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En guise de meilleurs vœux au président Macky SALL et au peuple sénégalais !



En guise de meilleurs vœux au président Macky SALL et au peuple sénégalais !
Shérif Makhfous, l’année 2013 a connu beaucoup de moments politiquement conflictuels, socialement pénibles. 2014 s’ouvre avec des guerres de positionnement au sein du parti au pouvoir et, c’est lassant, vraiment handicapant d’entendre tous les jours ces ostracismes entre membres d’un même camp ayant en charge, le temps d’un mandat confié par le peuple souverain à son leader, les destinées de notre cher Sénégal. A la place d’une concurrence lucide et patriotique sur comment réussir à satisfaire l’espoir des populations, à les soutenir avec amour et dévotion dans leur combat quotidien de survie, et surtout comment aider le président lui-même à tenir ses promesses vis-à-vis d’elles, ces gladiateurs politiques ne cessent de nous incommoder avec des empoignades burlesques qui démontrent, à chaque instant, leur manque de sérieux, de sérénité, de savoir être, de savoir vivre et de savoir faire.

Du temps du défunt régime, ces querelles entre « frères » de parti ont beaucoup plombé la marche du pays. Sous le magistère de Macky, voilà que ça recommence entre « camarades et/ou frères » membre du parti au pouvoir. Hier, ils disaient : « Le problème c’est Abdoul Mbaye. C’est un technocrate… un banquier qui ne connaît pas le YOONU YOKKUTE. Il doit partir». Abdoul Mbaye est parti. Aujourd’hui, ils disent que le poste de premier ministre n’a pas sa raison d’être ; Mimi doit partir parce qu’elle « veut » la place du prince, elle lui fait de l’ombre. Dans cette guéguerre entre « camarades et frères » de parti, le peuple observe, partagé entre doute et indignation.

Vu toutes les contradictions curieuses de ce pouvoir, nous nous posons cette question de Sogyal Rinpoché : « Si tout change et meurt, qu’y a-t-il de vrai, réellement ? »

Mimi avait défendu avec brio le YOONU YOKKUTE lors de sa déclaration de politique générale. Récemment, le président a dénié à ce programme sa capacité à assurer l’émergence du Sénégal. Le problème est-il réellement l’existence ou non d’un premier ministre ou serait-il lié à l’absence d’une vision politique claire en matière de développement ? Nous nous souvenons des centaines de milliards promis à des régions ; dans la troisième phase de la réforme, les régions vont disparaître. Quand sera-t-il de ces mannes d’argent déjà promises ? Et nous en avons compté tant d’autres contradictions du même genre.

Nous risquons de revivre un remake des affres de la gestion de l’Etat sous Wade et en pire car les prémices du précipice sont là… très visibles : un tâtonnement assaisonné de slogans creux et de vœux pieux. « La patrie avant le parti » alors la réalité en est tout autre.

La vie devient de plus en plus difficile, les pénuries de solutions végètent dans les champs de problèmes dans l’éducation, l’emploi des jeunes, le monde rural (qui souffre d’une campagne de commercialisation calamiteuse de l’arachide et du pourrissement de l’oignon dans le bas delta entre autres difficultés), l’administration (secouée par les conséquences d’audits bizarres), la santé, l’énergie, le panier de la ménagère, le secteur du commerce etc. Au lieu de se concentrer dans la résolution de ces difficultés, certains membres du parti au pouvoir préfèrent se cogner dessus comme de vulgaires arrivistes. Chacun veut son biberon et ses bonbons chocolatés. Pendant ce temps, le peuple continue de trinquer.
Président, le peuple vous a élu pour que vos actes, une fois posés, puissent favoriser sa sécurité et sa prospérité. Il faut sans cesse œuvrer dans cette direction. Il faut que vous-même et vos collaborateurs, sachiez faire la part des choses entre vos responsabilités d’homme d’Etat et celles de responsables de parti politique. Cultivez et enseignez à vos partisans un sens élevé de l’Etat qui doit se hisser au dessus de vos querelles politiques intestines. La Diarrhée affaiblit la santé, celle verbale et politicienne à l’intérieur d’un parti le détruit ; et la guerre des ambitions qui fait rage autour de vous est en train d’installer une telle maladie dans vos rangs. Le mal est profond et risque de vous perdre dès les prochaines élections locales.

