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Forum sur le Synode sur la Famille: voici le document de restitution de Mgr Benjamin Ndiaye

Le Vicaire épiscopal chargé de la Formation, Abbé Alphonse Diomaye Niane, met à la disposition des fidèles, des mouvements, associations et groupes d’apostolat le document de restitution présenté par Son Excellence Mgr Benjamin Ndiaye, lors du forum sur les travaux de la 14ème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques, tenue à Rome du 4 au 25 octobre 2015, sur le thème : « La vocation et la mission de la Famille dans l’Eglise et le monde contemporain »



Forum sur le Synode sur la Famille: voici le document de restitution de Mgr Benjamin Ndiaye

Lors de ce forum tenu à la paroisse Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, le 20 novembre dernier, à Grand-Dakar, l’archevêque avait promis de remettre son texte, suite à une forte demande des participants. C’est pour concrétiser cette promesse que le chargé de la formation met à la disposition ce document. 


Conférence Episcopale
Sénégal – Mauritanie – Cap Vert Guinée Bissau
Synode des Evêques 14ème Assemblée Générale Ordinaire (04-25 octobre 2015)
LA VOCATION ET LA MISSION DE LA FAMILLE DANS L’EGLISE ET LE MONDE CONTEMPORAIN
0. Préambule 1. L’écoute des défis de la famille 1.1. Les situations des familles en difficulté 1.2. Des avancées et des acquis incontestables 1.3. Propositions pastorales 2. Le discernement de la vocation de la famille 2.1. La révélation 2.2. Trois références essentielles 2.3. Orientations pastorales 2.4. Contribution de notre Conférence Episcopale 3. La mission de la famille aujourd’hui 3.1. Dans la fidélité à la doctrine 3.2. La préparation au mariage 3.3. L’accompagnement pastoral 3.4. La transmission de la vie 3.5. Les divorcés remariés 0’. Conclusion

