En effet, à la tête du pôle de l’opposition lors des concertations autour de la revue du code électorale, Ababacar Fall marque son désaccord par rapport à la décision du président de la République. Ce qui le dérange, c’est que l’on dise que l’opposition a eu la part belle dans la décision présidentielle. Ce qui est loin d’être le cas parce que rage-t-il, « le président a effectivement donné droit à notre requête sur le département uniquement. Sur ce point, nous nous étions ralliés à la proposition de la société civile qui consistait au lieu des 60-40 de faire une clé de répartition de 55-45, à ce niveau, nous n’avons pas de problèmes. Le désaccord qu’on avait exprimé est surtout lié au mode de désignation des conseillers au niveau de la ville et ce sous ce rapport, les choses n’ont pas bougé, le président a tranché en faveur de son camp parce que la majorité avait proposé que conformément à l’article 166 du code des collectivités locales que les conseillers soient désignés et non élus directement comme c’était le cas et c’était ça justement l’objet du désaccord que nous avions exprimé lors des travaux en commission et cette question demeure ».
Ce qui dérange Ababacar Fall, c’est qu’on leur dise que « les conseillers vont être choisis parmi les conseillers élus sur les listes des communes de l’agglomération urbaine mais on ne dit pas comment ni dans quelle proportion ». Ndiaga Sylla, porte-parole du pôle des non alignés qui embouche la même trompette, va plus loin. Il dénonce des actes de non élections du président Sall. « La décision du président de la République pose les actes de non élection en ce sens que cet arbitrage considéré comme une procédure encadrée aussi bien par une jurisprudence que par des normes nationales et supranationales n’a pas été fait en toute conformité avec les dispositions fondamentales parce que le chef de l’Etat au moment où nous nous attendions à une décision qui traduit la volonté de rassurer les sénégalais et de préserver les acquis démocratiques et l’image de notre pays, nous sommes désolés de constater que le président de la République a rendu un verdict qui en réalité nous laisse sur notre faim ».
En ce qui concerne le contentieux majeur à la définition du mode d’élection à la ville qui équivaudrait enfonce Ndiaga Sylla, « que les candidats élus proviennent des listes majoritaire et proportionnelle des communes constitutives, est une violation flagrante des dispositions de l’article 100 du code de la constitution ». Avant de brandir le fameux interdit de la CEDEAO. En effet, se fondant sur « l’article 2 alinéa 1er du protocole additionnel de la CEDEAO sur la gouvernance et la démocratie dispose qu’aucune réforme substantielle de la loi ne doit intervenir dans les six (6) mois précédents les élections sans le consentement d’une large majorité des acteurs, ce qui est le cas », le porte-parole des non alignés de menacer.
« Il y a deux batailles d’abord celle de procédures à mener en envisageant la saisine de la CEDEAO et l’autre combat que les sénégalais devront mener pour que les efforts consentis pour le renforcement du système démocratique ne soient pas vains », martèle-t-il en signifiant qu’il n’est pas question pour lui d’aller aux élections sur ce mode de scrutin proposé par le président Sall. Ce, d’autant plus explique sur les ondes de la Rfm, « le Sénégal a toujours adopté un mode de scrutin mixte, uniforme pour l’ensemble des élections aussi communales, municipales de ville que régionales ». Continuant à marquer son désaccord, le porte-parole de l’opposition qui part du principe que chaque partie a retrouvé sa souveraineté à l’issue de la revue du code électoral, il appartient assure-t-il, aux directions politiques des partis de se concerter pour voir la réaction à apporter. Ça promet.
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