Sur un autre registre, veillez à maintenir les relations cordiales entre l’Etat et les religieux du pays car, comme disait Paulin J. HOUNTONDJI dans Afrique 2000 : « Il faut analyser, en particulier, les mécanismes subtils de psychologie collective par lesquels tout un peuple intériorise progressivement les valeurs… » Chez nous, les obédiences religieuses occupent une place prépondérantes dans les structures mentales d’analyse et de prise de décisions au sein de nos différentes communautés. A ces obédiences, il urge aussi de procéder de temps à autre à une introspection en leur sein afin d’éviter à certains de leurs membres certains comportements aux antipodes de la religion, de la loi et du bon sens. 

Evitez une justice des vainqueurs sous quelque forme que ce soit, « même les vaincus ont droit au respect », alors respectez le droit de la minorité ! Audit, traque… qu’importe le nom utilisé, ça ne doit pas être, en aucune façon, une pratique partisane. Ce qui envenime le débat sur cette affaire de la traque de biens supposés mal acquis, c’est les attaques de vos adversaires qui doutent de votre fortune. Nous vous avions dit dans un article de presse, au lendemain de votre déclaration de patrimoine, que certes, rien ne vous oblige à justifier son origine licite mais, si vous ne le faites pas, vos adversaires politiques en feront demain une arme contre vous, surtout en période de campagne électorale.   

Refusez que des va-t-en-guerres vous opposent à la presse, le peuple a besoin du travail de ce quatrième pouvoir pour mieux exercer son devoir de contrôle de vos actions et d’exiger demain des comptes, en s’appuyant sur des informations fiables.  De la même façon, nous votons pour une presse qui prend ses responsabilités et les assume. Luttez contre les marchés de gré à gré douteux ; ce qui  s’est récemment passé lors du face à face entre la délégation générale à la francophonie et la presse est ahurissant.

Président, une prochaine fois, en rencontrant les « intellectuels » du pays, ne vous limitez pas seulement à ceux en langue française. Parmi ceux qui ont façonné nos humanités dynamiques et créatrices figurent en bonne place de grands intellectuels en langue arabe, en langue nationale etc. Les ruptures doivent aussi intégrer le bannissement de ce genre de discrimination.    

A nos concitoyens, nous disons que souvent, en refusant de jouer notre rôle de sentinelle de la démocratie, des libertés individuelles et collectives, en acceptant de nous transformer injustement en laudateurs du prince pour des raisons douteuses, en lieu et place de forces de proposition, certains d’entre nous participent à créer nos propres bourreaux, nos propres tyrans qui installent, à la longue, la peur et la confusion au sein des populations afin de mieux jouir de leur dérives savamment planifiées. Notre peuple en a souffert sous l’ancien régime. Désormais, que Dieu nous en garde !
Encore une fois, appliquons-nous tous cette sagesse de Henry St John Bolingbroke loin de la polémique, du dénigrement, des menaces voilées et du propos va-t-en-guerre : « La vérité se meurt dans des limites, le champ de l’erreur est immense.»


Shérif Makhfous, pour finir, nous tenons d’abord à « informer tous nos amis qui nous ont envoyé des vœux, promettant fortune et santé en 2013, que ça n’a pas marché. Alors, en 2014, soyez plus pragmatiques et envoyez-nous directement des chèques ; nous acceptons aussi les espèces, les tickets restaurants, les billets d’avion, les virements, les couvertures maladies universelles, les bourses familiales, les baisses du loyer, du riz, du sucre et de l’huile… les livres, les rires et sourires radieux. »  Rires !
Bonne et heureuse année à toutes et à tous ! Paix en Casamance et dans le reste du monde ! Amen !




 

Tafsir Ndické DIEYE Auteur de polars et de poésie

Vendredi 10 Janvier 2014 - 10:39


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