N.B. : La démarche synodale s’inspire apparemment de la méthode de l’action catholique VOIR (cf. première partie), JUGER (cf. deuxième partie), AGIR (cf. troisième partie). 2 0. Préambule Le 14ème synode ordinaire des évêques, qui s’est tenu à Rome du 04 au 25 octobre 2015, fait suite au 3ème synode extraordinaire du 05 au 19 octobre 2014. Celui de 2014 avait pour thème Les défis de la famille dans le contexte de l’évangélisation, et celui de 2015, La vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain. Lors de la messe d’ouverture du second, en la basilique saint Pierre de Rome, le dimanche 04 octobre 2015, 27ème dimanche du temps ordinaire B, le Pape François, au début de son homélie, a fait remarquer comment « Les lectures bibliques de ce dimanche semblent choisies spécialement pour l’événement de grâce que l’Eglise est en train de vivre, c’est-à-dire l’assemblée ordinaire du synode des évêques sur le thème de la famille, qui est inauguré par cette célébration eucharistique. Elles sont centrées sur trois thèmes : le drame de la solitude, l’amour entre l’homme et la femme et la famille » (cf. Gn 2,18-24 ; He 2,9-11 ; Mc 2,10-16). C’est « dans un contexte social et matrimonial très difficile » que « l’Eglise est appelée à vivre sa mission dans la fidélité, dans la vérité et dans la charité », a souligné le Pape. Le lendemain, au début des travaux, après la prière, le Pape François a invité les participants à vivre la « synodalité », avec courage, franchise, humilité, en ayant le souci du bien de l’Eglise et des familles. Le synode, a-t-il rappelé, est une expression ecclésiale, un espace protégé ; ce n’est pas un congrès ou un parlement ; c’est un espace pour l’action de l’Esprit ; il faut s’ouvrir à l’Esprit Saint et solliciter l’intercession de la Sainte Famille. Après les préliminaires d’usage (salutations du Président délégué, rapport du Secrétaire Général du Synode et exposé du Rapporteur), les premières interventions des Pères synodaux ont porté sur la première partie du document de travail (Instrumentum Laboris). 1. L’écoute des défis sur la famille En prélude, c’est un couple mexicain qui donne un témoignage sur sa vie de famille, en insistant sur le nécessaire apprentissage de la communication et du pardon en famille, ainsi que sur la référence au plan de Dieu sur la famille, qui doit déterminer et modeler la pastorale familiale. Les interventions des Pères synodaux mettent l’accent, soit sur différentes difficultés de la famille, soit sur des aspects plus positifs, soit sur des propositions d’orientations pastorales. Comme a dit un Père synodal, « Les gens sont fatigués. Ils ont besoin d’un mot d’espoir, d’encouragement, pour leur remonter le moral ». 1.1. Les situations des familles en difficulté sont multiples et variées : Familles recomposées, monoparentales, déplacées, migrantes, réfugiées, sans enfants ; familles confrontées à l’analphabétisme, au travail des enfants, au chômage, à la maladie, au divorce, à la guerre, au conflit de générations… 3 Les réalités économiques marquent les familles et, dans certaines régions du monde, au nombre des facteurs qui fragilisent les familles, il y a la précarité, la pauvreté économique, le manque de solidarité et de répartition plus équitable des biens… Les relations au sein de la famille peuvent être de nature violente : violences conjugales, domination de l’homme sur la femme, maltraitance des enfants et prostitution des mineurs, mutilations génitales, mariages interreligieux où l’apostasie peut même être dictée par la recherche de la paix… Ces situations, dans leur diversité, interpellent également par rapport à « l’idolâtrie de la relativité », à « l’individualisme », à l’idéologie du « genre » (gender), à la « réalité d’une nouvelle tour de Babel qui tyrannise nos désirs », au culte de la liberté, à la « tendance à éliminer Dieu du genre humain », à « la tentation de se conformer au monde »… « La crise du mariage est liée à la crise de la foi. » 1.2. Des avancées et des acquis incontestables Durant le Synode, plusieurs témoignages de couples ont édifié les participants sur le vécu de familles chrétiennes. J’ai retenu celui d’un couple de l’Inde dont la femme a accompagné son époux hindou et ses enfants dans la voie de la conversion, jusqu’à la réception du baptême…. Par ailleurs, une demande publique de reconnaissance a été formulée pour remercier les prêtres qui se distinguent par leur engagement dans la pastorale familiale, et le rôle des femmes dans la vie de l’Eglise a été magnifié, ainsi que leur engagement social multiple. 