Le Point.fr : Quel regard portez-vous sur le rapport rendu par la commission Warren ?
Edward Jay Epstein : Ce qui m'a tout de suite frappé, c'est le manque de moyens humains dont disposait la commission. J'ai par exemple vu les factures de Franck Adam, l'avocat employé à l'époque pour analyser toutes les preuves de l'affaire (qui étaient nombreuses), paradoxalement on ne lui a compté que deux jours de travail ! Plus tard, Arlen Specter qui avait été engagé comme juriste pour la commission m'a confirmé qu'il était submergé par les dossiers. Il m'a révélé que les membres de la commission n'étaient pas assez nombreux. Il n'a d'ailleurs pas eu de rapport d'autopsie, ni d'autres documents cruciaux... Earl Warren, le chef de la Cour Suprême qui a dirigé la commission, aurait dû dépêcher des centaines d'enquêteurs et non quatorze (même s'ils étaient très doués). L'autre problème était que Lyndon Johnson, le successeur de Kennedy, qui voulait être réélu en novembre, ne souhaitait pas que la question du meurtrier de Kennedy soit au coeur de la campagne. Il a donc demandé à Warren de rendre son rapport en septembre. La commission a commencé son travail en janvier. Elle manquait de temps pour enquêter.
Selon vous, qui a tué JFK ?
C'est Lee Harvey Oswald qui a tué le président des États-Unis. Mais j'ai de bonnes raisons de penser que Fidel Castro était derrière lui. Il avait un motif : Kennedy essayait de le faire assassiner. Castro a même menacé Kennedy de représailles 90 jours avant sa mort. Castro avait aussi les moyens d'agir : Oswald était un supporteur inconditionnel du régime castriste, il était en possession d'un riffle et d'un passeport américain. Quant à l'opportunité, il l'a eue quand Oswald s'est rendu au Mexique et a demandé un visa pour Cuba, six semaines avant le meurtre. À ce moment-là, les services secrets auraient facilement pu commanditer le meurtre. Ce n'est qu'une théorie, mais c'est la plus crédible selon moi.
Mais vous n'avez pas de preuves...
Non, mais si l'attentat a bien été commandité par les services secrets cubains, qui serait mieux placé qu'un service de renseignement pour dissimuler des preuves ? De plus, Oswald disposait d'un visa cubain à l'époque du meurtre, je pense que c'était pour y fuir.
Pourquoi, cinquante ans plus tard, cette affaire fascine-t-elle tant ?
Pour moi, ce n'est pas le public qui est fasciné par cette affaire, mais les médias. C'est pratique de célébrer un cinquantenaire : les témoins sont encore en vie... À mon avis, dans cent ans, on n'en parlera presque plus, ce sera comme l'assassinat de Lincoln.
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