. Il était difficile de me reconnaître et il fallait me justifier à chaque fois. Avec les hommes, c'est devenu autre chose. Déjà, même avant d'enlever mes rastas, après mon divorce, ils ont commencé à me faire des avances. Alors qu'avant, ils avaient peur de me parler, ils passaient souvent par personnes interposées. J'ai comme l'impression que les Sénégalais raffolent des femmes divorcées. Je suis toujours célibataire, mais je reçois beaucoup plus de prétendants: Cela s'est accentué quand j'ai commencé à éclaircir ma peau et que j'ai changé de coiffure. Je me sens plus femme et je me demande pourquoi je ne l'ai pas fait avant. Je sais plus épanouie et je prends très à cœur les shoppings, la mode, ce que je considérais comme des futilités. Là, je passe tout man temps à acheter des choses et les hommes font plus attention à moi. J'ai même reçu des félicitations de certaines personnalités, dont Awa Guéye Kébé et Awa Diode, qui m'ont souhaité la bienvenue (sic). Les hommes, n'en parlons même pas ! Je n'avais pas pris en considération l'aspect visuel de ma personne et c'était une erreur de ma part. Car les Sénégalais m'apprécient mieux ainsi.» 

SOURCE : L’OBS PAR MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU 
 



Samedi 28 Avril 2012 - 22:56


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