1.3. Propositions pastorales La famille favorise le développement durable de la communauté ; elle est aussi le lieu de formation de la personne. D’où la nécessité de politiques publiques en faveur de la famille. Pour promouvoir des couples missionnaires et des mariages crédibles, il faut une formation dans la durée (cf. la formation au Séminaire). D’où la proposition d’un nouveau « catéchuménat » pour le mariage. Face aux diverses situations, les pasteurs se doivent de faire preuve d’une qualité d’écoute, pour connaître et pour accompagner les familles blessées (cf. Eglise en hôpital de campagne), pour soigner même ceux qui ne se reconnaissent pas malades par l’annonce de la Parole à temps et à contretemps. L’Eglise se doit de manifester une attitude maternelle dans l’accueil, et trouver de nouvelles façons d’accompagner les couples, surtout dans un contexte de déchristianisation. Elle doit mettre en valeur la beauté du mariage et « l’Evangile de la famille ». Comme maîtresse et éducatrice, elle accueille les couples à partir de leur condition concrète ; elle détient un GPS pour les guider, les yeux fixés sur Jésus Christ, sans quitter le terrain vivant des hommes et des femmes, pour dire une parole de vérité dans la miséricorde. Elle promeut des écoles chrétiennes, pour répondre aux besoins spirituels. 4 En conclusion, deux mots-clés semblent résumer le parcours de cette première étape : d’une part, le mot « tentation », comme pour prémunir contre toute déviation doctrinale (« N’oublions pas la réalité des forces diaboliques, qui exige une lutte spirituelle » ; « les fumées de Satan » ; « Le diable ne veut pas que le Synode réussisse » ; « Ne vous modelez pas sur le monde présent »), même si le Pape a rappelé que le Synode se déroule « sub Petro et cum Petro) ; et, d’autre part, le terme « accompagnement » qui met l’accent sur la dimension pastorale, comme pour rappeler que nous ne pouvons pas taire les exigences du Christ, mais que nous devons progresser dans la grâce, dans le compagnonnage avec lui ! 2. Le discernement de la vocation de la famille 2.1. La révélation Le livre de la Genèse enseigne que Dieu a créé l’homme et la femme à son image et à sa ressemblance. Homme et Femme sont dotés d’une égale dignité et sont complémentaires dans l’ordre de la création… Le Cantique des Cantiques célèbre l’appartenance mutuelle du bien-aimé et de la bien-aimée dans l’amour. Il décrit également la nuit de l’amour marquée par la recherche assidue du bien-aimé par la bien-aimée, donnant ainsi la primauté à la femme. En Mt 19, Jésus rappelle la condition humaine commune, selon le dessein du Créateur. L’indissolubilité du mariage est donc une réalité anthropologique, une loi originelle qui vient de Dieu, Créateur de l’homme. L’indissolubilité, plutôt qu’un joug, est un don. Mais comment la présenter de manière non rebutante, sinon en accueillant la cohérence conjugale en lien avec l’Alliance en Christ (cf. Ep 5)… Jésus n’hésite pas cependant, dans son enseignement, à relativiser les liens familiaux, au bénéfice de la parenté spirituelle (cf. Mt 12,50). Peut-on donc parler de « l’Evangile de la famille » ? Ne devrait-on pas parler plutôt de la famille qui s’efforce de vivre l’Evangile ? 2.2. Références Pour parler de la vocation et de la mission de la famille, trois références ont été avancées : la Famille Trinitaire, l’Eglise-Famille-de-Dieu, et la Sainte Famille. Dans le mariage, il y a un enrichissement mutuel, à travers le donner et le recevoir. Le mariage chrétien est un cheminement vers la perfection, dans la grâce de l’indissolubilité. Il faut savoir apprécier la force que donne l’alliance sacramentelle, pour vivre la vocation du mariage. 2.3. Orientations pastorales La famille a une dimension missionnaire : elle est une école d’humanité et d’apprentissage de l’amour ; une école de la société (socialisation) ; une école de la vie ecclésiale ; une école de sanctification (cf. NMI 31 et la canonisation des époux Martin, parents de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, le 18 octobre 2015, à la place Saint Pierre). 5 Les couples chrétiens doivent faire de leurs familles des « sanctuaires de prière », pratiquer la lectio divina, en accueillant la Parole de Dieu, en veillant à la catéchèse de leurs enfants, pour que leur spiritualité familiale soit alimentée par des expériences de foi. La préparation (lointaine et proche) du mariage, l’accompagnement pastoral des familles, axé sur le Christ et l’obéissance à sa Parole, la participation à l’eucharistie dominicale, sont des atouts pour la vie chrétienne de la famille Le synode a parfois vacillé entre fidélité doctrinale et miséricorde, comme l’illustrent ces propos :  « Justice et miséricorde divines : Eglise des purs et Eglise des blessés ! Dieu a envoyé son Fils, non pour condamner, mais pour sauver ! »  « L’image du train qui va vite et ne s’arrête pas, n’est-ce pas la vérité sans miséricorde ? »  Un appel à s’inspirer de « la pédagogie divine » ? 2.4. Contribution de notre Conférence Episcopale « C’est à juste titre que le document de travail souligne l’importance de « tourner le regard vers le Christ » et de « se mettre à l’écoute de sa Parole ». Cette disposition spirituelle nous paraît essentielle pour inspirer et soutenir la vie chrétienne en famille, dans le respect du projet de Dieu. C’est pourquoi nous accueillons favorablement la recommandation « que soit encouragé dans les familles un rapport vital avec la Parole de Dieu, afin d’orienter vers une véritable rencontre personnelle avec Jésus Christ » (n°38). Car la Parole de Dieu, « c’est aussi un critère de jugement et une lumière pour le discernement des différents défis auxquels sont confrontés les époux et les familles » (cf. n°80). A travers une pastorale biblique renouvelée, nous souhaitons travailler à rendre plus accessible la Parole de Dieu (cf. Dt 30,14 ; Rm 10,8), pour qu’elle informe et forme les hommes par rapport au dessein de Dieu. Par la découverte et l’écoute de cette Parole, l’homme apprend à connaître le Christ et à l’aimer, et, dans la foi, il s’efforce d’adhérer de tout son être aux exigences de son Evangile. C’est ainsi qu’il peut vivre la vocation au mariage (cf. n°53.75.84), fondement de la famille, en conformité avec la volonté de Dieu. Pour rendre plus accessible la Parole de Dieu, nous voulons promouvoir des attitudes d’accueil adaptées aux conditions de vie des personnes, par la lectio divina, la mémorisation, la catéchèse, et d’autres modes de communication, qui permettent de mieux évangéliser les différents acteurs de la vie familiale et de favoriser entre eux un climat d’amour convivial, dans le don de soi, le service, la patience, le pardon et la réconciliation, en Christ. La Parole de Dieu doit aussi inspirer et soutenir la prière en famille, ainsi que la pratique chrétienne, l’engagement dans l’Eglise et dans la cité. De manière idéale, on pourrait dire que plus la famille accueille la Parole de Dieu, pour en vivre, plus elle respire la sainteté, dans son cadre de vie ordinaire (cf. Saint Jean-Paul II, Novo Millenio Ineunte, n°31). Renforçons donc la pastorale familiale, en nous appuyant toujours sur le donné révélé, en développant le sens d’appartenance à l’Eglise-Famille-de- 6 Dieu, en visitant et en accompagnant les familles, en apportant le plus grand soin à la préparation au mariage, en vivant la proximité avec ceux qui sont en situation difficile ou même d’échec. » 3. La mission de la famille aujourd’hui « La créativité pastorale, c’est le cœur de ce synode », a dit un participant. Tandis qu’un autre a rapporté l’histoire de cette famille rencontrée par hasard, dans une rue de Rome, et dont un des enfants, lui demande : « C’est vrai que vous allez sauver la famille ? » Et lui de répondre : « Prions pour cela ! » 3.1. Dans la fidélité à la doctrine « Que faisons-nous pour cultiver le sens de l’indissolubilité du mariage ? » « L’Eglise doit se soumettre à la volonté du Christ ». « Nous sommes sous l’autorité de la Parole de Dieu. On ne peut pas toucher à la doctrine ». « Que l’Eglise proclame les joies et les exigences de la famille ! » « Qu’elle annonce l’évangile de la famille, en sachant lire les signes des temps ». « Qu’elle souligne l’importance de la morale des vertus ». 3.2. La préparation au mariage Pour « tester la capacité au mariage », une préparation (catéchuménat ?) est à envisager à long terme, bien avant le mariage, à travers une catéchèse appropriée, qui insiste sur la vocation au mariage, dans une relation au Christ ; qui valorise la famille comme Eglise domestique, pour faire apprécier le fait que « La famille est un bien pour l’Eglise, et l’Eglise est un bien pour la famille » ; qui rappelle le sens du corps humain, lieu de communion, le sens de la pureté et de la chasteté ; qui montre la beauté du mariage catholique (cf. Ep 5) ; qui pense et aborde la liturgie du mariage comme un kairos (un temps favorable) pour un enracinement de la vie conjugale en Christ. 3.3. L’accompagnement pastoral « Les couples ont un défi important : être signe de l’amour de Dieu. L’Eglise doit veiller, à travers ses pasteurs, à la qualité de l’accompagnement des couples. Car la famille est une chance pour le développement de l’humanité. Mais où apprend-on l’art de l’accompagnement ? L’Evangile nous enseigne la manière de faire du Christ ». La scène de Jésus avec les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24,13-34) a été citée en exemple, à travers son écoute, sa Parole, son Eucharistie vécues dans l’accompagnement. Egalement la parabole du Bon Samaritain, avec ces trois termes-clés : voir, accueillir, guérir. L’accompagnement demande une grande sollicitude pastorale, un souci de prise en charge des destinataires (« pastoralité »), une attention aux personnes et aux situations (jeunes couples, couples en difficulté, familles en situation de crise). Car « la 7 pédagogie divine engage sur des chemins de vie et de croissance. Elle est toujours curative, pour une histoire du salut ». Pour un accompagnement pastoral efficient, il est proposé de :  Former les prêtres à la sollicitude pastorale et à la beauté du mariage  Créer des centres d’écoute pour les familles  Mettre en valeur en valeur la famille à certaines occasions (exemple, l’expérience d’une semaine de la famille, animée en plusieurs étapes)  Proposer des modèles crédibles, pour accompagner les couples.  Visiter les familles 3.4. La transmission de la vie « L’amour conjugal dans la parentalité, est une image de la tendresse de Dieu » (témoignage d’une mère). La transmission de la vie, à travers la fécondité conjugale, est un don de Dieu. Il est important que les couples aient connaissance du cycle de fertilité, pour vivre une parenté responsable, dans le respect de la vie. On déplore, à ce propos le peu de financements pour la promotion des méthodes naturelles de planification familiale, tandis que, d’un autre côté, on promeut une « culture de mort » à travers des programmes « contraignants » de maîtrise de la fécondité. Il est donc important de veiller à la formation de la conscience des époux en matière du respect de la vie (cf. Paul VI et l’encyclique Humanae vitae). « La conscience, c’est le sanctuaire de Dieu en nous ». L’absence d’enfant pouvant entraîner le divorce, l’option pour l’adoption n’est-elle pas une autre forme d’ouverture à la vie, dans un amour oblatif ?... Dans la famille chrétienne, on veillera également à la transmission de la foi, signe de notre vie en Dieu. 3.5. Les divorcés remariés Un Père synodal nous a partagé sa prière, sous forme d’Un cri : « Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur. Que je trouve un lieu où on m’écoute en profondeur, où on me donne une parole libératrice. Le lieu où Dieu réside en nous : la maison de miséricorde. Du cœur (miséricorde) au sein (rehem), Dieu écoute, il parle, il guérit et soigne, il habite là comme un berger ». Un autre a rapporté cette histoire : à l’occasion d’une première communion, un enfant, dont le papa est divorcé remarié, va prendre la sainte communion et ramène l’hostie jusqu’à sa place, pour pouvoir la partager avec son père qui ne pouvait pas communier ! Voici quelques questionnements ? « Comment gérer l’échec du mariage ? Les divorcés remariés appellent des réponses crédibles, des réponses pastorales, qui ne diluent pas la doctrine » 8 « Face à la diversité des situations, que nous dit l’Esprit Saint ? N’y aurait-il pas moyen, sur la manière de vivre le « pouvoir de lier et de délier », de transférer des compétences aux Conférences épiscopales et aux Evêques ? » « La parabole de l’enfant prodigue n’invite-elle pas à examiner les façons d’offrir l’Eucharistie comme un remède généreux ? » Il existe de réels obstacles à l’admission des divorcés remariés aux sacrements ! La nullité du premier mariage ne peut être qu’une solution limitée, et selon les cas, même dans le cadre de la simplification des procès voulue par le Pape François. La voie pénitentielle est un parcours difficile et délicat, qui fait, d’une part, appel à l’art de l’accompagnement, pour cheminer avec les personnes, apprécier leurs qualités et, d’autre part, au for interne des divorcés remariés dans le discernement du bien spirituel de la personne. Comme a dit un délégué fraternel, « Il n’y a pas de famille parfaite. Les familles ont leurs dysfonctionnements et aspirent à la miséricorde. Jésus est présent au milieu de nos imperfections. Es-ce que le cœur de l’Eglise se brise pour l’homme ? » 0’. Conclusion Le partage de ces différentes idées, et d’autres encore, a eu pour cadre les assemblées générales et les réunions des groupes linguistiques, pour, au terme du parcours synodal, voter un texte de 94 paragraphes qui a été remis au Pape François qui, nous l’espérons, nous offrira, ultérieurement, une exhortation post-synodale sur la famille ! Dans l’agenda du Synode, rappelons la célébration du cinquantenaire de l’institution synodale, le 17 octobre 2015, à la salle Paul VI ; et la première canonisation d’un couple, à travers les époux Louis Martin et Zélie Guérin, parents de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, le 18 octobre 2015. Les travaux du Synode ont été ponctués par la prière, et ce n’est pas peu de dire que, malgré la « dispersion » initiale, un consensus s’est progressivement dessiné, à travers l’écoute et l’échange, dans la docilité à l’Esprit Saint.

 « Le premier devoir de l’Eglise n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes, mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu » (Pape François, le 24 octobre 2015).

« Aujourd’hui est un temps de miséricorde » (Pape François, 25-10-2015).


Mgr Benjamin NDIAYE Archevêque de Dakar Président de la Conférence Episcopale 


Seneglise

Dimanche 29 Novembre 2015 - 07:18


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